Elle avait remit son chapelet à son succéceur. Ce chapelet qu'elle avait tant égrainé entre ses doigts graciles. Maintenant c'est lui qui l'abordait autour de sa grossière taille de guerrier. Ce geste, bien que libérateur, fut tout aussi douloureux qu'une lame dans la poitrine.
Depuis cette soirée, les lumières étaient agressantes. Les sons étaient bourdonnant mais plus encore, les visages de Citria reflétaient ceux de montres. C'est donc l'âme torturé qu'elle se précipira chez elle, où elle arracha ses vêtements et s'avança dans l'eau de son bain que ses domestiques gardaient toujours prêt. Elle se mit à pleurer sans retenue, évacuant sauvagement son état d'âme peinée, d'avoir quitté ce qu'elle servait depuis sa tendre enfance.
Plus loin, les domestiques étaient les tristes témoins de cette crise, dont ils ne pouvaient rien. Ils étaient muets, fixant les rideaux qui les séparaient de leurs maitresse en détresse.
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Jésabel sortait de moins en moins depuis ce jours fatidique. Elle partagait quelques moments ici et là avec des êtres chers, pour revenir ensuite dans la solitude de sa tour, où elle se transformait en félin aigrie et terne qui mordait tout ce qu'il l'approchait.
Tous les soirs, elle allait se vautrer dans son bain qui était sa seule source de réconfort. Elle s'y laissait moisir des heures, attendant que finalement, une de ses domestiques venaient l'en sortir, de la sécher, de lui enfiler une fine robe de nuit et de l'amener vers son lit.
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- Madame?
- Mmmh?....
Elle se frotta les yeux durement, perdue, qui pouvait bien lui parler de si bonne heure. Lucie, sa femme de chambre, qui osait la réveiller, vu l'heure tardive.
- Madame, il approche l'heure du repas. Vous devez manger....
Elle n'eut pas le temps de dire sa phrase que Jésabel lui pointait déjà la porte d'un air sévère.
La femme de chambre s'en retournait bredouille, tristement.. Elle referma la porte derrière elle
- Dieu.. qu'avez-vous fait de notre maitresse...elle s'éteind.