Le retour d'un vieil homme

[Préambule : Topic RP de la disparation de mon personnage - 25 février 2008]

L'ecclésiastique se réveilla sur le plancher tiède du temple d'Odéon, au Circan, loin de la bataille. Mais son sentiment de joie de s'être extirpé de cette bataille fut de courte durée, car il fut bien vite acculé devant la dure réalité de ses blessures. Le religieux avait frôlé la mort à plusieurs occasions au cours de sa vie, mais cette fois-ci, c'était différent. Des hommes sont morts à ses côtés, mais il a sauvé sa vie plutôt que de mourir dans l'honneur.

L'Hastane s'agenouilla, doucement, tentant de ne pas aggraver sa blessure. Il ne la soigna pas. Jamais il n'usait de magie dans le saint Royaume d'Odéon.

- Odéon...il y a longtemps que nous n'avons pas conversé. Les affaires de votre sainte cité m'en ont empêché. Je ne me souviens pas de ma dernière confession, mais pour ce que j'ai fait, il ne peut y avoir de pardon. Je ne crois pas être un coeur noirci, oh non...mais je ne mérite guère de passer l'éternité à tes côtés dans ton royaume. Je te demande humblement ta clémence, Odéon, même si je sais que je n'en mérite aucune, car je suis indigne de ton héritage. Accorde-moi ton pardon et la force de faire Justice en ton nom en châtiant ces hérétiques. Permet-moi cette dernière volonté et jamais plus je n'userai des dons que tu m'as confiés. Autorise-moi à regagner mon honneur et ta confiance céleste.

Il n'eut pour seule réponse que ses blessures soignées, avec le sentiment habituel de chaleur réconfortante accompagnant la présence divine de son Cilias. Mais il l'interpréta néanmoins comme l'acceptation de sa requête et il agit comme tel.

Il pourchassa pendant de longs mois cet hérétique, cet Elrus Vapir. Et il rendit justice, pour son Cilias et ses aspellors perdus. Mais il ne pouvait retourner en Citria. Il avait honte et il devait réfléchir, loin des tracas de la sainte cité. Il en eut l'occasion, pendant plusieurs années. Et comme il l'avait promis, jamais il n'usa des dons du Juste. Celui qui ne s'était même jamais fait à manger alors qu'Odéon comblait ses besoins, se retrouvait à devoir subvenir aux nécessités courantes. Alors qu'il ne gardait jamais une blessure plus de quelques minutes, il attendait maintenant la régénérescence normale du corps.

Mais toute chose à une fin. Un cri du cœur a forcé le Hastane, aujourd'hui vieil homme aigri, à revenir en Citria s'occuper d'affaires pressantes. Et c'est ainsi qu'il se présenta aux gardes de la cité :

- Tristan de Mazarin est de retour, mes aspellors.