Rengard Seronfort
« Trancher tout le mal »
Rengard Seronfort est né, son père Andréphon fier d’avoir un deuxième fils, sa mère Maritanne heureuse et émerveillée de voir un enfant qui était aussi beau que leur premier, le 35 de Fructidor. Il devint rapidement un honorable garçon, ses parents s’assurant qu’il aie le cœur à la bonne place, lui apprenant avant toute chose le respect des autres, et l’importance des gens aimés. Son père insista sur l’importance de protéger ceux en qui il aurait confiance, sa mère sur le fait d’être honnête et de ne pas avoir peur de dire ce qu’il pense, tout en restant toutefois poli.
Son grand frère Dalnan n’ayant qu’un an de plus que lui, ce furent de bons amis qui se considéraient à peu près l’égal l’un de l’autre, et tous deux rêvaient de devenir gardes royaux, ou alors généraux d’une légion, menant leur peuple à la victoire. Des jeux de bataille avec des épées en bois étaient souvent coutume de leurs après-midis, et en vieillissant, ces jeux devinrent des entrainements, parfois observés, commentés, assistés en enseignés par leur père, selon ce qu’il avait appris pendant ses quelques années de service en tant que légionnaire. (Andréphon Seronfort a fait 5 ans de service dans la légion, après quoi il l’a quittée pour adopter un mode de vie plus calme et moins risqué, voulant profiter de la vie avec sa femme, devenant écrivain et occasionnel garde du corps pour les marchands qui voyagent de Citria vers d’autres villes. Quant à Maritanne, elle tient une petite écurie.)
Bien entendu l’éducation de Rengard (et celle de son grand frère Dalnan) ne fut aucunement négligée, et il était un élève exemplaire. Ses connaissances des armes furent tout de même sa spécialité, et il appréciait de fréquents combats amicaux. Il apprenait brillement de lui même, et était bien entendu aidé à réaliser ses erreurs par son frère, néanmoins une certaine tendance à ne pas faire attention à toute critique venant de quelqu’un d’autre. C’est une légère arrogance qu’il ne poussait pas à rendre insultante, car il ne donnait jamais d’explications après-combat, sauf dans les rares cas où ceux-cis furent demandés; il se contentait de remercier l’adversaire.
Il s’interessait tout de même à l’art, particulièrement aux arts visuels, même s’il aimait bien la musique. Hors, il n’était pas très talentueux ni pour la peinture, ni pour la sculpture, mais il avait une grande admiration pour toute chose dont la beauté l’impressionait, quelle qu’en soit l’origine, le troublant lui-même parfois. Ceci ne s’arrêtait bien évidemment pas aux objets et paysages et autres choses qui dans le fond n’étaient pas des jeunes femmes, et bien que nombre de ses admirations furent purement platoniques, il lui était fréquent de commenter comme d’une œuvre d’art de la beauté des femmes.
Odéon fut d’une grande inspiration pour Rengard, lui qui aspirait à être le défenseur des innocents, qui voulait se battre avec son cœur, être lui aussi un justicier. Aussi passa-t-il haut la main sa confirmation (plus que son frère d’ailleurs) et fut parmis les premiers présents à sa seconde allégiance. Toujours avait-il ce goût d’être le défenseur des innocents que lors de querelles qui en venaient parfois à des insultes, il était fréquent qu’il défie ceux qui venaient à déshonorer ses amis ou des plus faibles, bien entendu aux armes de bois. N’importe qui qui en serait venu à violenter ses amis n’auraient pas eu la chance d’une provocation en duel et comme seul avertissement un cri de rage. Les occasions où il ne sortit pas vainqueur de ces combats (lorsque ceux-cis furent acceptés bien entendu), une peur existencielle venait quand même à le prendre, et il devint soudainement beaucoup plus silencieux. (Bien qu’il ne parle pas beaucoup, Rengard parle très fort lorsqu’il le fait, avec certitude et autorité. Dans ses phases post-défaites, Rengard parlait non seulement moins, mais aussi beuacoup moins fort.) Ces dépressions lui semblaient beaucoup plus profondes lorsque la personne dont il défendait l’honneur était quelqu’un qu’il considérait sans défense, innocent; Il se voyait échouer dans son rôle de justicier. (Bien entendu ces occasions furent très rares, trois ou quatre tout au plus, car de tels comportements sont évidemment exceptionnels chez les hastanes.) Heureusement sa famille et ses amis le consolaient, avec pour thème principal qu’il aie essayé, qu’il aie fait de son mieux, qu’il se soit forcé, qu’il y aie mit de l’effort, pour défendre ce en quoi il croit.
Pour la plupart, sa vie ne comporta bien peu d’événements marquants. Il considérerait surtout que c’est la somme de tout les petits événéments de sa vie qui aurait fait de lui ce qu’il est.
Ce n’est que lorsqu’il fut âgé de vingt-quatre ans, parti chasser avec ses amis, que se produisit l’événement marquant de sa vie, qui concrétisa ses valeurs. Épuisés de leur chasse, lui et ses amis revenaient à Citria, lentement et encombrés de leur gibier, mais de bonne humeur et rigolant. L’attaque à laquelle ils auraient dû s’attendre fut instantannée, surprenante; La première chose fut le bruit d’étranglement que fit son ami alors qu’une flèche lui transperça la gorge, puis une douzaine de brigands fondèrent sur eux, leur assenant plusieurs coups sans relâche, animés par une rage presque démoniaque. Rengard fut le premier à avoir le réflexe de sortir son arme et put donner quelques coups, mais n’eu même pas le temps de réaliser le résultat de ceux-cis alors qu’un marteau de guerre derrière sa tête lui fit perdre connaissance pendant plusieurs heures.
À son réveil, il se sentait bizarre. Sa tête lui faisait très mal, sa vision floue. Il vit ses amis, étendus par terre, couverts de sang, démunis. Il tenait encore le manche de son épée, mais la lame était brisée : il n’avait qu’un peu plus que de deux décimètres de métal. Une personne en robe à capuchon dépouillait le corps inerte d’un de ses copains. Il hurla immédiatement un « POURQUOI?! » en enfonçant dans l’estomac de cette personne le reste de son arme; le capuchon glissa des épaules du jeune Hastane, un Hastane plus jeune que lui, sale sans être laid, le regard figé de surprise et d’horreur, les lèvres remuant lentement, cherchant ses mots, et choisissant comme derniers « J’ai faim ».
Rengard regarda avec horreur ce qu’il avait fait. Il se mit à hurler. Il pleurait. Il lança le reste d’épée au loin.
Ses amis étaient mort. Celui qu’il venait de tuer n’était pas un des brigands qui les avaient attaqués, ce n’était qu’un innocent reclus de la société qui voulait un peu de pain, un peu d’argent. Mais ce garçon n’avait jamais rien fait de mal.
Il n’avait pas réussi à protéger ses amis.
Il avait tué un innocent.
Ça n’arrivera pas deux fois, se dit Rengard. Je ne peux pas abandonner.
Il vit la tunique de son frère, par terre. Elle était déchirée, trouée. Il en tira une lanière, enleva son présent bandeau, et s’attacha autour du front le reste de vêtement de son frère.
Il avança vers la ville, lentement. Une patrouille de la légion apparaissait au loin. Ils virent son état, et le carnage non loin de là. Le Décurion le prit par le collet et dit « C’est toi qui a fait ça? »
« Je suis le seul survivant. »
Il lâcha prise immédiatement.
« Oh… Je m’excuse. Légionnaires, aidez cet homme à rester debout! Ramenez-le immédiatement à la cité! »
« Pourquoi n’étiez vous pas là…? »
Le Centurion ne répondit rien.
« Pourquoi…? »
« Nous… Nous n’avions aucune patrouille dans les environs car nous étions en réunion. »
Le reste du trajet ne fut que silence.
La nouvelle de la mort de son frère ne fut que peine. Rengard expliqua à son père qu’il s’en voulait. Son père lui dit de ne pas s’en vouloir, qu’il n’aurait pas pu vaincre tous ces brigands, mais Rengard ne voulut rien entendre. Il expliqua qu’il n’en pouvait plus de perdre, d’être incapable de sauver l’honneur de ses proches, des innocents, et cette fois-ci, ça lui a couté la vie de ceux qu’il aime.
« Tu vas joindre la garde, la légion, mon fils? »
« Non. Ils n’ont pas pu nous sauver; En tant qu’eux, je ne pourrai surement pas sauver plus de gens. Je vais combattre ceux qui prennent avantage des plus faibles, les vrais couards de ce monde, ceux qui n’ont pas de pitié, pas de cœur, je vais les vaincre. Je vais vaincre le Mal. »
« …C’est… ambitieux, mon fils. »
« Je sais. Peut-être que je ne le vaincrai pas au complet. Mais tout le Mal que je rencontrerai, je le détruirai. »
Andréphon mit sa main sur l’épaule de son fils.
« Alors va. Si c’est le chemin que tu as choisi, je l’approuve. Il est tortueux, mais il est juste. Va, et rends moi fier. »
Son père lui remit sa vieille épée. Usée, mais tranchante.
« Merci, père. Pour vous, pour mère, et pour Dalnan… Je trancherai le mal. »
Et Rengard parti, une certaine confiance en lui-même, abîmé par ses pertes, renforcie par sa détermination nouvelle, par ses espoirs, par son ambition, par le support de son père.
Il regarda devant lui. Il leva la tête vers le soleil. Il murmura :
« Je suis Rengard Seronfort. Celui qui tranche tout le mal. »
Il prit l’épée de son père dans sa main, la regarda, et sourit.
C’est presque idiot comme histoire. C’est trop simple. Je vais probablement me faire tuer.
Il fit un sourire en coin, les dents sorties, et expira par le nez, un peu comme un très faible rire.
Ça va prendre plus que le Mal pour m’arrêter, se dit-il.
Puit il dit, fort, à très haute voix haute voix, sans crier :
« Je suis Rengard Seronfort. L’ÉPÉE qui tranche tout le Mal! »
Andréphon Seronfort sourit. Il s’assit et continua à écrire. Maritanne Seronfort s’appuya derrière son mari. Elle avait une larme à l’œil.
« Je suis fière, mais… Je ne veux pas qu’il moeure. »
« Ne dis pas ça, il serait presqu’insulté! Non, mon Rengard ne mourrera pas. »
« Mais… Je ne veux pas perdre mes deux fils! Et il s’en va, seul littéralement contre le monde! Il n’est pas invincible, il ne peut pas gagner tous ses combats! »
« Non… Mais il fera attention. Il se fera des amis. Et il va se battre avec son cœur. Il n’abandonnera jamais. Il ne se laissera pas mourir. Et puis… Quelque part en moi, j’ai espoir que l’on a encore deux fils. Vivants. »
« Qu’est-ce que tu dis? »
« Rengard a retrouvé sa tunique, mais… Il n’y avait pas de corps. »
« Hmmm. Je ne veux pas de faux espoirs quand même… Mais, merci. »
Rengard mesure 186 centimètres (Six pieds un pouce) et pèse 89 kilogrammes (200 livres). Il a de longs cheveux blonds foncés, deux yeux bruns et des traits solides, anguleux, un peu osseux : Il a un fort menton et une forte machoire carrés (les deux sont carrés.), de larges épaules et de moyennes jambes et hanches. Il n’est pas énormément musclé, mais est plus fort que la moyenne; ce physique moins lourd lui permet une impressionante agilité. Sa voix est grave, son regard imperturbable, perçant. Son pas est ferme, sa posture est droite, assurée. Il semble sérieux, mais sans paraître fermé et antipathique.
Rengard se prononce Renne-Garre.
Contrairement à l’avatar, il a deux yeux.
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Bon sang que c'est chevalero-héros, mais j'aime ça. Je corrigerai mes fautes plus tard, peut-être.