Au Roi

Moi, Louen Rimbaldi de Castelcerf, Archévêque de la Sainte Église et chevalier de la couronne,
Vous, Cédrick de Montblanc, Roi de toute l'Hastanie, votre majesté de qui descend toute noblesse et tout tempérament chevaleresque, gardien suprême de Citria, mes Avés respectueux.

Je serai comme je suis d'ordinaire, sans feinte et sans ambages. Je remet en question mon utilité auprès de vous. Les nouvelles intrigues font ressortir tout ce qui est laid chez les Hastanes. Vous n'êtes pas sans savoir que notre royaume est infesté de rebelles, d'hérétiques et de débiles mentales, il semblerait que ce soit pire encore. Je prends cela comme un échec personnel et vous demande une audience afin que nous jugions de mon cas selon les volontés de sa majesté.

Aussi, vous vous êtes bien entourés de grands savants qui surpassent en tout point mes compétences. Ces gens savent mieux que moi l'histoire de la religion, mieux que moi user des pouvoirs de la foi et mieux que moi comment conseiller sa majesté. En toute vérité, devant eux je me sens bien futile. C'est dire, je croyais bien maitriser ce que tout archevêque se doit de savoir, mais j'ai bien réalisé que j'ignore tout de tout. La moindre connaissance que je croyais posséder ne parait plus exacte ces jours-ci.

Dernièrement, comme je vous en ai souvent fait part, je n'apprécie pas que sa Majesté entretienne un réseau d'espions, ni qu'elle accueil en son palais des disciples des 100 Pointes. Je crois que tout hastane se doit d'être droit, honnête et respectable et qu'il doit honnir sans autre feinte tout ce qui est roublardise, mensonge, et mystère. Que votre majesté ne soit pas à cette mesure envoie un message bien contraire à la population qui est de plus en plus mesquine, revancharde et laide.

Derriere ce que je vous écris se cache une profonde lassitude envers les assauts répétés d'un mal qui se fait de plus en plus insistant auprès de l'ensemble de votre peuple. Le peuple perd ses repaires, il sombre dans la corruption de ses mœurs et abaissent ses standards moraux à outrance. Nous assistons là à l'émergence des sans vertus, des sans morales, des imbéciles et des fous. L'Église veut bien agir, mais il semble que nous n'avons pas les effectifs pour prendre la moitié de Citria en rééducation. D'autant plus qu'il n'existe pas de rééducation possible pour les traitres qui murmurent tant de complot contre Dieu et contre vous.

S'il vous plait, n'ignorez pas ma missive et accepter de me rencontrer au plus preste.

Je vous recommande à Dieu et ses Anges, qu'ils vous guident dans tourmente et qu'ils vous gardent de la corruption qui avale présentement votre cité.

Louen.