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| La fin (Suite) | |
| | Auteur | Message |
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Nataniel Edar. Citadin Impliqué
Nbre de messages : 550 Inscription : 04/02/2009
| Sujet: La fin (Suite) Mer 30 Sep 2009, 12:47 pm | |
| Lorsque même l’amour ne suffit plus.
Callé dans une des confortables chaises siégeant à la bibliothèque d’Hildrim, le jeune Edar lisait, inlassablement, l’une des œuvres de sa douce Lyliana, un air nostalgique régnant à son faciès. Quelques pas vinrent interrompre sa lecture, brisant le silence qui régnait depuis un moment dans la salle. De par une brève œillade par-delà son épaule, Nataniel reconnu la jeune Hyara, dans ses méthodes gênée et renfermée. D’un signe de tête, il la salua avant de se redresser, emboîtant le pas vers la sortie de cette excessivement bien remplie bibliothèque.
L’affaire avait déjà assez trainée. Il devait venger Kasilius, au plus vite, mettre fin au règne de ce fantome, ce Xathwort, l’anéantir dans les plus brefs délais. Voilà un moment que le jeune Écuyer préparait un plan et, à chaque fois, un élément semblait là pour contrecarrer ses stratagèmes mûrement réfléchis. Lyan. Cette dernière semblait trop amouraché à celui qui fut son tortionnaire, son « maître » comme elle se plaisait à l’appeler. Il ne pouvait se permettre de laisser un élément, potentiellement fatal à ses stratégies, en état de nuire. Pas cette fois. Pas dans cette vengeance qui tenait plus de la rancune et de la haine que de la vengeance elle-même. Pas cette fois.
Ses pas le guidèrent vers les écuries où il croisa celle qu’il croyait perdue, qu’il croyait morte, disparue, enlevée ou même enfuie, l’abandonnant à son sort. Dans la ruelle d’Hildrim, là, devant lui, se tenait sa douce Lyliana. Celle seule pour qui ses yeux avaient attention, celle seule pour qui ses pas se laissaient guider. Celle seule qui habitait encore son cœur mille fois meurtri et refermé, recouvert d’une épaisse couche de roc, froide comme l’hiver et impénétrable telle la plus impeccable des forteresses, comme le plus digne bastion.
–Ly… Lyliana ?…
Ces quelques propos échappèrent à ses lèvres avec bien peu d’assurance, alors qu’il titubait jusqu’à elle avec grande difficulté. Sa main se tendit vers elle, alors que ses yeux ne cessaient d’être ébahi par cette demoiselle qui lui semblait fantomatique, prête à disparaître dans les secondes qui suivaient.
– Nataniel .. ?
Le minois de celle-ci était d’autant plus confus que l’était celui de l’homme, se tenant là, dubitative et incertaine de ce qu’allait faire cet homme au visage changé, aux qualités autrefois dorées, reluisantes de dignité, désormais aussi fade qu’une rose qui avait fait son temps, dépérissant à l’œil nu.
- Où… Où étais-tu, par Odéon ?..
– Je suis désolée, Nataniel, je..
Sa phrase s’interrompit alors que son regard chuta vers le sol, tâchant tant bien que mal de trouver réponse à donner à son futur époux, le dos voûté, alors que les mots semblaient fuir que trop bien sa bouche, ne lui laissant comme seule réponse qu’un regard brouillé de par les larmes.
– Ça… Ça ira.
Tâchant de se faire réconfortant de par cette tirade mille fois mâchée et répétée à sa douce alors que lui-même n’y croyait pas, alors qu’il croyait que ces Mortanyss allaient l’abattre, dans ces bois sombres, tout comme ils le feraient avec elle. Mais tout s’était bien résolu, ils étaient toujours là, l’un devant l’autre, éternelle scène redondante, inlassablement.
Devant le mutisme de sa douce, Nataniel s’avança davantage de celle-ci, venant l’embrasser avec mille passions qu’il n’avait pu, jusque là, dénoncer à personne, refoulant cette mélancolie qui était sienne au plus profond de son être. La demoiselle ne résista pas, durant ce baiser qui, bien que court, était lourd de sens.
– Je suis désolé, Lyliana. Je crains que l’amour n’ait pas sa place dans le cœur du guerroyant. Seul le sang et la mort y règne, désolant ainsi tout autre sentiment possible. Sache néanmoins que tu fus la seule qui y trouva sa place dans ce monde qui n’est que trop vaste et déchiré par la désolation.
Le drastique revirement de situation fit perdre la parole à Lyliana, qui échappa les bouquins qui étaient, jusque là, dans ses bras, resserrés contre sa poitrine, avec toute la force dont les bras que la jeune scribe pouvait y appliquer.
– Je dois aller en Citria, là, ma dernière mission m’attend.
– M… Mais.. Pourquoi me dis-tu donc tout cela ?
– Car je ne sais point si j’y survivrai.
Cette phrase fit perdre à la dame tous ses moyens, alors que son cavalier passait à ses cotés, prenant le chemin des écuries. Une main vint néanmoins se resserrer contre le bras de l’écuyer, qui s’interrompit, tournant la tête vers la jeune écrivaine.
– N… Ne me laisse pas.
– Je t’aime
Ce fin murmure échappa doucement à ses lèvres, alors qu’il enlevait la main de la dame de son bras, avec de bien douces manières, s’en relaxant aisément avant de prendre le chemin des écuries d’Hildrim, où il prit les brides de son destrier, calmement, avant de se hisser à la scelle qui était finement attaché à son dos. Lorsqu’il vint pour sortir de l’endroit, la jeune dame se tenait là, les larmes ruisselantes à son visage.
– Promets moi de revenir.
La voix de celle-ci, brouillée par les émotions, se faisait néanmoins inquisitrice, aussi ferme que possible, vu son état. Le jeune dévoué prit un instant de réflexion, hésitant un long moment avant d’énoncer quelques paroles mal assurée, alors qu’à nouveau il n’y croyait point. Si ce Xathwort avait pu tuer Kasilius, homme moult fois entraîné et à l’expérience excessivement plus élevée que la sienne, que pourrait-il y faire, lui, simple écuyer ?
– Je… Je le promet.
Puis il quitta Hildrim, tâchant d’oublier qu’il laissait derrière lui sa douce pucelle, déchirée par l’amour qu’elle portait vers lui et le deuil qu’elle devrait se faire. Désormais, une seule chose lui importait. Tuer Xathwort. | |
| | | Nataniel Edar. Citadin Impliqué
Nbre de messages : 550 Inscription : 04/02/2009
| Sujet: Re: La fin (Suite) Mer 30 Sep 2009, 3:38 pm | |
| Lorsque nous voyons la lumière comme l'ombre.
Ses pas résonnaient lourdement contre le sol de la Blanche cité, alors que les cloches, au loin, annonçait le zénith du Soleil, que les paysans s’écartaient à la vue du Chevalier qu’ils avaient trop de fois vu déambuler dans les ruelles de cette cité autrefois si blanche, éclatante. Son harnois imposant donnant une autre dimension à cet homme tourmenté, moult passants furent, par l’intimidation, dans l’obligation de dévier leur trajet, par peur que n’éclate sur eux le courroux du cavalier.
À l’auberge, on parolait paisiblement, buvait jusqu’à ivresse en laissant les rires emplir l’endroit. Jusqu’à ce qu’il entre, laissant une vague de froideur pénétrer dans la salle en sa compagnie, alors que son regard se posa contre le Sire Maelan qui partageait le verbe avec une dame aimable, la jeune Mélandra Del’Khym.
Il ne fallu que bien peu de temps avant que l’attention se fige sur lui, ce jeune homme qui respirait désormais la vengeance, qui, à même l’air, inhalait cette froideur qui lui donnait cette réputation de non-courtoisie. Le silence régna à la vue de sa carrure, imposante, intimidante. D’habitude relaxée, Nataniel se tenait là dans toute sa grandeur, comme il se tenait seulement devant l’ennemi.
– Maelan. Où est Lyan.
La voix du fervent brisa le silence qui régnait, dans une tirade qui, bien qu’interrogative, se faisait plutôt impérative. Le Noble ne reconnut dans les yeux rien de ce qu’était Nataniel, rien de ce qu’était son frère d’arme, rien de ce qu’était son comparse.
– Elle est à ma demeure, pourquoi donc cela, Nataniel ?
Sur les talons, Maelan fixait le cavalier, demeurant néanmoins confortablement assis sur sa chaise de bois bon marché. Indubitablement, il avait décelé que, chez le jeune homme, quelque chose avait changé, quelque chose avait prit possession de sa personne.
– Je dois venger Kasilius et je ne peux permettre à aucune personne de se mettre au travers de mon chemin. Lyan est un élément nuisible que je me dois d’éliminer, afin de porter ma mission à réussite.
Le ton avec lequel il avait énoncé le tout était désintéressé, comme s’il était de routine de tuer un enfant que longtemps nous voulûmes adopté, dont nous eûmes pris soin, au prix de notre vie. Maelan réagit aussitôt, se redressant d’un seul bond, voyant que celui avec qui il avait pris autant de plaisir à converser n’était désormais plus le même.
– Je ne te laisserai pas tuer ma femme, Nataniel !
– Femme ? Cette gamine n’est qu’une catin.
Aussitôt, Maelan devint rougeâtre, écarlate, non pas par gêne comme plusieurs aurait ressenti face à telle affirmation devant si grande foule, mais bien par la rage de ces propos qu’il savait mensongés.
– Cesse d’ainsi la nommer, ou tu te mangeras mon poing à la gueule !
– Oserais-tu donc me frapper, Maelan ? Oserais-tu mettre fin à tes jours ? Lyan n’est qu’une hérétique qui t’a corrompu, qui a fait de toi son pantin. Si de son coté tu es, je devrai t’éliminer de même.
Maelan demeurait rageur, ne laissant aucunement place à la surprise face à cette phrase qui montrait clairement que le jeune Edar n’était plus comme il le fut, qu’il était en mission et que, coûte que coûte, il parviendrait à ses fins.
– Elle n’est pas hérétique, sombre sot ! Cesse ou je te ferai taire !
– Pour une femme de joie tu le ferais ? Pour une dame qui aime plus ce fantome damné que toi ?
Ce fut à ce moment que tout déboula devant les gens de la taverne qui, en vain, tentèrent de s’interposer, mais rien n’y fit, les deux hommes se fixaient d’un air mauvais, prédisant, de par leur simple allure, que l’inévitable surviendrait.
– Pour ces propos, moi, Maelan Arthès, te provoque, toi, Nataniel Edar, en un duel d’Honneur.
Nataniel hocha de la tête, d’un air toujours aussi détaché, avant de pivoter lentement, la cape du cavalier suivant sa rotation en décrivant un arc dans l’air, rougeoyant. Il se dirigea vers la porte, avant de s’immobiliser, alors que celle-ci était entrebaillée.
– À la plage. Ne te défile pas.
Et il quitta l’auberge, alors que la populace restait là, à tâcher de comprendre comment tout avait pu aussi drastiquement débouler entre les deux frères d’armes. Nul n’y trouverait réponse, puisque Nataniel devenait énigmatique lorsqu’il avait un objectif en tête, devenait un autre homme. Tout autre.
Il n’eut pas à patienter longtemps, Maelan arrivant, talonné de bon nombre d’Hastanes qui avaient suivi le Sire afin d’assister à ce duel. Du groupe, une seule fit dévier son regard, un bref instant, du noble qui se tenait devant lui, harnaché. Lyliana. Celle-ci accouru jusqu’à lui, lui suppliant, vainement, de laisser tomber ce combat, face à celui qui, comme elle disait, était son ami. Mais rien n’y fit, le combat aurait lieu.
– En garde, va-nu-pied !
– Je suis honoré que tes dernières paroles me soient destinés, Maelan.
– Ce sable fera un parfait tombeau pour ton cadavre.
C’est à ce moment que le duel débuta, Maelan et Nataniel se chargeant mutuellement, avant qu’un bouquant n’émane de ce combat qui opposait deux guerriers fort habiles. Les lames s’entrechoquèrent, les deux hommes crurent, chacun, que leur vie s’achevait, avant qu’ils ne puissent croire, à l’opposé, que la victoire était leur.
Empoignant sa massue de fer, Nataniel chargea Maelan avec puissance et hargne, élançant l’arme titanesque vers le Noble Sire qui parra de sa Tranchar qui, sous l’impact du coup, menaça de céder, tenant néanmoins fragilement face à l’arme de l’écuyer Edar. Puis, dans une manœuvre des plus habile, Maelan dirigea la massue vers sa gauche alors qu’il pivotait vers la droite, donnant un élan considérable à son arme avant de venir la diriger vers le dos de Nataniel qui, garde baissée, demeura paralysé un instant à la vue de ce mouvement qui l’eut déjoué sur toutes les facettes. Il eut seulement le temps, après s’être ressaisi, de venir lever son bras qui, recouvert d’une épaisse couche d’Heptazion, laissa l’arme découper, avec moult difficulté, l’armure, avant que la lame de la tranchar ne mordit à sa chair, entaillant son bras en y laissant un fin lignage écarlate.
Il recula sous la sensation, tâchant de se ressaisir, repoussant Maelan d’un coup de pied, avant de voir celui-ci charger à nouveau. Il rassembla les forces qu’il lui restait, relevant avec mollesse sa lourde massue, dans le but d’arrêter l’offense du noble. Il savait que, désormais, le défaite serait sienne. La perte de son bras signerait son arrêt de mort. Mais il se devait de tenter, il ne pouvait laisser cet homme l’abattre aussi aisément. Pas après le mal qu’eut tous les sombres peuples de Teilia à le capturer. Pas après tout cet entraînement. Il ne pouvait faillir.
La lame de Maelan décrivit un arc argenté dans l’air, sifflant en direction du jeune Edar qui était mal positionné pour parrer le coup. La fin arrivait donc, il le sentait, cette frappe lui serait fatale. Il n’entendit derrière lui que le néant, chaque Hastane voyant, tout comme son adversaire, qu’il n’avait plus la force de résister.
Puis ce fut la lumière. Aveuglante, déboussolante. Il ne sentit plus son corps, ni même une sensation, aussi banale fut elle. Ainsi donc, il avait passé de l’autre coté. Le Circan, si blanc, pur, aveuglant. C’était donc cela ? La vision lui revint, peu à peu, il s’étonna de voir, devant lui, Maelan, lame dans les airs, de sentir le vent à son visage recouvert d’une fine couche de sueur. Il tenta de relever son bras afin de parer l’attaque, mais rien n’eut lieu. Ses bras, ses jambes, son tronc, ses yeux, rien ne voulu obéir. Il était paralyser. Du coin de l’œil, il aperçu, dans une lumière aveuglante, un être, recouvert d’un harnois bleuté, se déposer contre la plage. Un ange, un Saint. Tous se signèrent à la vue de l’homme, mis à part les deux guerriers qui demeuraient immuables, incapable eux-même de se mouvoir.
– Nul ne mourra en ces lieux, ce ne sont pas là les valeurs Hastanes
Peu à peu, il senti la douleur reprendre dans son bras, il senti ses jambes, il senti, finalement, que ses membres pouvaient, à nouveau, lui obéir. Maelan de même, mais ce dernier n’acheva point l’écuyer. Il lui tendit plutôt le bras, que Nataniel prit d’une poigne ferme.
La foule se détendit, principalement Lyliana qui voyait, finalement, son aimé reprendre ses esprits, l’espoir qu’elle avait conservé devenant réalité. Il allait vivre, après avoir frôlé la mort de si près. Tous, finalement, purent respirer à nouveau, croyant avoir vu, devant eux, la mort du jeune cavalier.
Maelan laissa retomber sa Tranchar au sol, après avoir fait siffler celle-ci dans le sable, élevant ainsi un large rideau de sable qui voilà la vue de Nataniel et brouillait la scène aux spectateurs. L’écorchette du Sire sortit de son fourreau alors qu’elle vint pénétrer dans la faille qu’arborait le harnois du jeune fervent.
Les yeux de Nataniel s’écartillèrent en constatant sa défaite dans ce duel qui n’avait jamais cessé, cette poignée de main n’étant que le salue que les deux guerriers s’étaient concédé, avant que la mort d’un d’eux ne surviennent, se chuchotant quelques derniers propos, à l’insu de la foule. Un filet de sang vint longer son menton alors qu’il retombait contre Maelan, les yeux vides, lointains, alors que ses muscles l’abandonnèrent lâchement. Le Sire soutena le poids de son comparse, avant de le trainer jusqu’à la barque qui longeait la plage. Derrière lui étaient audibles divers plaintes, celles de Lyliana prédominant, à la vue de la mort de son époux. Un murmure échappa aux lèvres de Nataniel, le dernier qui en sortirait.
– Ly… Lyliana…
Puis ce fut la fin, ses paupières chutèrent mollement, alors que son corps s’affaisa contre les planches de la modeste barque que Maelan dirigea à la force de ses bras, se dirigeant plus loin afin de laisser, comme convenu, le corps du jeune Cavalier sur les vastes mers de Teilia.
– Tu fus un fier opposant, Nataniel.
Le noble mit laissa la barque partir au gré des courants marins, alors qu’il rentra en Citria, laissant ainsi voguer le défunt écuyer, qui laissait, sous lui, s’étendre son propre sang. De par les fleuves, de par les montagnes, une rumeur circulait, dans les blanches cités, où on tâchait de comprendre comme il eut ainsi changé, comme dans les sombres repères, où l’on regrettait ne pas avoir eu la chance de l’abbattre soi-même.
Nataniel Edar avait péri. | |
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