[ HRP : Je tiens à dire que ce Background n'a pas rapport à teilia, mais qui peut-être sera adapté à celui-ci à sa réouverture. Ainsi pardon pour les mots qui n'ont pas leurs places ]
Compassion.
Il était retourné chez lui de pieds lourds, le coeur à l'envers. L'air semblait plus froid, et la faible neige qui tombait lui rappelait la poussière qui vivait dans l'air des cachots. Il voyait de loin la lueur qu'émanait sa maisonnette chaleureuse. Il espérait ainsi y trouver réconfort, car le tourment s'était emparé de son esprit de guerrier.
Il entra chez lui avec une lenteur calculée. Sa femme fronça les sourcils en devinant l'expression que son mari affichait. Elle vînt vers lui de façon avenante et polie. Il ne disait rien, plongé dans ses ténébreux songes.
- Tu peux tout me dire...tu le sais, Hadrien.
Mais le mutisme était plus fort. L'impuissance qu'éprouvait sa douce moitié était insupportable, la forçant à s'isoler dans sa cuisine et en maudissant son époux du silence qui lui clouait les lèvres. Lui de son coté, monta à l'étage où il pu gagner le confort physique de son lit. Il s'y allongea avec allégresse et posa ses yeux sur la tour de la prison, incapable d'oublier la scène.
Avec le temps, il vînt à s'assoupir. Encore habillé, sa femme n'osa en rien déranger son sommeil qui aurait été sans doute impossible dans d'autres circonstances.
La nuit était relativement fraîche du à la neige qui flottait dans l'air depuis plusieurs heures. Mais elle ne fut pas longue pour le guerrier. C'est aux petites heures du matin qu'il se glissa hors du lit, en douce. Il se couva d'une cape et prit la direction des cachots; il allait en avoir le coeur net. L'air était encore plus froid qu'en revenant à la maison la veille. Il n'y avait personne dans les rues si ce n'était que les travailleurs qui avaient l'habitude de se lever tôt. Par chance le chemin séparant son foyer des prisons n'était pas long, quelques coins de rues seulement.
La ville était rustre. Cela se voyait par les rues parsemés de grosses pierres anguleuses et grossières. Les chaumières étaient pour la plupart de plâtre bon marché, soutenue par des poutres de bois visible de l'extérieurs. Certaine maisons étaient de pierres. Elles trahissaient souvent une famille riche, dans les instances de cette petite ville. La tour de prison quant à elle, surplombait tous les maisons avoisinantes. Le temps l'avait recouvert de lichen et les pierres étaient noirs comme l'ébène.
Cette tour ne servait plus depuis des années. En fait elle servait surtout pour les visites et le tourisme de la ville. Les prisonniers avaient été transféré dans une plus grande prison au nord de ce village, sous les ordres de l'armée qui détestait devoir faire tout le voyage pour aller s'occuper de vulgaires prisonniers.
C'est pour cette précise raison qu'Hadrien ne comprenait pas la présence de cette femme dans le cachot. Et c'est aussi pour cette précise raison qu'il s'en allait de ce pas déterminé et avide de connaître cette personne. Deux soldats lui ouvrirent la porte, peu soucieux de ce qu'il pouvait tramer à l'intérieur puisqu'il n'y avait plus de prisonniers, selon eux. Ainsi, il entra dans le halle comme on entre dans la salle d'un roi. Les poings serrés contre ses flancs, il avançait vers ce couloir interdit où il avait fait sa découverte.
Le couloir n'avait pas changé. Comme un entonnoir, il semblait se refermer sur le guerrier au fur et à mesure qu'il avançait au travers de ce long et étroit tunnel. Son coeur battait à tout rompre, il voyait la porte de la dame prisonnière et il était obsédé à l'idée de lui parler, aussi bien qu'il en oublia le décor sombre et glacial de l'endroit qui lui avait fait si peur la lune dernière.
Encore une fois, il lorgna les coins de la pièce, s'assurant ainsi qu'il n'était pas épié, puis se pencha pour regarder de nouveau les pieds qui gisaient dans la lumière sous la porte.
- Madame... dit-il d'une voix fébrile. Il était incapable de cacher l'émoi qu'il vivait à l'instar de cette dernière. Puis il attendit une réponse, avide d'entendre sa voix, avide de savoir comment elle allait.
- Ne vous sauvez pas... dit alors la voix féminine sans émotions.
Hadrien colla sa joue contre la porte, fermant les yeux comme apaisé par la réponse aussi preste de la femme. Il se remit alors à l'ordre en se disant qu'il n'était pas sage d'ouvrir la porte à cette femme qui avait peut-être mérité son sort. Mais au fond de lui, un étrange sentiment, encore inconnu pour lui, le mit dans un dilemme déchirant.
- Pourquoi êtes-vous là? Ses phrases étaient courtes, encore sous le choc d'entretenir une conversation avec un fossile.
- Il m'ont dit meurtrière...j'ai été amené ici...
Il rouvrit les yeux, choqué de ses propos..il voulait en savoir d'avantage.
- Nous étions en famille quand c'est arrivé...Mon mari...s'est fait assassiner sous nos yeux. Ils m'ont prit pour la coupable.
-Donc vous n'y êtes pour rien? et vous êtes là depuis combien de temps? Ses questions devenaient grossières, incapable de se maîtriser, choqué.
- Depuis bien trop longtemps... Je ne compte plus...
À ses derniers mots, il se remit debout et observa autour de lui avec panique. Que devait-il faire? Une mère de famille...
Tremblant, il mit la main sur son trousseau de clés, fouilla pour la bonne malgré le trop grand nombre qui étaient sur son anneau. Puis il ouvrit la porte avec une émotion coupée et statuaire.
Ses traits se crispèrent aussitôt qu'il vit ce qui était de l'autre coté, il comprenait mieux maintenant pourquoi elle y avait été si longtemps; c'était une elfe!