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 Anéantissement

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Nataniel Edar.
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Nataniel Edar.


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MessageSujet: Anéantissement   Anéantissement Icon_minitimeJeu 09 Juil 2009, 3:51 pm

Gabriel. Ô Gabriel. Pourquoi Diable es-tu mort ? Pourquoi Diable dois-je voir mon frère mourir alors que je respire toujours ?! Tu ne pouvais pas me laisser seul. Pas après ce que nous avons accompli. Pas maintenant !

Pas maintenant...


Assis au chevet de son défunt frère, Nataniel se souleva finalement, prenant la direction de la sortie, arborant les couleurs sombres qu'il dédiait au deuil de son comparse. Le visage dur, impassible et de marbre, on ne voyait plus en l'écuyer Edar la joie dont il faisait autrefois preuve, on ne voyait plus en lui ce combattant émérite qu'il fut. On voyait désormais en lui un inquiétant mystère, une chute inexplicable, la déchéance.

Ses pas le guidèrent jusqu'à la maisonnette où il avait quitté son père, autrefois, quelques années à peine avant sa mort, encore aujourd'hui, mystérieuse. Ses bottes faisant craquer le faible bois qui en constituait les marches, il entra dans la salle principale, bien modeste, le tout ayant été réaménagé par Syal, hors de tout doute, le canapé devant le feu, là où avait dû méditer longuement, très longuement.

Prenant la direction de la chambre de ses parents, il gardait le regard dur, bien, qu'en lui, les émotions se boulversaient à un rythme fou. Il voyait défiler son enfance, son père et sa mère, si heureux, il se revoyait, aucunement intéressé par les arts du combat, aucunement attiré par le sang et l'acier. Il se revoyait heureux, lui aussi. Un temps révolu.

Sa main glissa jusqu'à un vieux grimoire, qu'il ouvrit. Celui de son paternel, hors de tout doute. Il en tourna les pages, le regard toujours aussi peu amène, froid, distant. Les pages étaient jaunies de par le temps, symbole des époques qu'avait traversé ce vieux bouquin. Ces dernières, abimées, se laissait tourner mollement, vu leur usure, avant de dévoiler, à la toute fin, quelques inscriptions, de la main de son père.


<< Odéon.. Tu m'as abandonné et ici je te maudis. Tu m'as enlevé ma femme, mon fils et tout ce que j'avais réussi, de peine et de souffrance, à amasser afin de gagner la sérénité qui m'était dûe. Ici Odéon, je te dicte ma voie. Je ne suis plus ton dévoué, et jamais plus je ne le serai. C'est le Mortulum qui me donne ma chance désormais et je la saisirai, en tuant l'un des tiens, celui qui t'es le plus dévoué. Je le tuerai, sans même que tu n'y puisse rien. J'irai, par la suite, m'en prendre à ta cité et à celui que ton fils a élu comme Roi.

Ton peuple sera mis à feu et à sang. Et tu n'y pourras rien, absoluement rien, car tu es faible Odéon, à croire en une Justice. Nulle Justice n'existe en Citria. Seulement l'avarice et la folie. Je tuerai, par le fait même, celui qui tu as élu porteur de la Justice. Et tu n'y pourras rien. Absoluement rien. Si ici je t'écris, c'est pour que tu me regardes, que tu me guette et que tu vois, finalement, que j'écrivais le futur, de ma plume. Tu verras le tien gémir dans l'agonie et ton peuple s'entredéchirer. Je n'aurai rien à y faire. Odéon. En ce jour, tu perdras deux de tes élus et bien davantage.

Puisses-tu percevoir, finalement, ta faiblesse à croire en un monde utopique. >>


Nataniel ferma les yeux, puis lança le livre contre le mur, un peu plus loin. Son père était donc devenu ce qu'il l'avait soupçonné de devenir. Un fou, un traitre, un assassin ! Mais le jeune Edar ne pouvait que voir qu'il tombait, lui aussi, dans cette déchéance. Les siens mourraient si vite, et s'entre-déchirait, comme son paternel l'avait si bien écrit.

Fils d'un Hérétique, Écuyer d'un Déchu, Nataniel Edar n'était en fait qu'une pâle copie de la personne qu'avait été son père. Il n'était en rien plus courageux, ni preux que l'avait été son défunt géniteur.


- Cette maison n'a pu lieu d'être. Elle n'est désormais que le témoin passé d'une déchéance inexplicable et d'un bonheur éphémère qui se sera révélé source de torture...

Empoignant un morceau de bois au sol, qui avait été fort probablement été délaissé par les quelques animaux qui s'étaient aventurés dans le lieu, Nataniel mis feu à l'extrémité de ce dernier, après avoir allumé un feu dans le foyer, de façon peu habile. Redressé, il détailla un moment la pièce avant de prendre une longue inspiration. Ses pas le menèrent dans la chambre de ses parents, là où il plongea la torche dans la paperasse de son père, qui n'offrit aucune résistance avant de s'enflammer.

Tournant les talons, le Cavalier quitta l'endroit d'un pas lourd, son harnois accompagnant ses pas à la cadence régulière par de fins cliquetis métalliques. Son Frère était mort, son Père fut Hérétique et assassin d'un élu d'Odéon, son mentor eut goûté à l'exil forcé, tout comme sa personne et, désormais, la famille Ambrosius, celle dans laquelle il avait tenté, tant bien que mal de s'incruster de façon à ne rien brusquer, disparaissait comme neige en été.

Quelles motivations avait désormais le Chevalier ?

Seul un adage vint refaire surface alors que ses pas le guidait vers sa monture qui l'attendait docilement, non loin de la maison, broutant nonchalamment la verdure qui se retrouvait à ses pieds.

Le pire lorsque l'on perd une chose n'est pas de ne plus l'avoir. C'est de l'avoir déjà eu.
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Nataniel Edar.
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Nataniel Edar.


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MessageSujet: Re: Anéantissement   Anéantissement Icon_minitimeJeu 09 Juil 2009, 5:21 pm

Les pas du Cavalier le menait vers le chevet de son frère, là où il désirait rester pour la journée, encore, afin de se recueillir auprès de la dépouille du Sénéchal. Une voix l'interrompit alors, le Cavalier se retournant pour distinguer Laramir qui lui reprochait ses habits obscurs, dans le deuil de son comparse. Ce dernier lui répéta à maintes reprises que la loi avait changé et qu'en arborant de tels vêtements, Nataniel était un criminel.

C'est alors que l'Écuyer proposa de se dévêtir céans, dans les ruelles, afin de ne plus être en tord, ce que le Père-Capitaine refusa alors. Appuyé à la rembarde, Nataniel tâchait, tant bien que mal, d'écouter le discours de l'homme, laissant un voile de désintérêt planer à son visage, murmurant quelques paroles à Lyan, ici et là, afin de tuer le temps.

Ainsi donc, l'homme lui ordonna de le suivre afin d'être loin de l'agitation, triste réflexe, puisque l'agitation qui régnait était celle que l'homme créait. Dame Minagi passa alors, demandant à Nataniel de bien vouloir le suivre, désireuse de lui confectionner des vêtements gris foncé, et non noir. Le jeune combattant la suivit donc, enfilant ce qu'elle lui tendit avant de reprendre le chemin qui le mènerait au Capitaine, esperant trouver un peu de pertinence dans ses propos, cette fois.

En vain. Tout ce qu'il y trouva fut les mêmes propos, comme s'il lisait un livre déjà écrit, tout lui étant tracé. Éreinté presqu'à outrance, Nataniel l'écouta à nouveau, laissant néanmoins un soupire lourd de sens échapper à ses lèvres, démontrant son exasperation et l'ennui qui l'habitait. Et il n'était pas seul. Le Capitaine Gondemar tourna les talons avant de quitter les lieux, tout aussi las de la situation. Laramir perdit dès lors tout contrôle en marmonnant quelques propos à peine audible.


- Vous verrez que je n'ai pas la patience de certains, moi !

Il parti donc suite à ces paroles, le Cavalier secouant la tête, exaspéré. La veille, une femme égoïste et avare avait prit la fuite avec un artefact maudit, ne voulant, en aucun cas, le rendre à l'Armée, allant même jusqu'à le déposer dans un coffre destiné à sa Majesté Cédrick de Montblanc. Nataniel dû la fouiller, de force et ensuite défoncer le coffre afin de s'emparer de la page et la tendre au Rédempteur Durac.

Aujourd'hui, c'était un homme qui lui demandait de le suivre pour arborer des vêtements trop sombres selon son oeil qui venait faire entrave à sa route qui le menait au chevet de son défunt frère d'arme.

Citria coulait. Et ce, depuis un moment. Nataniel tentait, tant bien que mal, de ne pas laisser cette cité, ainsi que ses habitants, mourir dans la noyade, mais désormais, c'était trop tard. Le cité avait sombré dans autre chose que l'Hastanie. La Jungle dont faisait souvent mention son père, dans sa jeunesse, avait refait surface. Son père avait laissé sa vie dans cette jungle, en combattant dans les rangs opposés, tant cette chasse au plus fort l'avait influencé, tant il avait sombré avec la cité, lui aussi.

Nataniel ne voulait pas suivre les traces de ce coeur noirci, de cet hérétique qui avait abattu Federus Adrale d'Erin, porteur de la Justice, dans un suicide, s'abattant par le fait-même, lui, porteur de la relique de l'Honneur.

C'était trop tard, désormais, Citria redevenait ce qu'elle fut jadis, lors de sa chute aux mains Gorlakes. Mais cette fois, le représentant de la famille Edar ne sombrerait pas avec elle.

Si les préceptes d'Odéon n'étaient maintenant plus existants que par l'encre qui les constituait sur les pages jaunies des bouquins anciens, Nataniel s'efforcerait de s'en imprégner comme aucun, afin de devenir son plus fervent disciple, celui qui propagerait la parole du Père Hastane.


Dernière édition par Nataniel Edar. le Jeu 23 Juil 2009, 10:36 pm, édité 2 fois
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Nataniel Edar.
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MessageSujet: Re: Anéantissement   Anéantissement Icon_minitimeMar 21 Juil 2009, 5:08 pm

Le regard fixé sur les carreaux vitreux, distinguant difficilement l'extérieur du manoir Ambrosius, dominé par les averses et l'épaisse brume extérieure, l'homme demeurait immobile, pensif. Assis sur le lit de la demoiselle Ambrosius, il demeurait méditatif, sa respiration soulevant son poitrail qui arborait multiples cicatrices, témoins d'un passé tourmenté. La vue entravée par les mèches rebelles de sa chevelure hirsute, aux reflets dorés, il laissait ses iris d'une teinte azurée divaguer contre la surface du carrelage.

Défunt frère, Déchu Maître, Sombre Père, Nataniel continuait de s'apitoyer sur son sort, encore et toujours, alors que la solution à tous ces tourments se trouvait à ses cotés, endormie dans les draps blancs du lit.

Lyliana.

Sa main venant tendrement frôlé la joue de l'écrivaine, un fin sourire se traça à son visage. Icelle n'en démordait pas, bien endormi, les yeux clos en un doux repos. Repos qu'il avait espéré lui apporter, sérénité qu'il avait tâché de lui acheter, en vain. Il n'avait apporté que douleur et trouble à la vie de la demoiselle. Le fautif, ce n'était pas lui. C'était cette rage, indomptable qu'il avait, tant bien que mal, tenté de museler par le passé. Toujours en vain. Celle-ci revenait, plus fort d'heure en heure, plus puissante de jour en jour, plus meurtrière au fil du temps. Les vies qu'avaient volés les mains du Cavalier étaient innombrables, et la souffrance que lui avait apporté chaque coup, chaque filet de sang, était inimaginable. Il avait eu un don qu'il n'avait jamais désiré. Celui de tuer.

Le tout tirait à sa fin. Il avait promis à sa douce un mariage et un enfant. Il lui avait promis une belle vie, une vie sereine. Une vie que tous deux aimeraient, où tous deux seraient en repos, où tous deux s'aimeraient. Une vie paisible.

Ses yeux se rivant contre sa lame, il laissa un soupire lui échapper. Bien qu'haïssant cette rage qui l'habitait, il avait toujours été en symbiose avec celle-ci, comme si, en fait, son âme soeur n'était pas la douce dame endormie, mais cette soif de sang, ce désir de voir l'ennemi souffrir, de l'entendre gémir, de le voir mourir. Seule l'agonie apaisait sa personne. Mais bientôt, c'est dans la naissance qu'il devrait trouver apaisement. Triste contraste.

Venant s'étendre contre le lit, il vint entourer la pucelle de ses bras, ses yeux déposés contre elle, admiratif. L'étreinte de l'homme la tira du sommeil, alors que ses paupières se soulevaient bien difficilement, toujours atteinte de par la fatigue, de par le Royaume des Rêves.

- Hmmm ? Tout va.. Bien Nataniel ?..

L'esquisse d'un sourire qu'arborait jusque là l'homme devint bien concret, dénonçant une certaine paix. Ce dernier vint poser un baiser au front de la demoiselle avant de murmurer, d'une voix rauque, à son oreille.

- Haec.. Tout va à merveille, désormais.
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