Liam Ambrosius
Citadin
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 | Sujet: Les contes ne finissent pas toujours bien.  Lun 06 Juil 2009, 4:26 pm | |
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Les contes ne finissent pas toujours bien.
« Pour cela damoiselle, je vous maudis.
Adieu. »
Liam laissa échapper la plume. Se relevant précipitamment il recula de quelques pas et fit tomber la chaise sur son dos. Les yeux écarquillés il leva sa main pour l’observer, la paume face à lui. De celle-ci des mots terriblement durs avaient été couché sur le sombre papier. La lettre avait été écrite d’une seule traite et portait en elle les prémisses de nouveaux sentiments que découvrait l’Hastane : la colère, la rage et la noirceur.
Il tremblait. Comment avait-il pu écrire cela ? Ce n’était pas lui, son code de conduite le lui interdisait, surtout auprès des damoiselles, surtout auprès de sa promise. Pourtant les mots étaient bien là et cette missive parviendrait à la damoiselle dès le lendemain.
Il s’agissait là d’une belle histoire d’amour, de celle qui vous prend le cœur. Deux être innocents qui s’étaient promis l’un à l’autre avant de se perdre inévitablement. Liam avait endurait mille souffrances et mille moqueries mais toujours était-il resté fidèle à l’intrépide damoiselle. Liam le Chaste se faisait-il appeler car il était fier d’être de ceux qui ne trahissent jamais les serments prononcés.
Mais une décision de trop, celle de sauver la vie de son amant en lui ôtant ce à quoi il tenait le plus, fit basculer cette belle histoire d’amour en un drame effroyable. Ainsi de toutes leurs scènes Liam ne retenait que l’acte final qui sonnait le glas dans le cœur des amants.
Celui du Chevalier devenait une pierre noire, corrompue par la souffrance, la honte et la haine. L’Hastane était désormais acculé dans un coin de la chambre, si sombre et si froide, totalement apeuré par ses propres émotions. Il ne craignait nul adversaire, avait vaincu mille créatures et franchi autant d’obstacles. Pourtant aujourd’hui il avait failli face à lui-même.
Pour la première fois les émotions avaient pris le dessus. Certes il avait agi avec franchise, avec sincérité, mais également avec une cruauté dont il se serait bien gardé. Pourtant, aussi étrange que cela puisse paraître, il n’y avait nulle expression d’un quelconque regret ou d’un quelconque remord. La damoiselle avait semble-t-il franchi les limites du raisonnable.
Son cœur était en miette, son honneur bafoué, son serment déchiré. La rage et la colère venaient de mettre à bas les murailles de sa raison. Il fallait qu’il réagisse… Liam revint alors vers la table et prit la missive entre ses mains devenues plus fermes. Il inspira grandement et la roula sur elle-même avant de la cacheter. Les yeux noirs, il écrivit les derniers mots : « A l’attention de la damoiselle d’Argon ».
Aujourd’hui, la rage et la colère venait de l’emporter.
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