Un adversaire de taille

Ambiance : https://www.youtube.com/watch?v=37TkOu-unz0

Dehors, la tempête s'attaquait sans relâche aux murs extérieurs de la puissante tour de Tavarwë. Le vent puissant se brisait, assaut après assaut, sur les piliers de lave qui gardaient cette tour hors d'atteinte. Hors d'atteinte? Non, car un groupe d'hastanes, à la faveur de la nuit et de ce mauvais climat, avait su y pénétrer. 5 hommes, bravant le danger imminent, avaient cru que la chevalerie pourrait triompher du mal insidieux qui émanait de ce sombre repaire, le laboratoire du sombre et puissant Sifflement. Ces hommes ignoraient qu'ils allaient droit vers la défaite.

Sitôt au sein même de la tour, ils furent accueillis par le maitre de céans. Déjà près pour le combat, peu surpris d'avoir des invités, le Sifflement était tout paré à occire le premier qui lèverait l'épée contre lui. Cette première personne fut la courageuse Anais d'Alvenes. N'écoutant que sa bravoure et sa vaillance, elle chargea et fut la première à tomber sous la puissante magie de l'ennemi. Suivant son exemple, d'autres guerriers foncèrent sur le Siffleux, périssant du même souffle.

La quête épique qu'ils avaient reçu de l'archevêque se soldait en un échec cuisant. L'adversaire à vaincre était plus puissant encore même que l'on aurait pu le croire. Disparaissant, réapparaissant, usant parfois de son épée, parfois de sa sombre magie, il ne pouvait être vaincu par eux tous. Ils furent alors rejetés hors de la tour, tous. Le Sifflement jettant par la fenêtre l'archevêque, et renvoyant le reste de l'équipe vers Citria par un puissant vortex.


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Deuxieme ambiance sonore : https://www.youtube.com/watch?v=WyCigHHwOcE&feature=related

Louen avait été repoussé hors de la tour. La chute avait été terrible, lui rompant le souffle et lui fêlant les os. Cette chute l'avait éloigné de son but et de sa volonté, il voulait plus que tout occire ce démon. Dans sa courte inconscience, c'est Altaon qui lui dicta sa volonté : "retournes-y et bas toi".

Remis sur pieds par un effort qui ne pouvait tenir que du divin, ses pas le menèrent jusqu'à l'adversaire. Celui-ci, encore et toujours imperturbable, le toisa sans surprise. Le Sifflement avait assurément combattu plus d'un chevalier en sa vie et connaissait l'orgueil maladif de certain. Il se gaussa des maigres prouesses de Louen et l'avertis de sa mort imminante.

Louen savait que devant lui se trouvait un adversaire qui le surpassait en tout, mais ne pas combattre aurait été de la couardise. C'est pourquoi Louen restait droit, stoic, et récitait d'une voix claire son jugement envers le Sifflement. Un jugement qui était teinté d'un fanatisme et d'une détermination qu'on ne savait en voir que chez les paladins d'Odéon.

Les deux hommes, d'un commun accord, jurèrent de s'occire et les épées se rencontrèrent sans autre feinte. Les coups avaient la mission de meurtrir, et ils en donnèrent longtemps un pour un, se saignant de beaucoup. Ils arrachaient ainsi les guiches de leur harnois, fêlaient leurs épées sur le fer, rompant la chair, brisant les os.

Le combat dura ainsi de longues minutes, jusqu'à ce que par acquis de puissance, le Sifflement commença à user de magie. Il invoqua pour lui les feux des enfers, il invoqua pour lui la fougue des démons, si tant que devant un déploiement d'autant de puissance, l'archevêque ne pouvait plus répondre. Il commença alors à faiblir sous les coups jusqu'à ce que sa défaite fut inévitable.

Meurtrie à outrance, ne tenant plus sur ses pieds, l'archevêque était désormais certain de mourir. Le Sifflement s'en réjouissait et dans un surplus de confiance, il le lança du haut de la tour. La chute fut brutale, Louen accusa le choc sans pouvoir s'en protéger. Il finit sa course au sol, brisé en morçeaux, sur le seuil de la mort.

Il n'est vivant aujourd'hui que par le concours de certains hastanes qui se dévouèrent à le ramener au bercail. Il repose désormais à l'hôpital, où on ignore si jamais il se réveillera.

La Médecin en chef avait accouru au chevet avec Richard Milixia et Bregard et avait fait le nécessaire pour le guérir.

Il était maintenant en voie de guérison, deux membres fracturés atelés que Jésabelle viendra ausculter tous les jours.

Revenant des bois accompagnée de sa douce, Richard accueilli Milixia les bras grands ouverts. Ne cherchant qu'à l'embêter, le corps collant de sang et de boue ne lui appartenant pas, il serra doucement la jeune fée contre lui. C'est alors qu'elle lui dit quelque chose qui lui glaça le sang:

Papou est au centre de soin. Il ne va pas bien.

Jesabelle et Richard se hâtèrent, ne saluant même pas leurs connaissances sur le chemin. Arrivé au chevet du lit où gisait son Père, ce n'était que blessures, sang et fractures qui les accueillirent. Tant bien que mal, ils s'attelèrent à le soigner, la douleur réveillant le valeureux combattant que seul un puissant démon avait pu défaire...

Alors qu'à Ilidelwis tout le monde tergiversait au sujet de la lettre parvenue des diplomates de la Blanche demandant des renforts pour combattre les Kheijans, Pox y allait de son expérience et de son savoir. Il était visiblement outré d'apprendre la position de certaines personnes, mais encore davantage déçu par le fait que les Kheijans avaient, disait-on, été secourus par leur propres ennemis.

"En tout cas, ce qui est sûr, est que la position de Citria envers les Mortanyss sera claire tant que le Seigneur Louen est là pour y veiller!" s'exclama Pox.

C'est là qu'il apprit la nouvelle. Complètement jeté à terre, comme poussé par un bélier de cinquante hommes.

"Ah ah ah! Vous blaguez niox? Niox! Mais c'est impossible, il est invincible le Seigneur Louen, sa lame est guidée par son courage qui n'a aucun égal sur Teilia et son esprit par le Juste lui-même, il peut niox tomber ainsi!"

Une heure plus tard Pox arrivait aux portes de Citria.

Mieszko avait été témoin de l'aventure et celui-ci connaissait la force du Sifflement. Il était surpris d'apprendre que Louen était sorti vivant d'un affrontement singulier contre le puissant mage de l'Organisation. Rassuré, il prenait de temps à autre nouvelle du hastane et avait bien hâte de le revoir sur pied car si ce que l'on disait était vrai:

" Ce qui ne tue una rend plus fort. "