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Je suis tombé là-dessus et je me suis dit que peut-être certains d'entre vous auraient été intéressé de connaître ''L'histoire de la fin'' de Nataniel.
Je songe peut-être bien à en faire un petit journal, avec des suites. Verra t'on.
Bref, bonne lecture si le coeur vous en dit !
Faille
Il y a parfois de grands châteaux qui sont destinés à ne devenir que ruines. De grandes forteresses, prestigieuses de leurs murailles impénétrables qui finiront, un jour ou l’autre, à ne devenir que le souvenir d’une féroce bataille qui aura penché du mauvais coté. Il y aussi de ces prodiges qui sont destinés à ne devenir que souvenir, à sombrer dans la déchéance, jusqu’à en oublier ceux qu’ils étaient et ce dont ils étaient capables.
C’était le cas de Nataniel Edar. Jeune homme ayant naquit de l’union de Mia Desilets et Syal Edar, ce jeune homme était, au départ, aperçu d’un mauvais œil aux abords de Citria, de par la nature de son paternel qu’on jugeait hérétique et qui, par les évènements qui s’en suivirent, prouva au peuple Hastane qu’il n’était en fait qu’un Cœur Noirci.
Mais la suite de son récit devint plus clair, illuminé d’un halo qui se rattachait étroitement à son talent. Il était chose rare de voir un épéiste avec si peu d’expérience combattre avec tant d’aisance, apprendre si rapidement que même les grands guerriers de Citria avaient peine à suivre le rythme que dictait le jeune adolescent. Sous la tutelle du réputé Chevalier D’Argon, il attira rapidement les regards et devint bientôt un des plus beaux espoirs de la cité.
Convoité par l’Armée de l’Aube, le jeune Edar refusait systématiquement de s’enrôler, pour des raisons qui, encore aujourd’hui, sont inconnus de plusieurs. Il ne désirait en aucun cas suivre les traces de son père qui s’était frayé un chemin bien éphémère dans les rangs militaires, avant de les déserter suite à une querelle.
Il continuait donc de croître, de devenir, de jour en jour, un meilleur guerrier qui, bientôt, défierait les plus dangereux ennemis, réduisant au sol de nombreux guerriers, défendant les siens devant n’importe quel ennemi, laissant mordre la poussière aux généraux des différentes races, sans retenue aucune. Il était, indubitablement, un prodige.
Mais même dans le plus bel espoir règne la crainte de la déception. Les prouesses martiales de Nataniel en vinrent à lui forger un nom au travers des landes. Celui qui se dénommait Edar était désormais reconnu pour son sang bouillant et son arrogance. Il semblait sans peur, sans faiblesse aucune. Mais les apparences ne sont pas toujours garantes de vérité. Une faille subsistait. Une fleur, au plus profond de son esprit fleurissait, et sitôt piétiné, le guerrier pliait l’échine.
C’est ce qui advenu. Ce ne fut pas l’ennemi qui vint s’en prendre à lui, mais la fleur elle-même, qui le trahit. Lyliana Ambrosius s’abandonna à un autre homme, laissant ainsi Nataniel Edar sans la force qui l’eut guidé tout au long de sa vie.
S’il était revenu d’entre les morts par le passé, revenir d’une telle trahison lui semblait impossible. La seule faille qui l’habitait avait été exploitée à son plein potentiel, à un tel point que le cavalier se jura de ne plus jamais laisser une telle faiblesse l’habiter. C’est froid et flegmatique qu’il déambulait dans les ruelles de Citria, sans émettre le moindre son, ni même poser son regard sur un Citriens.
Il avait été vaincu par celle qui l’avait tant de foi poussée jusqu’à la victoire.
C’est à cet instant qu’il passa de prodige à déchu. Il sombra dans les sombres méandres de ses pensées obscures. Sans vie et sans volonté, il survivait, tant bien que mal, sans ne plus jamais redevenir celui qu’il était auparavant.
Il n’y avait plus d’arrogance. Plus de rires juvéniles. Plus de blagues candides. Il n’y avait plus de prodige.
Il se replia sur lui-même, veillant à refermer cette plaie qui jamais ne parviendrait à cicatriser, ouvrant toute ouvert la victoire à ses opposants qui le défiaient sans retenue, à la vue du déclin dans lequel il s’était engagé, malgré lui.
Mais il refusait, non pas par couardise, mais par parole.
La défaite qu’il avait connu, de par l’adultère de sa femme aimée, était l’Ultime humiliation. Celle dont jamais il ne saurait se relever. Il demeurait au sol, mordant la poussière pour l’éternité en préservant dans sa bouche cet amer goût de trahison.
En homme honorable, il devait accepter la défaite, il devait voir l’inéluctable : Il avait failli.
À partir de cette soirée, c’est dans la plus profonde des déchéances qu’avait sombré Nataniel, voyant devant lui défiler les adoubements, sans même être ébranlé d’être ignorer, par désinvolture. Il félicitait les nouveaux Chevaliers avant de retourner dans ses derniers retranchement, dans la mort de son âme, dans l’indifférence de la vie.
Il y a parfois de grands châteaux qui sont destinés à ne devenir que ruines…