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| [BG] Principes et loyauté | |
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Lyan d'Aragon Citadin Impliqué
Nbre de messages : 797 Age : 32 Inscription : 21/02/2007
| Sujet: [BG] Principes et loyauté Sam 07 Jan 2012, 5:07 am | |
| Au début, j'étais un chiot.
Les chiots sont dressés. Ils apprennent à obéir, et ils apprennent également les principes de bases pour être adopté et bien servir leur prochain maître. J'ai été un chiot tout le début de ma petite enfance. Quand, à mes quatre ans, on a déclarer que mon dressage était finalisé, je suis devenu un chien. N'est-ce pas une suite logique ?
Aussi, j'étais un chien.
J'obéissais à mon maître avec toute la loyauté que j'avais apprise. Je n'avais pas de soucis à le faire. Il me semblait que ce maître était toute ma vie, et le seul élément qu'une vie pouvait contenir. Certes, ils étaient rarement bons, mais ils étaient mes maîtres, et ça me suffisait amplement à les servir de mon mieux. J'étais aveugle et naïf. J'ai fait des promesses que j'aurais préféré ne jamais tenir. Un chien ne pensera jamais à devenir un loup de lui-même, c'est contre sa nature. Heureusement, certaines personnes sont là pour le lui dire.
Ça a été long. Être libéré de l'emprise d'un maître officiel n'est pas suffisant. Lorsqu'on perd la laisse, on est un chien égaré, un chien perdu, et Odéon sait qu'un chien perdu est plus dangereux qu'un chien qui obéit. J'en ai fait, des bêtises. Je cherchais un maître partout où les gens que je rencontrais en étaient capable. Maëlan, Raryn, Maeth, Rax'Zei, Kaz'Xira, Craig, et tellement d'autres que j'oublis. Je pouvais pas faire autrement, je n'étais pas prête à être un loup. J'étais encore un chien, et apprendre à vivre de manière indépendante est un long et ardu chemin. Dieu merci, j'y suis parvenu.
Aujourd'hui, je suis un loup.
Malheureusement, le chemin est encore très long. Je suis probablement un louveteau, qui apprend à être un loup. Décidément, je ne suis plus un chien. J'ai encore à apprendre, mais n'en suis-je pas à une étape formidable de l'évolution ? L'indépendance, la liberté, la famille, les principes et les valeurs à acquérir...
Je les obtiendrai sans déroger de cette loyauté qui caractérise les canidés, et ma personne. C'est probablement la seule valeur que je ne dédaigne pas de mon dressage.
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QU'EN EST-IL ? RÉCAPITULATIF
Je dois encore m'améliorer, mais je commence à découvrir des principes. Je ne me mentirai pas, je n'ai pas chercher à les découvrir de manière volontaire. On m'y a poussé, à l'aide d'une personne qui m'est particulièrement chère. Je me vouerai corps et âme pour lui donner une chance de s'en sortir. Et si, pour ce faire, je dois découvrir ces principes, ces règles et ces choses qui m'étaient encore mystérieuses, je le ferai. Je démêlerai les choses qui sont dans mon coeur et ma tête, autant que je le peux, pour offrir à ce loup l'aide qu'il mérite.
Le premier principe, je l'ai eu de façon inné. L'art de respecter ses mots. Chaque promesse qui franchissait mes lèvres étaient tenues. C'était important, en tant qu'esclave, que je sache ne pas revenir sur ce que je promettais. Ça me donnait de la crédibilité, ça m'accordait la confiance de mes maîtres. J'ai fait beaucoup de promesses à des gens qui n'en méritaient pas, et je les respectais toutes quand même. C'était abusif. Ces promesses d'être serviteur de la mort, d'offrir mon âme, mon coeur, mes yeux, mon sang, ne devraient même pas être. Aujourd'hui, je sais que de telles promesses ne méritent pas d'exister. Des promesses faites à contrecœur... valent-elles quelque chose ? J'ai envie de dire que non.
Ensuite, on m'a forcé la loyauté. Je ne sais pas comment ils ont réussis un tour de force pareil. Forcer un enfant à être loyal à un bourreau. Quel genre de tortures psychologiques j'ai oublié ? J'étais prêt à tout pour Xathwort, jusqu'à donner ma vie, par loyauté. Je revenais toujours auprès de lui, même lorsqu'on m'ouvrait les bras à Citria. Ça n'importait pas. Mon devoir était ailleurs. Depuis, j'ai ré-aligné la chose. Être loyal est certainement un avantage, si c'est orienté convenablement. Ces valeurs qu'on avait dévié pour faire de moi un esclave, je les redresserai. Ma loyauté ne sera accordé qu'aux gens à qui je tiens, pour qui je tiens. Elle sera accordé aux choses et aux symboles qui me sont chers. C'est tout.
Le troisième principe que j'ai découvert, c'est la vérité. Une vieille Nébulix qui cherchait quelqu'un à qui donner son héritage. Elle s'est échoué sur moi. Je venais à peine de mettre les pieds à Citria. J'avais peut-être douze ans. J'étais pire que maintenant. Elle m'a donné son héritage, et son héritage m'a fait souffrir milles fois. Plus un seul mensonge ne pouvait franchir mes lèvres sans blesser mon coeur. Littéralement. C'est pas une métaphore. Chaque mensonge me donnait une si vive douleur... et si j'osais en dire un trop peu de temps après, je tombais sans connaissance. Ça a été une période relativement douloureuse, où j'ai appris l'importance de dire la vérité envers et contre tout, à mes dépend. Son héritage, je le porte encore. Et si elle se fait plus discrète, si elle ne me parle pas autant qu'elle ne le faisait avant, je crois que c'est parce qu'elle n'en trouve plus l'utilité. Ces souffrances ont largement suffit à n'offrir rien d'autre qu'une franchise acérée.
Et maintenant, alors que je peux ranger quelques bons principes dans mon sac, il m'en reste un tas à voir. Un vrai tas. Le respect n'est pas quelque chose que j'ai. Je ne considère pas qu'un être doit être respecté sans le mérité. Ça m'occasionne des ennuis, mais je ne peux pas croire que je peux respecter quelqu'un juste comme ça. Je n'aime pas non plus la hiérarchie, ou l'autorité parentale. J'aime mon indépendance, ma liberté. Je n'ai aucune envie de me faire ordonné quoi que ce soit, comme jadis. Cette hiérarchie me donne une nausée indescriptible. Oui, c'est nécessaire, non, ce n'est pas de l'esclavage, mais je n'y arrive pas, voilà tout.
Mais le principal pour surmonter cette épreuve d'introspection, c'est d'assumer que je sois une femme, n'est-ce pas ?
C'est une question ardue. Mais je l'ai résolue. Grands merci à Demoiselle Lilyana, qui m'a ouvert les yeux, et m'a montré que je savais déjà ce qu'était une femme. Milles mercis à mes loups, qui m'ont montré que j'en possédais moi aussi les caractéristiques. Si je me vois moi-même comme une louve, prête à tout pour protéger sa meute, ses louveteaux et sa famille, au pelage très divers, cette même famille m'avoue me voir comme une lumière. Élément à protéger, à choyer, à écarter de toute trace d'obscurité... Est-ce donc vrai ? Une femme serait à la fois mère et lumière, dépendant des yeux qui la regardent ? Je n'avais jamais réaliser pareille chose.
Puis-je ignorée que je sois bel et bien une femme, maintenant ? Je ne crois pas. C'est donc ça qu'il tentait de me faire réaliser ? Je crois être sur la bonne voie. Changeons.
Comme le noir rend las et mystérieux, que le blanc offre fierté et appartenance, me forcer à arborer cette coupe qui a coupé mots à mes loups et me forcer à me présenter comme femme, à me parler comme femme, devrait me pousser vers une inévitable bonne voie.
Je n'y connais pas grand chose... Mais j'ai envie.
Je dois être malade... ou adulte. Ça me donne la nausée... |
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| | | Lyan d'Aragon Citadin Impliqué
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| Sujet: Re: [BG] Principes et loyauté Dim 29 Jan 2012, 4:30 am | |
| FUNÉRAILLES CANINS MORT La mort. Comment un Hastane réagit, normalement, face à la mort ? Ça semble être quelque chose qu'on apprend dans les livres du clergé, tout le monde me répond la même phrase mécanique apprise par coeur depuis que je suis petite. C'est effrayant. Tout le monde, peu importe la race, en excluant les mortans, me racontent la même chose. Alors dites-moi, pourquoi est-ce que ça ne me paraît pas être la bonne réponse ?
« Il sera toujours avec toi, dans ton coeur. » ou alors : « Il n'aurait pas voulu que tu le pleures », ces choses-là, c'est vrai ?
Honnêtement, si jamais je viens qu'à mourir, je veux que les gens me pleurent. C'est le minimum de la chose. Je veux les regarder et savoir qu'ils tenaient à moi. C'est égoïste ? Je comprend pas comment les morts voudraient qu'on ne les pleurent pas. Qui plus est, cette phrase abstraite du coeur me donne des cauchemars. Ils n'y sont pas, d'accord ? Mon coeur est pas une prison qui recèle l'âme des gens à qui je tiens. Cessez de me le dire. Pensez à eux ne me ramène ni leurs sourires ni leurs bras. Ils ne sont plus là, c'est tout, ces excuses de réconforts bidons sont dénuées de toutes logiques, cessez les imbécillités.
Je veux une vraie réponse. Que fait-on quand une personne près de nous meurt ? On les pleure, on se perd, on s'égare, on peine à se réconforter. Mais s'habille-t'on en noir, pour honorer son deuil ? Que fait-on de ses dernières volontés ? Je crois qu'il faut en prendre soin comme un dernier bijou qui nous est offert. Il faut tout faire pour les honorer, de corps, de coeur et d'âme. Mais alors, ensuite ? Il faut les oublier ? Les loups mangent ceux qui meurent ou les abandonnent derrière eux, dans les deux cas, j'ai la nausée. Je ne compte pas manger Svénix et Hok'ee, ni les abandonner.
Je ne l'ai jamais fait, c'est illogique de commencer.
Qu'est-ce que je fais, alors ?
Il faut m'éclairer. J'ai cette fâcheuse manie de faire des bêtises quand je perds des êtres chers. Est-ce que je m'attache trop ? Quand Rax'Zei est mort, Naella avait du défoncer la porte de la maison pour me sortir de là. Ça faisait trois jours que j'y dormais à côté de son cadavre. C'est malsain, je le comprend bien maintenant, et je comprend aussi la chance que j'ai d'avoir encore sa personne à portée de main. Quand Plume est mort, par ma main, j'ai pas eu le courage de garder son corps. Mais j'ai tout garder de lui, tous ses objets, dont je me vêtis, qui traînent dans mon sac. C'est comme ça pour tout ceux que j'ai perdu. Si une partie d'eux n'est pas physiquement sous mes yeux, je crois que je deviendrais fou. Si je n'ai plus aucune trace d'eux... est-ce que je les oublierais ?
Je dois tenir ce qu'ils ont tenus, me tenir où ils se sont tenus, me vêtir de ce qui les ont vêtu. C'est matérialiste, je sais. C'est comme ça. C'est concret. C'est quelque chose que je peux toucher, sentir, utiliser, humer. C'est quelque chose à eux qui ne disparaît pas avant que je ne sois prêt. Est-ce un peu comme manger leur chair, que de m'approprier leurs biens ?
Je crois avoir trouvé comment adapter ce cannibalisme canin, Ivii. Alors pourquoi est-ce que je ne me sens pas mieux ? Cette envie d'exploser et de disparaître à la fois va me rendre dingue.
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| | | Lyan d'Aragon Citadin Impliqué
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| Sujet: Re: [BG] Principes et loyauté Mar 31 Jan 2012, 9:37 am | |
| Père SinclairCONFESSIONNAL « Pourquoi venir me voir moi, Élyane ? » « Pourquoi pas ? » « Mille raisons. » « Vous m'avez aidé avec cet oiseau de malheur, devant les bureaux de la diplomatie. Et je suis à peu près sûr que malgré le fait que vous soyez un vieillard, vous n'êtes pas un ange. Après, si vous voulez pas m'écouter... j'aurai qu'à pas revenir. » « Assois-toi. Je t'écoute. »
« Vous me connaissez un peu, non ? Vous savez que j'ai jamais mis les pieds dans un confessionnal, malgré mes rééducations. Vous savez aussi, et si vous savez pas, je vous l'apprend, que je regrette presque rien de mon passé. Du coup, je suis pas ici pour me faire pardonner des gestes que j'assume. J'en ai fait des mauvaises choses, mais je commencerai pas à vous les énumérer. Quand je les ai faites, ça avait un sens, c'était un moyen pour survivre, alors je les ai faites. Je regrette rien, compris ?» « Haec, haec... »
« Comme vous savez, j'étais esclave d'un mortanyss, avant. Il était disparu depuis quelques années, les daelwenas me juraient qu'ils l'avaient détruit. Hé bah... c'est pas le cas. Je l'ai vue, hier ! Il était là, et il menaçait Lena... ! Lena, c'est... ah, qu'importe. Il était là ! Je l'ai vue, 'puis j'en revenais pas. Je suis un loup, maintenant, il n'arrivera plus à me briser, ni à me faire plier, ni à tout ça, comme avant. J'ai vieillis. Je suis plus vieille, plus forte, plus tout, et je me laisserai pas remettre en niche. Mais... il a dit un truc, vieillard, et... »
« Qu'a t'il-dit ? » « Que j'étais fin prête à être cueillie. Qu'il avait attendu ce moment depuis longtemps, que... C'est que... je me souviens pas ce qu'il m'a dit quand je suis partie... Il a dit quelque chose, mais quoi ? J'arrive pas à mettre le doigt dessus. C'est... enrageant. Je veux... je comprend pas ! Je veux m'en souvenir, pour m'en souvenir, pour savoir ce qu'il voulait dire par là, pour mieux me protéger, vous voyez ? Je fais tout pour ne pas faire ce qu'il aurait voulu que je fasse en temps normaux. Je m'évertue à faire l'entier contraire, et il me dit ça ? 'Faut comprendre, vieillard, qu'il me connaît mieux que plusieurs personnes. Il a été très près de moi très longtemps et il a eu accès à tout en moi, toute ma franchise, toutes mes pensées, toutes mes actions. Il me connaît archi bien... Et si...
Si j'avais échoué ?»
« En quoi aurais-tu échoué ? Es-tu fière de ce que tu es en ce moment ? Son regard importe très peu, Élyane. Tu es sur la bonne voie, ou pas très loin, dans le pire des cas. Tu es diplomate, j'entend beaucoup moins de commérages de bêtises à ton propos, alors quoi que ce mortanyss n'en dise, si ce que tu es en ce moment te va, continue. »
« Pourquoi tout le monde me dit ça... ? C'est pas si simple... »
Un soupire insatisfait.
« Déjà de retour ? » « Vous vous plaignez déjà de mon assiduité... ? Il a eu du nouveau. Cette fois-ci, rassurez-vous, ça équivaut à un truc à confesser. Ça ressemble à quoi, vos punitions ? » « Tout dépend de la gravité, Élyane. Prier, réfléchir, ou encore t'encourager à aller le dire aux autorités peut être des résultats. » « Je vois... Je m'attendais un peu à un fouet et tout ça... Bon, hmh... »
« Quand j'étais encore auprès de Xathwort, j'ai fait une promesse. Cette promesse-là était à peu près ça : Je te promet d'obéir à la Famille Mortanne et de subvenir à leurs désirs si ceux-ci ne contredisent pas vos - ceux de Xath - ordres. Je comprend que n'importe qui sain d'esprit aurait abandonné une pareille promesse sitôt libéré, mais c'est quelque chose que je trouve incorrect. Les promesses, c'est là pour être respectées, non ? Je comprend bien que j'aurais jamais du promettre quelque chose comme ça, mais obéir à des ordres... C'est pas à toutes les ordres que j'ai dit que je promettais, et puis après souvent il retirait son ordre, alors ça allait, mais celle-là, il l'avait jamais retiré. Je m'en étais bien tiré en prenant en compte ''Soit libre'' en tant que demande, qui contredisaient la plus part des abus des mortanyss, mais... reste toujours que j'ai accepté un tas de demandes d'eux, selon cette promesse là. »
« Je me souviens pas de tout. J'ai donné des choses comme mon sang, ma chair, copies d'âmes, mémoires, chats, chiens, biscuits, potions, verres de laits et autres trucs beaucoup moins importants que les premiers mentionnés. N'empêche... Cette promesse m'a pourrie la vie. »
« C'est... grave ce que tu me dis là. Je suis pas sûr d'être... en mesure de... » « Shtt, j'ai pas terminé ! Le bout important à savoir, c'est que c'est terminé, maintenant ! Je suis libéré de mes obligations envers la famille Mortanne ! Xathwort me l'a retiré, en échange d'une information personnelle à propos de moi. Je sais pas s'il était franc, mais il l'a dit, et ses mots me suffisent à retirer cette promesse insensée. C'est terminé, vieillard ! Je suis libérée des mortanyss ! »
« Élyane... parle s'en au Haut-Inquisiteur, où à son adjoint tu... » « Maelan ? Pas question, c'est mon futur fiancé. » « Alors au Haut-Inquisiteur, ça vaut mieux. Je... sais pas quoi dire. Réfléchis s'y. Il y a de bonnes nouvelles, mais de très graves aussi... » « Je verrai. N'est-ce pas une bonne nouvelle? »
Un vieillard qui blêmit dans un sourire hésitant.
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| | | Lyan d'Aragon Citadin Impliqué
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| Sujet: Re: [BG] Principes et loyauté Jeu 02 Fév 2012, 3:01 am | |
| DE MEUTE À FAMILLE FAMILLE
N'est-ce pas ? C'est Amadéo qui me l'a dit, sur l'oreiller. Amadéo, ce grand-frère à l'oreille juste pour entendre, de si loin, le moment exact où j'ai besoin de lui. Après tant d'années, il revient le même jour que la mort d'un de mes loups, Hok'ee. Comment fait-il ? Comment font-ils ? Ax'x est comme ça aussi, j'ai sans doute une bonne étoile ? Des gens veillent sur moi, dans les moments les plus difficiles, revenant des limbes comme un miracle qui illumine mes deuils.
Enfin, Amadéo me l'a dit. Il m'a fait comprendre que mes loups, quoi qu'étaient ma famille, n'était pas une famille. Enfin, c'est compliqué. C'est abstrait. J'ai du mal à saisir moi même sans réfléchir à quelques situations. Par exemple, je sais que je peux compter sur ma meute plus que tout, qu'ils me protégerons et me confierons leur confiance dans toutes les situations, comme une famille le fait. Par contre, l'ambiance qui s'en dégage est plus une fraternité qu'un rapport de famille. Mes loups sont chers pour moi, et nous sommes tous frères et soeurs, à quelques vagues exceptions. Ou nous l'étions... Dans le cas d'une famille, les choses semblent différentes.
Quand j'étais auprès d'Isathis et Thomas, c'était différent, du moins. Thomas était toujours sur mon dos, m'agaçant et m'énervant, mais maintenant, quand j'y pense, ça me fait sourire. C'est un bon passage de ma vie, court, mais bon. Cette tour familiale qu'on avait, cette chambre que je partageais avec Amadéo, décorée de fonds en combes par nos goûts, avec des bureaux, prêts pour l'étude, des lits, où un seul était utilisé : je me glissais toujours dans le sien. C'était plein de frustration. Je détestais souvent Thomas, j'avais une envie formidable de faire des bêtises juste pour l'ennuyer, mais maintenant... j'aurais envie que ça recommence. J'étais plutôt petit.
Cela dit, la situation était la même avec Craig et Heloys. Ces matins où nous déjeunions tous les trois, où j'avais qu'à m'asseoir à la table et attendre, à demi endormi, ébouriffée, que les oeufs tombent dans mon assiète. Ces moments-là à jaser, à vivre dans une maison animé, quoi que plus calme, auprès de gens qui, comme une meute, me protègent et me font confiance, mais à un niveau différent, inexplicable.
J'ai envie de recommencer ça. D'être encore énervée, embêtée, frustrée par tout et rien à propos de gens d'une famille comme ça. Ma meute, je l'adore, je ne l'échangerai pour rien au monde, mais elle ne rend pas une maison froide et vide animée, elle ne me fait pas de sermons, ne se croit pas supérieur... elle est mes frères, elle est mes soeurs. C'est différent.
Ça me manque. Pourquoi Amadéo en a parlé ?
Ça n'arrivera pas de sitôt, de toute façon. Craig' n'est plus là, et Thomas non plus. Je me contenterai de cette immense maison vide, froide et sans vie. Le clergé n'y pourra rien. Ils me grefferont le premier passé qui ne saura jamais me tenir tête comme ceux deux-là... À quoi bon, si ma famille courbe l'échine au moindre de mes discours ?
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Dernière édition par Lyan d'Aragon le Mer 07 Mar 2012, 9:15 pm, édité 3 fois | |
| | | Lyan d'Aragon Citadin Impliqué
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| Sujet: Re: [BG] Principes et loyauté Sam 04 Fév 2012, 10:11 pm | |
| Père SinclairCONFESSIONNAL « Mes alios, Élyane d'Aragon. » « Ne vous moquez pas, vieillard... ! Êtes-vous devin ? Vous savez que me saluer comme ça me donne envie de repartir, déjà ? Je veux pas entendre ce dont je veux parler avant de commencer à en parler, surtout pas dans un contexte de moqueries... ! » « Ohlà, ohlà. Je ne me moque pas. Ça me semble une merveilleuse nouvelle ! Où est le soucis ? » « Le soucis ? Il est majeur, le soucis ! »
« Déjà... ! Je suis parfaitement au courant du fait que c'est simplement une condamnation de plus, une punition, 'voyez. C'est écrit dans mon verdict. Or, pourquoi Aior ? D'accord, il l'a sous-entendu pleins de fois, mais pourquoi est-ce que tout le monde ne fait penser qu'à lui ? Je veux dire, je leur ai jamais dit, moi, à tout le monde, que ça m'irait. Pourquoi ils le savent ? Suis-je si transparente ? Je croyais qu'à force d'argumenter le contraire, ils cesseraient de chercher, abandonneraient l'idée, et de là, j'aurais atteint l'âge mature et n'aurait jamais eu à être adopté, que dis-je, à avouer de vouloir être adopté. Et maintenant ? Ils ont devinés. Les gens ont des sixièmes sens effrayants. »
« Je crains avoir un peu de mal à te suivre, sur ce coup-là, par contre... Si c'est ce que tu voulais, tu devrais pas être ici en ce moment, nisi ? » « C'est plus compliqué. J'ai envie d'avoir comme les autres. Des parents, vous voyez ? Hmh... me faire agacer les oreilles pour milles et un règlements sans queue ni tête qui restreignent ma liberté, pour savoir ce que ça fait. Cette ambiance de famille là, que j'obtiens pas tout à fait avec ma meute, ça m'a toujours tenté à expérimenté. Les gens en parlent comme si c'était magnifique, comme si ça n'avait pas de prix. Ils disent être prêts à tout pour leur parents, qu'ils aiment inconditionnellement, malgré tous les coups bas qu'ils font quotidiennement. Je me demande si c'est pas de l'esclavage légale ? J'en sais rien, vieillard. Mais leur yeux brillent à chaque fois qu'ils en parlent... »
« Quand les gens m'expliquent ce que ça fait d'avoir un père, ils n'ont pas d'arguments. Ils parlent plus d'une meute. Une confiance qui ne peut pas être brisée, cet amour là à toute épreuves, toujours avoir quelqu'un derrière soi pour se remonter, pour se faire enseigner, pour partager quelque chose. Ces trucs-là, je les découvre avec ma meute, que j'ai choisi, que j'ai voulu, que j'ai chéris. Alors... n'y a-t'il pas un soucis avec Aior ? Je l'ai toujours détesté, il ne m'a jamais réellement fait confiance, jamais réellement soutenu, avant que je ne lui demande, jamais rien enseigné, nous n'avons jamais rien partagé... comment je vais pouvoir le considérer comme je considère une meute ? »
« Ce genre de choses prend du temps à être mis en place. N'est-ce pas la même chose avec tes loups, avant qu'ils ne l'aient été ? Tu ne les connaissais pas, les détestait peut-être, mais avec le temps, tout ça est venu faire une relation, n'est-ce pas ? Donne un peu de temps au Comte, je suis sûr qu'il est aussi effrayée que tu l'es en ce moment. » « Détrompez vous ! Je suis pas effrayée. Juste... contente. Croyez-vous qu'il réussira à me faire cesser de boire et de me droguer ? Je me demande comment il va s'y prendre... Et quand je ramènerai Maelan ? C'est sûr que c'est un peu différent d'un nouvel inconnu qui me tournerait autour, ennuyeux... »
La tête du prêtre angle, puis affiche un sourire doux.
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| | | Lyan d'Aragon Citadin Impliqué
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| Sujet: Re: [BG] Principes et loyauté Jeu 16 Fév 2012, 5:23 am | |
| Père SinclairCONFESSIONNAL « Mes alios, Élyane d'Aragon. » « Ne vous éternisez pas. Je suis juste venu vous dire une chose, ce sera court, et tout. »
« J'ai décidé de fuguer un peu. Je dis fuguer, parce que personne ne me l'autoriserait si je dirais vacances. Je m'en vais de Citria quelques jours, ou semaines ? J'en peux plus, vous savez. Ces histoires de familles, ça me monte à la tête, ça me donne envie d'éclater d'eau. Alors je fugue, c'est décidé. Je partirai d'Hildrim pour me rendre à destination. J'ai envoyé une lettre à Aior, pour lui dire, mais après coup je crois qu'il va se sentir coupable, c'est pas ce que je voulais. Je voulais faire ça court et clair, mais c'est trop court. Il croira que c'est à cause de lui, assurément. Vous lui direz que non ? Non, bien sur que non, vous le ferez pas parce que j'en ai pas envie. J'ai pas envie de lui faire mal non plus... »
« Pourquoi partir, alors ? » « Parce que tout tombe en morceaux et que j'ai pas envie de marcher sur les morceaux pour les briser encore plus. Parce que le truc de lire à la place d'argumenter ne sers à rien, et que prendre les gens en privés n'améliore rien. Rien ne marche, d'accord ? Je nuance ! J'explique ! Et tout va de plus en plus mal ! Je m'excuse, j'explique, et on me rembarre à tous les coups ! »
« Comment je suis censé... comment je suis censé... faire... des repas en... famille avec Maelan... ? Comment pourrais-je aller chez lui en m'assoyant à côté de lui à la table, et jaser avec son frère que je ne supporte pas, son frère qui me fait peur, son frère qui me donne de mauvais souvenirs, et sa mère, et sa mère que je ne supporte pas, qui est éteinte, qui le sait et qui s'en fiche. Je veux pas que ce soit comme ça ! Je veux pouvoir aller avec lui chez lui et sentir l'ambiance de famille, la vraie ! Je veux... je veux connaître ça, vieillard... Je veux que les enfants que je vais adopter le connaissent... Aient une grand-mère à qui je suis capable de parler sans me prendre la tête, sans devoir l'ignorer, sans... Je veux savoir c'est quoi, une famille, une vraie, pas une meute, je veux connaître ce mythologique amour inconditionnel, cette chose-là, franche, sincère, étrange, aimante, ça. »
« Je peux pas briser encore plus de morceaux. »
Le rideau du confessionnal s'ouvre, et la silhouette de l'adolescente s'esquive vers l'extérieur.
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| | | Lyan d'Aragon Citadin Impliqué
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| Sujet: Re: [BG] Principes et loyauté Jeu 23 Fév 2012, 3:09 am | |
| RETOUR AUX ORIGINES SOUVENIRS
Ça fait six ans, Rax'.
Six ans depuis le jour où tu m'as jalousé. Le déclencheur de toute l'histoire, n'est-ce pas ? Tu ne l'avoueras pas, sans doute. Mais ça a été notre première rencontre, et, sans aucun doute, la motivation à ton acharnement sur mon malheur. Qui aurait cru que je t'aurais aimé, ensuite ? Je me souviens de tes derniers mots, aussi.
Ceux qui reprennait mon soucis de grammaire. Ceux que j'étais, à douze ans, incapable de considérer comme adéquats. « N'oublie jamais que je t'aime. ». Je te promet que je n'ai jamais oublié. Tu sais, ton sang ne changeait rien, au final. On aurait pu s'attendre à ce que je te maudisse, une fois sevrée, une fois les pensées claires de toute addiction, de toute influence, mais tu sais... Je t'aimais encore autant. Ta disparition d'à ma dextre m'a arraché le coeur, comme un grand vide qu'on peine à combler.
Je pensais bien m'en sortir. J'avais fait mon deuil de toi. J'avais su que je t'aimais, après avoir acquis le savoir sur la question, mais tu étais mort, alors à quoi bon ? Mes souvenirs de toi n'étaient que des souvenirs, aucuns ne revenaient me hanter. Tu es toujours couché dans mon lit, immobile, aussi propre que la première fois, pour moi. Pour que je puisse te savoir toujours là à m'attendre, que je puisse... toujours t'enlacer, aussi malsain soit-ce.
Mais tu sais... Je ne pensais jamais que les souvenirs seraient si douloureux, lorsqu'ils rencontraient la réalité, encore.
Cette main froide sur ma joue, qui glisse doucement à mon cou. Moi, inconfortable et raidie, qui la guide jusqu'à mon épaule. Cette sensation difficile à déliée de ta personne qui me transperce la peau, les veines, et cette euphorie, et cette relaxation, et cette méditation, entre des bras tendres, entre des bras attentionnés... Je ne pensais jamais avoir la si vive impression que tu m'étreignais encore aujourd'hui. C'est douloureux, tu sais. Quand j'ouvre les yeux, ce n'est pas toi. Et pourtant, quand je les ferme, c'est toi.
Tu... es plus présent que jamais. Tu... cette... illusion de présence me... m'arrache la peau. J'ai envie de crier et de pleurer à la fois. J'ai vieillie. Six ans. Rien à changer. J'en ai seize, maintenant. Je commence à expérimenter des choses que je n'avais jamais eu l'intention d'expérimenté. Des gestes, des envies, des sentiments incongrus à ma personne. Je cherche la main de mon fiancé, je cherche ses bras, si rares, son étreinte, si rare, son sommeil, si rare. Je cherche la proximité de mes loups, m'épauler, me coucher, me lover. Je les aimes, vraiment, entièrement, complètement, sans m'en servir comme substitution, je le promet. Ils me sont tous chers, pour ce qu'il sont, ce qu'ils ont été. Je leur confierai ma vie, mon âme et mon coeur. C'est juste que... je...
...te cherche.
Je commence le violon. J'utiliserai le tien lorsque je saurai en jouer sans cacophonie. Te retrouverais-je ? Je commence la lecture, je dénicherai tous tes mots où qu'ils soient. Te retrouverais-je ?
Rax', ce deuil est encore vif, finalement. Ton goût me manque.
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Dernière édition par Lyan d'Aragon le Mer 07 Mar 2012, 9:14 pm, édité 1 fois | |
| | | Lyan d'Aragon Citadin Impliqué
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| Sujet: Re: [BG] Principes et loyauté Mar 06 Mar 2012, 1:43 am | |
| UNE PENSÉE À UN MORT PROMESSES
Elle étire doucement la main vers la table, balançant la poussière au sol. La porte se referme délicatement derrière elle dans un vieux grincement. Sa main effleure le trône, puis elle monte à l'étage. Elle coule un regard léger vers le cadavre étendu, étirant un sourire douceâtre à sa vue. Il y est toujours. C'est quelque chose de rassurant. Quelque chose de stable. Elle s'en approche et passe le bout de ses doigts sur sa joue.
- Il n'y a qu'un mort pour m'écouter sans ciller.
Un violon qui s'extirpe de son étuit, suivi de son archet, doucement lové au cou de l'apprentie-musicienne. Elle s'appuyait à demi sur le foyer, les yeux braqués vers le lit, en soupirant. Et ainsi enchaînait-elle ses notes, et ses leçons, les yeux mi-clos, les doigts mouvementés. Le son n'était pas très bon, mais sa dextérité ne ratait pas les notes. Elle ne peinait pas à enchaîner les mélodies, les gammes, un oeil constemment rivé sur son pâle spectateur.
C'est comme ça depuis un moment. Depuis que son cou a été percé à nouveau. Elle se plonge dans ces douloureux souvenirs-là, les yeux braqués sur la source. Elle soupire et se broie délicatement, de notes en notes. Un rituel néfaste, plein d'espoirs et d'incertitudes. Une promesse à remplir, que de se torturer à y retourner, et à y aimer chaques semaines, chaques demi-semaines... chaque fois.
Car elle avait fait une promesse. Une promesse où on lisait, échouée là, en évidence, des mots.
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Je t'attends toujours, Lyan. |
Une lettre, pliée, qui s'ouvrait ainsi, et dévoilait ainsi, à l'oeil réveillé : |
Rax'Zeï,
J'entends Naella qui cogne en bas, et cri, en bas. Elle me fait mal aux oreilles. L'entends-tu ? Elle me dit de descendre, elle me dit d'ouvrir la porte. J'en ai pas envie. Tu sais, cette promesse, celle que tu m'as faites, que de rester auprès de moi, quand je mourrais, et de m'attendre. Attendre que je me lève, toute pourrie, et te vois toi, à ma dextre, pour t'enlacer encore et me laisser une nouvelle fois, guidée.
Tu ne peux plus, maintenant. Mais tu sais, je veux le faire, à ta place. Je veux rester couchée à côté de toi jusqu'à ce que tu ouvres les yeux, ou que je ne ferme les miens pour de bon. Comme ça je ne manquerai pas ton réveil, comme tu n'aurais pas manqué le mien. Mais Naella, tu sais, Naella, elle m'agace. Elle ne veut pas. Elle dit que c'est malsain. L'est-ce ? Non, c'est une promesse. Mais elle est là, et elle cri, et Pomme aussi, il est là, et je le sens prêt à se téléporter, à grimper sur le toit, et à me rejoindre contre mon gré. J'ai pas envie.
Je veux rester là. Mais je peux pas, han ? Ça fait trois jours que j'y suis, je me sens déjà malade, je me sens drôle, sec, et j'ai la nausée. Ça fait trois jours que j'y suis, et je sens mon âme déjà s'en aller, mes émotions s'atténuer. C'est... pas sain, han ? Juste trois, et regarde l'état. Je ne peux pas, je crois, je... je crois pas que ce soit possible pour un mortel... J'aimerais rester couchée à côté de toi, tout le temps, et ne jamais me lever, mais ça me tue.
Je suis désolé.
Je t'attendrai. Je reviendrai, tout le temps, te parler, t'enlacer. J'entretiendrai la maison, ton tombeau, jusqu'à temps qu'elle ne redevienne nôtre, ou tienne. Je m'y ferai mettre, le jour de ma mort, ainsi t'attendrais-je à ton réveil, s'il survient après mon sommeil. D'ici là, d'ici à ma mort, Rax...
Si tu te réveille, et que je ne suis pas à ta dextre, s'il te plaît, ne pars pas. Attends. Chasse, et attends. J'ouvrirai la porte, bientôt, je t'en assure. Et je te verrai. Ne pars pas sans que je ne t'ai vue, sans que je ne t'ai attendu. Je t'en pris, d'accord... ?
Pomme est là.
Je suis navrée. Attends-moi.
Lyan. |
Dernière édition par Lyan d'Aragon le Mar 10 Avr 2012, 3:04 am, édité 5 fois | |
| | | Lyan d'Aragon Citadin Impliqué
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| Sujet: Re: [BG] Principes et loyauté Mer 07 Mar 2012, 7:52 pm | |
| - Oriximae - (Notant bien sur que si vous observez vraiment l'image, vous voyez la signature de l'artiste dans le coin supérieur droit : Wenging Yan, soit Yuumei, issue de Deviantart. Pour une fois que j'ai pas rogner l'image, forcez-vous, bandes de !)COMMENT SE SOUVENIR ? HOMMAGE
J'ai trouvé le moyen de me souvenir de mes loups, mais pas celui de leur montrer, bien que morts, qu'ils ont été une vraie famille pour moi. Combien en ai-je eu ? J'ai commencé ce principe de meute il a pas si long, mais je peux assurer que j'en ai eu avant ça. Quand j'étais un chien, j'avais déjà une meute, ou quelques membres, qui tournaient autour de moi. Comment faire pour en faire une seule, unique et éternelle famille ? Est-ce que la mort les retire de suite de leur statut de loups ?
Que font les familles ? Des portraits.
Songeons. Qui sont mes loups ? Qui ont été mes loups ? Hok'ee, Svenix, Iviilix, Pomme, Plume, Rax'Zeï, Maelan, Nhewen, Oriximae. Est-ce que j'en oublis ? Ax'x est mon ange noir, il n'est pas un de mes loups. Est-ce qu'il m'en manque ? Isathis et Amadéo en sont-ils ? Ils sont ma famille, sont-ils des loups ? Je ne sais pas. Si je ne sais pas, ils ne le sont pas. Comment faire ? Combien de loups se rejoigneront à moi, une fois que j'aurai fait faire ce portrait ? Comment je peux deviner lesquels ils seront ? Comment je peux les représenter, à leur juste valeur ? Des loups viendront, et des loups n'en sont plus. Naella l'était, mais je ne peux plus la considérer comme tel. Je ne veux pas rayer un portrait de famille, c'est si obscène, si honteux. Est-ce que Syrul est un loup ? Il est la famille, est-il un loup ? Non... si complexe !
Comment faire ?
Je dois le demander à Oriximae, je dois lui faire tracer chacun de mes loups, chacun de ceux qui viendront et de ceux qui ont été. Peut-être saura t'elle comment faire. Je veux leur faire hommage. Je veux que ma famille m'entoure, celle de jadis, maintenant et plus tard. Sans en oublier un seul.
- Oriximae, peux-tu ?
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| | | Lyan d'Aragon Citadin Impliqué
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| Sujet: Re: [BG] Principes et loyauté Jeu 08 Mar 2012, 5:09 am | |
| UNE MUSIQUE À UN MORT ACCOMPLISSEMENT
- Helluin : Je veux jouer celle-là !Un doigts posé sur une partition, d'un niveau nettement supérieur à ce qu'elle pouvait bien penser pouvoir faire. Mais ses sourcils étaient froncés avec une petite moue déterminée, si bien, qu'Helluin acceptant ou pas, elle avait commencé à l'apprendre. C'était de ces objectifs déterminants dans la vie d'une personne. Une chose qu'on devait absolument accomplir avant de s'y lancer. Un bal d'ouverture.
Une partition.
Demoiselle Medel le lui avait dit. Le lui avait conseillé. Utilise un médium artistique pour évacuer ta colère, Lyan. Ses choix n'étaient pas plaisants, le tricot ? La danse ? Le chant ? Et puis quoi ? La musique... ? Un sourire qui se peignait à ses lèvres pâles. Oui, la musique. elle en était porté. Amadéo, Helluin, Néant et, surtout, Rax'Zeï. Quel instrument veux-tu jouer, Lyan ? Oh... le violon ? Une grimace de la part de son ancienne tutrice, suivie d'un sourire. Une grimace de la part de son fiancé, de son frère, de sa mère, de ses loups. Le violon est-elle si désagréable, à l'écoute ? elle s'en fichait : elle en jouerait, qu'importe l'état des oreilles de ses professeurs.
Et elle était pas si mauvaise. Bon, d'accord, elle n'y connaissait strictement rien en musique. Des cours de bases avaient été largement nécessaire. Des cours de théories l'avaient été, aussi. Elle devait apprendre la signification de ces drôles de ronds noirs sur des lignes, apprendre la significations de leur positionnement et leur équivalance sur le manche du violon. C'était pas très simple, mais comme tout ce qui était concret, elle s'y donnait corps et âme.
Ainsi l'apprit-elle. Certes, elle n'apprennait pas toutes les notes, ni vraiment toutes les façons de les jouer, elle se contentait de celles qui étaient présentes sur la partition, dans l'ordre qu'elles venaient. C'était sa base. Ses doigts n'avaient aucun mal à changer de cordes, à aller là, puis là, qu'importait, au final, la vitesse. La dextérité lui était acquise, unique cadeau de son maître mortanyss. L'oreille ? Probablement un cadeau de son entourage amoureuse de la musique.
Ça avançait. elle apprennait, et décortiquait la partition qu'elle avait choisi. Elle la jouait, Elle l'avait pas très bien, le son n'était pas très bon, c'était lent, tout ce qu'elle avait appris à détester. Elle préférait quand ça allait vite, les «croches» qu'on dit. On avait pas le temps de remarquer le son, dans les croches, qu'on disait. Alors elle aimait bien. Les rondes, et les blanches, c'était un mortulum sur terre.
Mais elles constituaient la majorité de la partition.
Il fallait les jouer. Et, ma foi, elle les joua. Pas très bien, digne d'un apprenti de quelques semaines, quelques mois, tout au plus, mais elle les joua. Ce n'était pas très beau, mais au tout premier compliment qu'elle en reçu, elle arbora un magnifique sourire.
Elle l'avait eu. Au complet, j'entends bien ! Elle avait fait la partition du début, à la fin ! Elle s'était arrêtée que deux fois ! Diablerie, deux ! Si peu ! Après tant de jours et de semaines à plancher sur une seule et même partition, au fil des frustrations et des colères accumulées, voilà ! Une victoire ! Une satisfaction grandiose !*** C'est maintenant le temps. C'est prêt. Je suis prête !
Entends-moi, regardes-moi, tu vois ? Je délaisse le violon de Néant, ce violon qui a autant souffert de mes mauvaises notes et de mes colères. Je le délaisse, et je prend le tien. Je l'appuie contre mon cou, et j'en frémis déjà. Je prend ton archet du bout de mes doigts, en hésitant, en craignant presque du résultat. Et si je le ratais, finalement ? Je ne dois pas : ce serait un sacrilège.
Cette partition est pour toi.
Pour te montrer que je commence à jouer de l'instrument que tu affectionnais tant. Pour te montrer que je ne t'ai pas oublié, que je t'aime, et t'attends encore. Ouvres grands tes oreilles, là-bas au Qar'Targ, si le royaume des morts n'en est pas venu à ta mémoire, comme m'ont tant effrayés. Écoute ton archet glisser sur les cordes de ton violon, écoute les notes de ta partition favorite être esquissés par ma main, par ce que je sais y mettre de coeur. Écoutes-le, Rax. C'est pour toi.
Pour te montrer que je vais bien, que je m'en sors bien. Pour te montrer qu'avec tout ce qui se passe aujourd'hui, tu es plus proche de moi que tu ne l'as jamais été. Je le sens, je le rêve. Je ferme les yeux, dans ses bras, et je le vois. Écoutes. Rax.
Je ne la raterai pas. Pas maintenant, ni dans deux mesures. Ni maintenant, ni à la page suivante. Je la jouerai sans m'arrêter, en y mettant tout le peu de talent que j'ai accumulé ces dernières semaines, ces derniers mois. J'esquisserais toutes ses notes, les seules que je sais. Écoutes !
Écoutes-les ! L'entends-tu ? Ces notes qui parlent pour moi, sur ce violon qui est à toi.
Oh... Tu dois avoir les oreilles qui saignent, de là-haut, toi aussi... si tu as encore des oreilles. Tu dois trouver ça affreux, comme son, n'hn ? Je suis désolé, j'ai tellement à apprendre, mais écoute. Pour le moment, c'est mon son à moi, ce que j'en tire et le mieux que je puisse faire. Alors écoutes !
Me reconnais-tu ? |
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| | | Lyan d'Aragon Citadin Impliqué
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| Sujet: Re: [BG] Principes et loyauté Lun 26 Mar 2012, 2:31 am | |
| DON DE SOI SANTÉ
Je suis malade. Je crois que c'est la première fois que ça m'arrive, pour être franche. J'ai été blessée, avant. Souvent. Je me souviens quand Lawreth me poignardait dans le dos, manigançait contre moi pour me blesser plus que jamais, pour me torturer... Il était toujours à mon chevet, à me raconter des histoires doucereuses, des contes de fées ou tout simplement de l'histoire, au chevet de mon lit chez le soigneur. Il était attentionné, à sa manière, psychopathe à sa manière aussi, je présume. Un homme qui aime faire mal et faire doux. J'ai été blessée souvent, torturée, mon corps en a milles marques. Mais j'ai jamais été malade.
J'ai eu des nausées de boissons à un tas de reprises. J'avais le coeur à la flotte et je vomissais. J'ai eu la grippe à quelques reprises aussi, toussant à m'en fendre les poumons, mais qui ne l'a jamais eu ? Mais en tant que tel, j'ai jamais eu de maladies sérieuses.
Jusqu'à là.
J'ai la tête qui tourne si je bouge trop rapidement, le coeur qui débat si je marche trop longtemps, le souffle qui s'étire bruyamment si je n'écoute pas mon coeur. Mes oreilles se bouchent après trop d'efforts, j'ai le minois d'un Nargolith et les lèvres de glace. J'ai tout le temps froid, je suis tout le temps fatiguée et, foutre ! je me sens vraiment drôle. Je suis malade. Je ne sais pas ce que c'est, et j'ose pas tellement aller voir un médecin avec ça. Pas même Nhewen, elle deviendrait furieuse et me couvrirait de milles draps et médicaments pour faire sûr... ça serait handicapant.
Je ne veux pas non plus le dire à Aior, il s'inquiéterait trop, peut-être Maelan, mais je ne suis pas sûre. Je vais mal, mais ça me va. Le vieillard me tuerait, pour dire ça, mais ça me va, vraiment. Je sais que je fais ça pour des gens que j'aime, pour une bonne cause, comme on dit. Je sais qu'on a besoin de moi, et si je dois faire couler mon sang, comme un don de soi, comme un sacrifice à faire pour ma meute, je le ferai. Je peux le faire, alors je le ferai. Je veux le faire, alors je le ferai.
Ça me rend malade, mais je les aimes, alors je continuerai. Je ne crois pas en mourir. Ça me rendra juste plus calme que d'habitude. Je serai moins en colère, j'obstinerai moins et je courrai moins les risques. Au final, je conclu qu'être malade m'aidera à prendre soin de moi.
Du coup, c'est tout bon, n'nh ?
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| | | Lyan d'Aragon Citadin Impliqué
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| Sujet: Re: [BG] Principes et loyauté Jeu 05 Avr 2012, 3:42 am | |
| INFLUENCE MIROIR AFFAIRES DE COEUR
Le coude appuyé contre le rebord du bain tout nouvellement installé. Un livre fermé près du pied du bain. Le livre m'a désintéressé. C'est pas qu'il est pas bon, c'est juste que ça fait sans doute dix fois qu'il est lu. La capacité à le citer en entier est acquise depuis un bon bout de temps déjà. Alors c'est pas de la faute de Quenelles, c'est juste... que l'envie n'y est pas. L'envie est à tremper dans l'eau, les yeux fermés, le corps tout mou et relâcher pour laisser le coeur regagner la perte de sang. L'avant bras pendouille hors du bain, avec tout le soucis de ne pas tremper les bandages ensanglantés. La question de comment l'annoncer à Aior est encore vive, mais ce n'est pas ce qui trotte dans la tête en ce moment.
C'est quelque chose de plus... pervers.
Odéon qu'il en plante, des idées ! C'est à dire, c'est pas de ces choses auxquelles on pense seuls ! Il faut vraiment que quelqu'un avec un esprit mal tourné ne le montre. Ça fait grimacer. Ça agace, et ça titille pendant une journée entière. On ne veut pas le faire, oh, surtout pas, c'est dégoûtant et tout à fait futile. Mais on a envie. On plisse les yeux et on a envie. On y pense, on renvois ça où c'était, mais ça revient tout le temps. Cette brûlante envie de faire ce qu'il a été proposé, rien que pour voir si c'est vrai, ce qu'il disait... si... si ça permet de comprendre des choses sur lui, et sur soi. C'est dérangeant. Ça dérange le moment doux et reposant du bain.
Le pavé est mouillé. Deux pieds sur les fourrures, une serviette qui grimpe à sa tête pour s'essorer les mèches rousses. Un soupire qui franchi des lèvres, toute agacée et gênée à la fois. Gênée de quoi ? Il a des paravents, c'est fait pour ça, pour que... Méphistophélès ne voit rien. Pour que... ses invités clé-en-main ne puissent pas tomber sur le bain en cours d'utilisation. En plus, il a un maillot. Vous le croyez pas ? Hé si. Un maillot. Sans invité, la maison vide, cachée derrière des paravents, seule, quand même un maillot. Ça fait partie des choses qui distinguent les gens...
Mais il faut se sortir ça du crâne. Ça cessera pas de tourner, sinon. Les coffres sont tous virés à l'envers, cherchant ci et là l'objet voulu. Un miroir, bien sûr. Que pensiez-vous, de toute façon ? Elle le déniche, un grand miroir, qu'elle accroche ultimement sur le mur.
- C'est stupide...
Ça l'est. Mais elle a tout de même les joues toutes rouges. Elle plisse le museau, balance un oeil vers le chien, puis l'amène dehors. L'enferme sur le balcon, et en revient audit miroir. Le sol est trempé d'eau du bain qui s'échappe de son maillot, qui glisse sur ses pattes. Elle jette un autre regard vers l'arrière, dévisageant la porte, cette fois-ci, et le tableau de Tyrmk, aussi. Elle résous les deux soucis : décroches le tableau et condamne la porte de meubles. Ci fait, elle a le souffle difficile et le minois tout pâle, tout maladif.
Un grognement déplu. Ses joues rougissent encore davantage, et elle se laisse finalement choir à la tentation. Un soupire tout frêle, ses épaules qui se voûte et son minois qui se décompose avec soucis et inquiétude. Pourquoi elle fait ça ? Elle sait pas trop. Parce qu'il l'a mentionné et que si elle ne le fait pas, ça ne lui sortira jamais de la tête. Alors elle le fait. Elle se mord violemment la joue, puis laisse glisser le maillot à ses pieds, évitant le miroir du regard.
La nervosité qui fait battre un coeur comme jamais. La peur de voir toutes les cicatrices contre sa peau pâle, tous ces souvenirs attachés... Un regard furtif vers le miroir, et vers sa personne à nue. Oui, les brûlures de la torture de Svénix... Un autre bref regard. La bombe au nox, les fils de fer qui la retenait, le coup de poignard devant chez Thomas, le fouet, le monstre décharné, qui lui a arracher la peau, les Kheijans, juste là, Xath encore, et tout le temps... Une nausée la saisit, et elle se détourne brusquement du miroir, pour lui faire dos.
- Stupide, stupide ! Je lui avais dit que ça apportais jamais rien de bon ! Une exclamation ponctué d'yeux embués.
Mais la volonté d'être certaine de lui lancé en pleine figure la soulève, et la tourne vers le miroir à nouveau. Les yeux humides, elle dévisage le miroir et sa silouhette dévêtue à nouveau. Qu'est-ce qui a changé ? Est-ce l'eau aux yeux qui filtre les cicatrices ? Pourquoi ne les voient-elle plus ? Elle se dévisage à nouveau, égare la main un moment à ses cotes, pour s'assurer de la présence des imperfections qui lui couvrait tout le corps, des cuisses au cou. Elles y sont. Elle ne les voient pas. C'est ça, alors ? Non, la nausée est encore là.
Elle dévisage la glace encore un moment. Angle la tête encore un moment.
Puis ses lèvres se pincent.
- Damné sois-tu.
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| | | Lyan d'Aragon Citadin Impliqué
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| Sujet: Re: [BG] Principes et loyauté Lun 09 Avr 2012, 3:22 am | |
| LETTRE À UN PÈRE FAMILLE Il faut écrire. Simplement pour se vider le crâne. Naella dort, je n'y arrive pas. Je suis saoule, pourtant. Non, rien à y faire. Suffit de se glisser au sol sans tomber, rejoindre un bureau, une plume et un encrier, et se vider la tête. C'est tout. Comme ça, je dormirai. C'est bien, ça me paraît bien, c'est une excellente idée. J'ai encore les yeux humides à cause de Craig. C'est lui, le soucis. Est-ce que je lui écrit une lettre, à lui ? Je ne sais pas, je pourrais, je veux pas... j'ai le coeur en miettes.
Je veux pas qu'Aior ne m'abandonne comme il vient de le faire. Craig... mon meilleur père. Mon préféré, celui que je respecte le plus, celui que je suis le plus prêt à écouter, à me confier, à aimer, à apprécier, à tout. S'il demande, je ferais, parce que je l'aime, sincèrement, je crois que c'est ça, l'amour d'une fille à son père. Alors pourquoi ? Est-ce que ça ne lui plaît plus, de m'avoir comme fardeau ? C'est douloureux... Pourquoi il refuse de parler ? Pourquoi il a tourner dos ? Pourquoi il est parti ? C'est sincèrement douloureux...
Je veux pas qu'Aior ne m'abandonne comme il vient de faire. |
Aior,
Suis-je en tords de penser qu'un père doit soutenir et épauler ses enfants ? Est-ce que c'est moi qui me trompe, ou est-ce qu'il doit faire preuve de compréhension et compassion aux bêtises de ses enfants ? C'est normal, de croire qu'un père est ce pillier de pierre sur lequel on peut se reposer sans craindre, ce pilier à qui on peut raconter ses confidences sans peur d'être trahie ou jugée ? Un père doit aimer son enfant, non ? Il doit... être pardon et patience. N'est-ce pas, Aior... ?
Il ne doit jamais abandonner son enfant pour quoi que ce soit ou sinon il n'est pas un père, mais un fourbe. Il ne doit jamais trahir son enfant, sans quoi il n'est pas un père, mais un hypocrite. Est-ce que j'en attend trop ? J'idéalise peut-être, je sais pas. J'ai l,impression qu'il doit être un allié, et pas un obstacle. J'ai l'impression qu'il n'est pas censé faire souffrir sa fille, et ignorer ses sentiments, pour une cause quelconque qui n'est même pas applicable.
Pourquoi est-ce que ça fait si mal, d'être trahie, rejetée, abandonnée, incomprise et invoulue par un père ? J'ai la tête qui tourne, et pas seulement à cause de l'alcool que j'ai ingéré. C'est la première fois que je me sens si mal, et la première fois que je sens la nécessité d'écrire pour ça...
C'est douloureux. C'est un poignard que Craig m'a jeté en me tournant dos, avec aucun regard vers l'arrière, en refusant pour la première fois tout ce qui caractérise un père...
C'est pathétique, non ?... Je me met dans un tel état...
J'ai peur de ne pas survivre au prochain refus qui viendra de vos lèvres. J'ai décidé de continuer avec la tête haute, malgré tout. J'ai décidé de... suivre mes convictions, parce que je crois que c'est bon, quoi qu'en dise. Un Hastane est un être de conviction, qui croit en ce qu'il croit et qui ne doute pas. Je crois en l'honnêteté, la franchise, la famille et le juste jugement. Je ne crois pas en la différence raciale, existentielle ou en les préjugés qui forgent les conflits entre les races. Je juge une personne selon son âme et sa bonté, quel ange m'en sermonnerait ?
J'ai tellement d'espoirs en vous, c'en est douloureux, en songeant que vous pouvez si facilement les décevoir. Je vous connais pas assez pour espérer tout ça, pour vous confier tout ça, mais vous êtes mon père, maintenant, non ? Alors, c'est normal, non ? Vous êtes un proche, une famille, alors c'est normal, n'nh ? On m'a dit qu'un enfant ne choisi pas sa famille, je ne vous ai pas choisi, c'est vous qui l'avez fait. L'avez-vous vraiment fait ?
Je suis honnêtement effrayée, Élyane. |
Je lève le museau vers le plafond. J'ai mal au crâne, et j'ai une idée. Si stupide. Une élan de bonne intention. Je sors, pied nue, je me plante près de la route à proximité, et hèle le premier messager de passage. Combien de temps j'ai attendu.... ? Il file avec le rouleau de papier entre les mains. Mon rouleau de papier. Je le suis un moment de mes yeux fiers et motivés, de ma tête haute. quelle merveilleuse idée que de se dévoiler, un appel à la confiance ! Je le dévisage... l'observe, avec une hésitation qui grimpe, qui... qui...
- REVIENS !
Je me propulse, il est loin déjà. À dos de cheval, je le vois plus. Je cours, je m'épuise, je tombe. L'anémie a encore gagnée. Je fixe vainement l'horizon, et je délaisse ma carcasse inconscientes de vertiges aux brigands de passage. La maladie est une plaie. La lettre est partie. Cette honteuse lettre. La lettre... il va... recevoir cette... lettre...
C'est ca...tastrophique... Il... va... |
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| | | Lyan d'Aragon Citadin Impliqué
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| Sujet: Re: [BG] Principes et loyauté Dim 22 Avr 2012, 3:28 am | |
| ADIEU, CAUCHEMAR. LIBERTÉ Elle avait trouvé quelque chose en Sylfania. Quelque chose entre lumière et mère, dans sa large catégorisation sociale. Elle n'arrivait pas à mettre l'exact doigt sur la question, mais quelque chose la poussait à se confier à elle comme on se confiait à une mère. Alors, elle le faisait. Lyan n'était pas de ceux et de celles qui n'obéissaient pas à ses propres envies et désirs, surtout lorsqu'il était question de se vider la tête, ou de demander de l'aide pour le faire. Fort heureux, la daelwena l'avait bien reçu, avec perplexité certes, mais bien reçu. Son écoute était remarquable, et ses conseils, même s'il arrivait aux deux femmes d'avoir quelques terrains de discordes, étaient adéquats.
L'adolescente voulait faire le ménage. Un ange le lui avait demandé, et elle y tenait. Elle devait régler les choses qui n'avaient pas été réglé, et enlever d'elle les influences néfastes. Les influences qu'elle, du moins, considéraient néfastes. Le rituel de purification, si attendu depuis tant de temps, était un juste moyen pour parvenir à une partie de ce ménage, et ce fut également songé par la Daelwena.
Aussi, Lyan se confiait, sans trop de soucis. Il confiait ce qu'il devait réglé, son âge, par exemple. Il confiait ses cauchemars, et Sylfania lui confiait ses craintes. Peut-être, disait-elle, la jeune diplomate serait possédée d'un bout d'âme de son très-mort d'ancien maître. L'idée laissait l'adolescente frémissante, mais l'idée n'était pas impossible. Loin de là, Xathwort avait probablement eu des dizaines d'opportunité de lui planter, ou d'abandonner, un brin de son âme dans le corps de son esclave. Un phylactère vivant, n'était-ce pas tout à fait discret, pour retourner sur la terre des mortels malgré la mort qui nous rappel ? La possession, les potions étranges ou ces bombes de Nox, ces marques de Kalos... quand, au juste, l'avait-il fait ?
Elles ne savaient pas, ne cherchaient pas à savoir. Il fallait simplement l'envoyer pâtre ailleurs. Et si, de fait, il y avait deux pierres d'un coup, c'était tant mieux.
La première approche avait frappé la Sanwë à ce réel soucis. Ce réel bout d'âme. Il fallait mieux se préparer, revenir à l'orée du prochain jour. Et c'est sous le sigle de Nàr, méditants, le minois peinturée d'une boue et de cendres, que la parcelle d'âme du Mortanyss ne fut renvoyé à son envoyeur, laissant son porteur libéré d'une influence considérable. Les cauchemars partiraient. Elle ne l'hallucinerait plus, ce fantôme. Cette... noirceur dans son crâne partirait. Auraient-ils d'autres effets ?
Si elles ne savaient pas, elles savaient qu'un mortanyss rencontrerait bientôt sa véritable mort.
*** Essayez de faire le vide... je ne peux pas croire que je l'ai eu. Que je l'ai fait. J'ai réussi à méditer ! Foutre que j'en connais qui seraient fiers. S'être laissé totalement choir, sans défense, affaissée là, les yeux clos et la respiration légère. C'était réellement reposant. Sincèrement, pourquoi est-ce que je n'y arrive jamais ? Pourquoi j'y suis parvenue ? Était-ce parce que je devais le faire, pour ma propre et saine libertée ? Ce... phylactère qu'on avait fait de moi devait être purifié. Extirper cette âme de mon crâne, celle même qui m'empêchait de toutes nuits de dormir, cette.. source incessante de cauchemars qui n'avait qu'un seul coupable : Xathwort et ses damnés résidus d'âmes perdus aux quatre coins de teilia, dont ma tête.
C'était difficile. J'avais les yeux fermés et aucun vide ne s'imposait à moi. Je sentais, entendais, notais tout. Je réfléchissais à tout, milles fois plus que d'habitude. Je n'osais pas penser à mes aimés loups, comme on m'avait suggérer. Quoi faire si elle s'en apercevait ? Pas question, pas de la gêne juste... de l'orgueil. Alors, je ne pouvais pas penser à mes joues, à mes nuits dans leurs bras, le museau dans leur cou, contre leur torse, contre leur bras, je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas me remémorer leur chaleur, leur voix, leurs mots doux. Alors comment faire pour m'apaiser ? Pour... méditer ?
J'écoutais Sylfania d'une oreille attentive, même si je tentais de faire autre chose. Je buvais ce qu'elle me faisait boire et faisait ce qu'elle me disait de faire. Comment peut-on méditer, en étant sans cesse interpellée... ? J'en étais à soupirer, à laisser tomber, puis je l'ai entendue. Sa voix. Non, pas sa voix. C'était pas sa voix à elle, c'était... une berceuse, murmurée rauquement. Pas très bien chanté, des mots pas très évidents, une langue issue d'on-ne-sait-où, un mélange de langues ? Qu'est-ce qui est chanté ? Est-ce que je m'en occupais vraiment ? Cette voix-là... c'est la voix d'une mère qui murmure à son poupon, la voix d'une mère qui engloutis, englobe, enlace et protège de sa seule présence. La voix de... ma mère ? Comment je pouvais m'empêcher de me laisser filer... ? Je me suis égarée dans ce vide que je cherchais, guidée par cette voix, cherchant sa source, son identité, ses mots...
Elle n'a jamais cessée. Elle résonnait toujours, j'y posais la main, je me laissait choir dans la douce chaleur de ses bras qui m'étreignaient. Elle chantait à mon oreille, je sentais son nez contre ma joue, contre mon front, ses étoffes roulées contre ma peau pâle. Elle chantait et me protégeait alors que je sentais cette peur s’affaisser, se reculer et s'éteindre, incapable de rivaliser contre la protection ultime et maternelle, la protection originelle.
La peur s'en allait, et la fatigue me gagnait. Je fermais mes yeux dans les bras chauds qui me relâchaient lentement dans un lit. Sans sentiment d'abandon. Elle me lovait d'un drap frais, passait sa main contre ma joue dans une délicate caresse, et sa chaleur s'esquiva.
Les yeux ouvert sur les brins de foins qui constituaient mon lit de fortune, débousollée, j'avais médité. - Comment te sens-tu, Lyan ?Bien, vraiment très... bien. Xath ? Comment est-ce, de perdre face à la plus pure des puretés ?
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| | | Lyan d'Aragon Citadin Impliqué
Nbre de messages : 797 Age : 32 Inscription : 21/02/2007
| Sujet: Re: [BG] Principes et loyauté Lun 28 Mai 2012, 3:23 am | |
| Crèves, tu lui manqueras. LIBERTÉ Où est-elle ? Où elle ne veut surtout pas être. Tant d'efforts réduits à néant... Où est passé cette assurance, détermination et volonté à tout faire comme il fallait, cette fois-ci ? À ne pas être exclue du Wakoum, mais toute disposée à la rencontre de ce lycan ? Oh oui, ce lycan... Et cette lettre, et cette promesse de rencontre. À néant. Comment croire qu'il voudrait la voir de nouveau, après avoir bravé le plus grand interdit ? Comprendrait-il seulement...?
Xathwort avait le chic pour pourrir la vie de son ancien esclave. Un talent inné, longuement expérimenté et ainsi largement maîtrisé. Même mourir, il ne pouvait pas le faire sans entraîner son ancien chien avec lui. Tant d'égoïsme dans une toge si éthérée... L'amener à la pire endroit de Teilia, l'écrasée au sol et lui revêtir cet énorme sourire fier. L'enfoiré. Si seulement elle pouvait le tuer, là maintenant, juste... là, maintenant... Elle le ferait. Mais c'est lui qui le fera, han ? Il l'a dit, il le dit. Il la tuera. Un sacrifice. Pourquoi ? Affaiblir le coeur de la Woiale, que lui dicte sa folie. Un rire amer au coin des lèvres.
Un regard qui l'observe s'écarter. La forêt à ses trousses. Qu'il meurt. Qu'il soit tué. Et s'il ne l'était pas ? Si il réussissait à s'enfuir ? Tout est si flou, tant de vertiges, d'étourdissements... trop d'anémie. Trop peu de sang dans ses veines, sous sa peau pâle, elle a du mal à saisir où elle va. Elle scrute le loup qui ouvre la marche, et le suit aveuglément. Oui, il faut le rattraper. Le mal est fait, elle est dans la Woiale. Rien ne peut être plus pire que maintenant, qu'elle fasse un pas ou deux de plus, la différence n'est pas à s'en brûler...
Où il est passé ? Un jappement, un hurlement de loup qui lui atteint les oreilles. Par là. Elle titube et peine à tenir sur ses pieds, mais franchi les broussaille pour rejoindre son guide à quatre pattes. Le voilà. Elle décoche un sourire épuisé au loup, qui prenait place dans les herbes hautes, se trouvant endroit adéquat pour le spectacle à venir.
Car spectacle il y a eu. Quel plaisir revigorant de voir un mortanyss entortillé dans les branches d'un arbre. Écartelé, les bras et les jambes en croix, la tête au revers du sol, le spectacle était délectable. Dessiné milles fois ! C'était la position rêvée lors du concours de tueurs de Cendres, où elle avait passé à deux doigts de participer. Rien qu'à l'idée de l'imaginer comme ça... alors le voir ? Un sourire sur ses lèvres, des pas qui s'engagent en sa direction. Oh, il avait beau jurer et maudir... nier sa drôle de posture, elle continuait à sourire en se saisissant de sa propre dague rougeoyante.
- Cette fois-ci, tu ne reviendras pas. Tu n'es plus là, l'avertit-elle en désignant son propre crâne de la garde du poignard. Quel délice.
Regardez son minois perplexe, et ses négations répétés. Il n'y croit pas. C'est trop nul, de mourir comme ça, han, Xath ? Comment c'est, de perdre ultimement face à un moins que rien de chien ? Le chien n'est plus si chien, le chien a des crocs et des griffes, et il est loup. Le loup mord et griffe ses ennemis, il se fiche bien de la position dans laquelle ils sont. Comment c'est, Xath, de sentir sa propre dague s'enfoncer dans son âme par la main de celui qu'on a méprisé ? Délectes-toi, car elle se délecte. Tu es le seul responsable de son sourire. Le seul maître de l'élève qui a assouvi ton plus grand souhait, en ce cinquième meurtre ; le goût est exquis.
Laisse toi étreindre par ton Père, en cette ultime fois, car ton tueur ne te rendra pas la vie comme jadis.
Crèves, tu lui manqueras. |
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| | | Lyan d'Aragon Citadin Impliqué
Nbre de messages : 797 Age : 32 Inscription : 21/02/2007
| Sujet: Re: [BG] Principes et loyauté Mer 27 Juin 2012, 2:31 am | |
| FIN DE L'ÉGOÏSME FAMILLE J'ai la nausée. Je ne sais pas quoi faire, quoi penser, qui croire, et cette tête d'ours ne m'est pas de grandes utilités. Je veux dire ; elle parle pas. Elle me regarde avec son air d'empaillé et elle dit rien. Ma compagnie n'est pas éclairante non plus, tous des chats. Je suis censée faire le tri comment ? Les gens qui viennent, mes visiteurs, n'ont comme seule idée de m'embrouiller davantage. Ils sont pas censés être là pour me voir, plutôt que pour me faire disparaître ? Je ne comprend plus.
Quand ai-je perdu la confiance de mes loups ? Quand ont-ils commencés à s'écarter, à s'égarer loin de mes yeux, de ma main ? Je ne les sens plus, je ne les vois plus, et ils sont maintenant si... Et si la meute commençait à se dissoudre ? Pourquoi on me tend des pièges, on tente de me manipuler et de me faire dire ce que je ne dis pas ? Pourquoi s'y entêtent-ils tous à ce point-là ? Il n'y a personne pour faire exception, pas un. Pourtant, ce sont mes loups. Ils sont pas à côtés de moi, alors où ils sont ?
Surement que l'idée même de la meute était dysfonctionnelle. Comment sont-ils censés travailler ensemble et s'apprécier s'ils ne se sont pas choisis entre eux ? Ça se tuent, ça se piègent, ça s'insultent, c'est pas une meute, ça. La mienne, mais pas la leur. C'est normal si ça ne fonctionne pas. Ça ne fonctionnait que dans ma tête, illusionnée et naïvement remplie d'espoir. C'est pas la réalité. Ça n'existe pas.
Je laisse tomber. On est censé avoir vécu avec sa famille depuis notre naissance pour que les liens soient forts. On est censé choisir ses amis pour s'en faire une famille, pour que les liens soient forts. Mes loups, entre eux, n'ont rien fait de ça. Que partiellement. J'étais idiote. C'est fini. Je vous libère, filez, ça me brise le coeur mais ça ne sert à rien. J'arrête de vous imposer de vous entendre, j'arrête tout. Entretuez vous, emprisonnez-moi à votre bon gré, interdisez-moi égoïstement ce que vous détestez, forcez-moi à aimer ce que je n'aime pas et imposez moi votre ligne de conduite ; vous ne ferez que ce que je vous ai égoïstement fait.
Je suis tellement désolée. Je suis tellement trahie en tout sens par des loups qui ne pensent même pas agir à mal, à défaut de communiquer entre eux, à défaut de se voir, s'entendre ou juste de s'apprécier que... Tout s'écroule. J'ai envie de m'écrouler aussi.
Je ne sais plus qui croire, mes loups ne disent pas tous la même chose. Suis-je réellement aveuglément idiote ?
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| | | Lyan d'Aragon Citadin Impliqué
Nbre de messages : 797 Age : 32 Inscription : 21/02/2007
| Sujet: Re: [BG] Principes et loyauté Mer 11 Juil 2012, 8:26 pm | |
| Père SinclairCONFESSIONNAL « Tu as fumé, n'est-ce pas ? Je le vois dans tes yeux dilatés. C'est donc si difficile, cette fois-ci ? » « Ouais... ça l'est, vieil homme. Ça l'est. C'est comme si... j'étais dans un vaste champ de bataille, avec deux tranchées nez à nez. J'étais dans ma tranchée à moi, en l'ayant toute pour moi toute seule, et mon père, mon fiancé, et tout Citria était dans l'autre tranchée, à me tenir en joue, trop loin pour entendre mes mots. C'est horrible. La solitude d'être tout seul sous terre, dans la boue et sous la pluie. Cette... guerre qui oppose pratiquement tout Citria contre moi est épuisante. Ça me rend colérique, et j'ai pas envie de chercher à ne pas l'être. On m'a dit : ''Lyan, tu devrais rester calme, ça vaut mieux dans la situation où tu es.'' Je comprends bien, mais du coup, j'ai besoin d'un coup de pouce. L'opium, ça aide. »
« Je reproches pas, je reproches pas... mais en quoi est-ce une guerre ? J'entends, Élyane, suffit de faire ton temps comme moine, nisi ? » « Que non ! Pas de sitôt ! Vous comprenez pas, vieil homme ! Déjà, un : Être moine, c'est une vocation. Quand on est moine, et vous devez bien le savoir, c'est parce que ça nous brûle le coeur et les lèvres, et qu'on a envie de prier toute la journée et vouer toutes ses pensées à Odéon et à Odéon seul. Être moine, c'est un choix de vie, que de se lever chaque matin pour prier, pour écrire des livres religieux, pour en transcrire d'autres, et j'en passe. C'est une vie, être moine, un choix, une vocation. Et ce n'est pas la mienne. Ensuite, deux : Être moine, ça signifie d'obéir à Lorelei. Et je n'obéirai pas plus à Lorelei, et ne plierai pas plus l'échine face à Lorelei que ne le fait Esdraban face à Démélyor. Comme Démélyor, elle tue mes anges avant même qu'ils ne me rejoignent, les écartant de moi, et tente de m'isoler et de me bâillonner pour que je n'aie aucune influence sur les gens. Comme ça, elle s'assure que sa tyrannie soit sans embûches. Éh bien, vieil homme, moi, pas ! » « Ohla, ohla, Élyane ! Lorelei n'est nisi plus un démon, c'est une jeune fille certes ambitieuse, mais de là à... » « à quoi ? à dire la vérité ? à dire ce que j'en penses ? Elle est mégalomane et tente d'assouvir son pouvoir en se basant sur la réputation de son père. Elle, elle han, elle a fait quoi, elle ? Elle était moine, et brusquement évêque. Pourquoi ? Parce qu'elle jappe plus fort que les autres. Mais qu'est-ce qu'elle a fait, dans sa vie ? Rien. Rien de rien de rien. Elle a jamais rien réalisé, elle a toujours évoquer son père pour tout avoir. Alors en quoi je devrais lui obéir ? Acquiescer à quoi que ce soit quand tout ce qu'elle dit n'est pas ce que je crois ? Jamais de la vie. »
« Mais il faudra bien, si tu veux t'en sortir. Si tu veux être libérée, un de ces jours... » « Le jour où je serai libéré sera le jour ou j'aurai réussi à ouvrir les yeux aux gens. À leur prouvé que oui, d'accord, c'est pas sain de donner son sang à un vampire, mais que d'accorder Citria à une âme bonne, quoi que noircie par Kalos, c'est pas un crime, et ce devrait être fait plus souvent. »
« Vieillard, un ange d'adaelle, plus vieux que vous encore, m'a déjà fait la morale pendant trois heures. Toute une nuit. Il m'a fait la morale sur ce que j'étais, il m'a dit que je devais prendre soin de moi davantage, que je devais apprendre à être une femme, et que pour ça il fallait faire un tas de trucs, mais surtout, surtout, il m'a dit que je ne devais pas douter. Et le doute, c'est l'apanage des chats. Aussi, j'ai appris à être convaincue. Je sais qu'il m'a aussi fait la morale sur les mauvaises influences qui m'entourent, mais je crois que je suis devenue assez forte et lumineuse pour être celle qui les influences eux, et pas le contraire. »
« Je ne plierai pas. Citria est rongée par la corruption et le vice de l'appât du pouvoir, et je ferai obstacle, si petit sois-je. Parce que maintenant que je sais qui je suis, je suis capable d'aider la Blanche à l'être. »
« Assurément, tu ne te poses plus autant de question. Quant à savoir si c'est bien, ou pas... le temps nous le dira. Fait attention à toi, Élyane, ta voie est ardue et à contre-courant. »
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| | | Lyan d'Aragon Citadin Impliqué
Nbre de messages : 797 Age : 32 Inscription : 21/02/2007
| Sujet: Re: [BG] Principes et loyauté Mer 15 Aoû 2012, 5:42 am | |
| CRAINTES SANTÉ
Quelque chose est différent. Quelque chose n'est pas comme c'est censé être. Le jour où Bane la capture, trahissant le peu de confiance qu'elle avait à son égard, un déclencheur. Le début d'une longue destruction. Non pas de descente au Mortulum, pour ça encore faudrait-il faire en sorte d'être pire, de faire plus mal et de faire plus d'erreurs. Non, c'est inadéquat. Seulement une longue destruction. Imaginons la vie de quelqu'un comme une ville qu'il a bâti, avec leurs différentes fonctions et ses citoyens, ceux que nous connaissons ou affectionnons. Cette ville-là, elle a été attaquée par un énorme séisme, ses fondations sont touchées et ses bâtiments sont si tant écoulés qu'ils apparaissent, et sont peut-être, irrécupérables.
Ses plus faibles relations avec les gens partent en fumées, un incendie ravageur. Pour le reste, c'est ses pauvres talents d'architectes qui empirent la situation. C'est pas qu'elle le voulait, mais comment sommes-nous supposé faire face à un cauchemar aussi déstabilisant ? Perdre, brusquement, du jour au lendemain, tout ce pour quoi on a travaillé, tout ce pour quoi on s'est dévoué à conserver, la réputation, l'affection, la confiance. En lambeaux. Se retrouver au milieu d'une ville qui paraît hostile, blessée, comme un chien égarée, mais avoir toujours ce petit quelque chose qui nous dit : Je suis loup.
Quelque chose est différent, c'est sûr. Elle marche dans une ville en ruines, avec quelque rares âmes, souvent effrayées de marcher à ses côtés. Parfois, certaines posent leur main sur ses épaules, lui ébouriffent les cheveux ou la serre contre elles. Elle profite, se niche, inspire longuement le bref sentiment d'être entouré, mais ne demande rien. Quand les gens sont à ses côtés, elle les étreint, mais ne les retiens pas. A-t'elle le droit de les apporter et de leur donner goût à ses ruines ?
Mais la situation n'a pas que du mauvais. On arrive à faire un trait définitif sur les gens qui nous étaient hypocrite. On s'assume. Ai-je quelque chose à perdre ? Je ne sais pas. Mais on s'accroche, à tout ce qu'on a, à tout ce qui nous passe sous la main, qui n'est pas humain. On a pas de droits sur les humains, on est des ruines, ils sont des empires. On s'accroche au reste, à la moindre parcelle de possibilité, au moindre mot à nuancé, quelque chose. Mais surtout, on s'accroche au petit bâtiment encore sur pied, l'honneur et la fierté, là à côté de la grande tour de Liberté. On y tiens plus qu'on ne tient à soi même. C'est idiot, sans nous, rien ne sera reconstruit, c'est juste... que ça, ça y est, et c'est là qu'on se cache de la pluie, des orages et des tempêtes. C'est derrière ces murs-là qu'on s'épargne le vent et dormons. Alors, on y tiens, on repousse les choses qui nous les enlèvent, crachant et se battant, comme ça.
A-t'on autre chose à perdre ? Ces alliés et ces amis qui nous donnent un drap, parfois, et une soupe, d'autres fois. Ce souffle d'espoir qu'ils nous murmurent à l'oreille. On peut les perdre, mais on ne peut pas les retenir. Maelan est comme une grande étendue brumeuse, la pire damnation sur sa ville désolée. Elle ne sait rien, elle craint de se tuer s'il est là, parce qu'il lui cachera la vue. Elle tombera du haut d'un édifice et s'écrasera lourdement. Lorelei est un mirage qui s'est transformé en ouragan, détruisant plus que ne l'est déjà ses ruines. Elle se protège comme elle peut, munie du faible dôme que compose Aior, qui laisse passer plus de vents que de raisons. Mais des capes l'enlacent, Baramir et Azakiel, et elle parvient à dormir.
***
Du moins, sans se départir de cet univers-là, rêvé, onirique, indétachable. Au moins, elle ne rêve plus de Xathwort, simplement de désolation et de désespoir, de cadavres, de solitudes et d'un monde monochrome. C'est déprimant. On se lève de ça sans le sourire, Élyane ne fait pas exception. Elle se couche la peur au ventre, serre plus que de raison sa peluche contre elle, ou son chien, même. Elle tremble, souffle, exalte tout ce qui a pu être retenu dans la journée et... Enfin, une fois seule, parfois seule, parfois pas, engloutie par les quatre murs de sa maison, elle craint.
Elle a autre chose à perdre.
Elle pourrait la perdre demain. Ax'x, tu tardes. N'es-tu pas censé prendre ma vie avant qu'un autre ne te la dérobes ? Je suis ta victime, je suis ton meurtre, ne l'oublie pas. Ou est-il ? Doit-elle se rassurer du fait qu'il ne soit pas là ? Et si ce n'état qu'un conte pour rassurer une enfant qui avait peur de la mort, à l'époque ? Qu'une étrange gentillesse d'un mortanyss, qui promet la mort, pour adoucir ses incertitudes ? C'est pas impossible. Alors, c'est pas vrai ? Il viendra pas ? Elle saura jamais quand... quand le jour viendra, demain ?
Le coeur serré, la tête embrumée, ses nuits sont longues, désolantes et parsemées d'une odeur de souffre. La mort me sera-t'elle annoncée demain ? Est-ce que... le feu brûlera, ou est-ce que... le vieillard viendra ? Non, il viendra pas. Pourquoi il viendrait ? L'espoir, c'est bien, les faux-espoirs, c'est destructeur. Oh, éh puis, elle est déjà détruite, elle est déjà anéantie. Ça de plus ou de moins... Ah. Si seulement elle n'avait pas encore cette flamme de vivre qui l'empêche d'abandonner. Emprisonnée dans une gemme, ça brûle encore. Est-ce que ça va s'éteindre bientôt, pour lui laisser prendre un peu de repos ?
Foutre non, qu'ils crèvent. Elle vivra, peu importe le nombre de fois qu'elle tremblera sa peur en dormant, pleurera sa destruction en rêvant ou maudira sa vie en subissant.
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| | | Lyan d'Aragon Citadin Impliqué
Nbre de messages : 797 Age : 32 Inscription : 21/02/2007
| Sujet: Re: [BG] Principes et loyauté Dim 23 Sep 2012, 4:11 am | |
| DERNIÈRE LIBERTÉ LIBERTÉ
Les choses se sont rangés. Vraiment. Tout va beaucoup mieux que ça n'allait. Je ne me couche plus en craignant de mourir le lendemain. Je ne rêve plus de ma chair léchée par les flammes d'un bûché. Je ne rêve plus de détritus, je ne cauchemarde plus. Je me lève le matin, j'ouvre les yeux et j'observe le minois encore assoupis de Cahlel. Je ne dors plus seule. J'ai Omchtetzaoltc lové contre moi, Cahlel a Méphistophélès lové contre lui, et je soupire de contentement.
Tout va mieux, réellement. Lorelei a démissionné, elle a perdu la face face à Citria. J'ai gagné. Je savais que ce que je croyais et voyais n'était pas de l'hérésie. Lorelei avait tord, Lorelei était corrompue, Lorelei était noir, pas moi. Je suis contente. Une victoire, après milles défaites. J'adore. Ça m'offre le sourire et me donne une vive motivation pour continuer dans la voie où j'étais. Je me suis engagé dans l'armée, d'ailleurs. Pas que j'aime, seulement que ça me permet de travailler pour Citria. Je ne crois pas dépassé le stade de Rédempteur de toute ma présence là-bas, seulement parce que je suis ce que je suis.
J'aurais préféré restée diplomate. Milles fois.
Je tremble, j'ai les yeux qui ne savent pas où regarder, j'ai les bras qui s'enroule autour d'une oreiller qui sent le mort. Je la serre, je la serre, l'odeur me lève le coeur, mais je la serre. Rax'Zeï est pas à la maison. Sans doute à Sha'Qar. C'est mieux comme ça. L'intérêt n'était pas de le voir. C'était d'être toute seule, sur un lit, à trembler, à soupirer, à gémir à toute basse voix. L'intérêt est de me reprendre en main avant de rentrer. Pourquoi je ne suis pas restée diplomate ?
Je ne suis pas militaire ! J'ai rien d'un soldat ! J'haïs obéir aux ordres, j'haïs restreindre la liberté des gens, j'haïs les capturer ! Je veux les libérer ! Pourquoi les rédempteurs ne sont pas la définition même de leur titre ? Offrir la rédempton, racheter les pêchers d'autrui, sauver ! Est-ce que les capturer et les mettre à mort est dans la description de tâche ? La nausée. Je perds les pédales, je serre l'oreiller. Non, j'ai rien d'un militaire. Je ne supporte pas. Je ne supporte pas. Je fais quoi ? Je ne supporte pas !
J'offre au condamné à mort de choisir sa mort. C'est ça, Esteban. C'est ce que tu as écris. Choisir sa mort, la liberté suprême. Choisir comment on meurt, ne pas laisser cette joie à nos bourreaux. Avoir cet ultime choix-là. Le plus important, le dernier. Je l'offre. J'y peux rien, je l'offre. Je tue, alors ? C'est ça ? Je...
Je n'ai rien d'un militaire. Je pleure la condamnation à mort d'un criminel. Je tremble la condamnation à mort d'un ami. Je ne détache pas mes yeux des siens, qui est là, emprisonné, face à une mort certaine. Ça me hante. Je fais quoi ? J'y arrive pas. On peut vraiment faire ça ? On a vraiment le droit de vie ou de mort sur quelqu'un via ses actes ? C'est correct ? On peut ? On peut pas ? Est-ce que je peux, s'il me le demande ? Est-ce que je le tue, s'il le veut ? Ou alors, est-ce que je le laisse mourir tout seul ? De froid, de faim, de soif ? Il le fait, il le cherche. Il me le demande, puis il se rétracte, et il le demande, et il souhaite mourir de froid, et de faim, et de soif, et il souhaite que je le tue. Je le laisse mourir seul ? Je le laisse mourir avec moi ?
Je ne suis pas militaire, je n'ai même pas de prêtre à qui me confesser, à qui demander conseils. Aucun. Où je vais ? Qu'est-ce que je fais ? Je le tue ?
Il m'aime, je crois. Ses yeux me hantent.
Est-ce que je le tue ?
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