Lyan d'Aragon Citadin Impliqué
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| Sujet: Ambiance musicale. Sam 30 Juin 2012, 4:05 am | |
| Sincèrement, qui s'en douterait ? Il fallait s'y attendre, ou s'attendre à tout sauf à ça. Aior le lui avait dit ; garde profil-bas. Soit, le profil-bas, c'est bien, mais c'est source d'une profonde ennuie solitaire. N'en déplaise, ça ne tentait pas davantage à l'adolescente de se mêler à la population, et on le remarquait bien par sa quasi-absence, où par l'impression de l'avoir croiser du coin d'oeil, disparue. Elle ne souhaitait pas le contact teilien, et ne semblait à son aise qu'avec quelques vieux de la cités ou étrangers de villes éloignées.
Tous sauf ceux qui la connaissait.
Si ce fait était publique, la prochaine révélation parvenait à en étonner plus d'un. Peut-être que la demoiselle Gabrielle Medel se souviendrait. Une soirée à la taverne, alors que tout allait bien, encore. Une proposition de passer sa colère sur quelque chose de positif, d'artistique, et le choix de l'adolescente qui s'était posé, dans une illumination soudaine, sur un médium en particulier. Ça faisait peut-être un an ou deux, déjà, que cette discussion avait eu lieu. L'eau avait eu le temps de couler sous les ponts, les virtuoses le temps de renaître de leur cadavres desséchés et l'apprentissage de se faire.
Assise sur le rebord du piano à queue du Théâtre de Citria, tout juste sous la bibliothèque, comme de raison, elle balançait ses pieds sous un rythme particulier. 1, 2, 3, 4... 1, 2, 3, 4...
Le vieillard assied sur le banc du piano derrière elle avait un de ces sourires de grands-pères satisfait. Probablement qu'un de ses enfants ou petits-enfants était devenu soldat plutôt que musicien, ses yeux pétillaient de telle façon qu'il semblait marché dans un rêve.
Le violon niché au cou, l'archet délicatement tenu par le bout des doigts de notre très chère rebelle et révolutionnaire jeune demoiselle, Élyane enchaînait les notes avec adresse. Soutenue par la musique du piano, les yeux levés vers la partition devant elle, elle jouait. Pas si mal. Deux ans de cours privés auprès d'un virtuose qui a eu toute sa vie et sa non-vie pour se perfectionnés avaient tendance à payer. Sa propre vie dédiée au vol à la tire avait, quant à elle, su offrir une dextérité bien accueillie à ses doigts, qui ne peinaient pas à se mouvementer sur le manche de son instrument. Le seul soucis, c'était les lenteurs. Les rondes. Quel cauchemar. Mais suffit de les éviter, non ?
La musique entraînante et endiablée (moins bien que ça, quand même.) du duo violon-piano s'extirpait des entrailles du Théâtre pour déranger les oreilles des pauvres lecteurs... N'a-t'elle donc pas de passe-temps qui ne dérangent personne ? |
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