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| Tel Père, tel Fils. | |
| | Auteur | Message |
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Nataniel Edar. Citadin Impliqué
Nbre de messages : 550 Inscription : 04/02/2009
| Sujet: Tel Père, tel Fils. Mer 16 Déc 2009, 3:55 am | |
| Ruines… Déchéance… Tout s’écroulait, peu à peu, autour du jeune Nataniel Edar. Qu’advenait-il donc de lui ? La Milice tournée au ridicule, sa femme absente depuis des lustres, que lui restait-il ? Hormis cette sensation de voir toutes ses aspirations, tous ses repères, glisser entre ses doigts, tels d’innombrables granules de sable qui, sous le poids de la gravité, échappait à sa pogne, à sa portée.
Cette vision d’un homme accroupit, recroquevillé sur lui-même se dessinait toujours plus concrètement à ses songes. D’Écuyer à Écuyer, voilà ce qu’avaient donné ses quinze années de servitude au Chevalier d’Hastanie. Voilà ce qu’avait donné toute cette ardeur, cette fougue, cette détermination. Il était désormais seul vivant des quatre écuyers originaux. Sa lame avait pourfendu plus d’ennemis qu’il n’aurait jamais cru en voir dans sa vie. Son caractère s’était attiré les foudres de nations complètes. Mais sa servitude n’avait attiré qu’un peu de reconnaissance auprès de ses pairs.
Il fléchissait désormais et le sentait. Il ne pouvait plus tenir bien longtemps à ainsi jouer le dupe. Il devait se ranger, quitter les arts martiaux, venir au réconfort de sa femme trop souvent délaissée de sa personne. Il se devait d’agir afin d’être heureux et de rendre à sa douce le bonheur qu’elle lui procurait et la force d’avancer qu’elle maintenait bien vivante en lui.
Cette rage revenait en lui, cette colère noire, celle qui lui avait causé la mort, celle qui lui avait causé la perte de toute sensation corporelle. Celle là même qui avait fait de lui l’homme craint qu’il fut jadis. Celle là qui avait bien failli rendre sa femme veuve et son mentor sans apprenti. Celle là même qu’il maudissait à chaque jour. Celle là même qui maintenait son arme au poing et sa hargne au cœur.
Celle là même qu’il se devait de renier, pour le bien de sa famille. Il devait revenir à Lyliana et à Gabriel, faire de lui le père qu’il aurait dû être depuis des mois déjà. Être l’homme qu’il avait autrefois entrevu dans ses visions idyllique. Si la Chevalerie ne voulait pas de sa personne, sa famille en voudrait très certainement.
Après la guerre qui opposait Citria aux Gorlaks, Nataniel Edar rangerait ses armes afin de chérir sa femme et son fils. | |
| | | Syal Edar Citadin
Nbre de messages : 290 Inscription : 08/06/2008
| Sujet: Re: Tel Père, tel Fils. Mer 16 Déc 2009, 2:46 pm | |
| 20 ans plus tôt
Citria me corrompt... Cette jungle fait de moi son Lion, ce prédateur d'Hastanie, ce fauve assoiffé de pouvoir. Je sens, peu à peu, mes valeurs me quitter, mes idéaux s'écraser, mes aspirations m'abandonner. Je ne peux les laisser s'emparer de moi, de mon âme encore pure. La dernière. Je dois partir, délaisser cette cité, cette Armée qui trop longtemps s'est joué de moi. Je dois accepter d'oublier mes dons arcaniques, cette pulsion colérique qui fait de moi cet homme tant redouté.
Je dois voir l'indéniable : Citria n'est plus le dernier bastion d'Hastanie. Ce n'est là que cette jungle, celle que je m'imaginais dans mes sombres songes. Dans mes cauchemars.
Je devais me ranger, désormais, quitter cette faune sauvage dans laquelle j'emporterais avec moi trop d'Hastane dans ma tombe. Je devais quitter tous ces complots, ces batailles, des querelles incessantes. Zack Arthès garderait sa tête mais son histoire serait à jamais marqué de son exil forcé. Valamir Medan saurait s'en sortir, lui aussi, indemne, mais à jamais ses mains seront tâché de sang innocent, du sang de son frère.
C'était en Mia et en Nataniel que je vouais le plus grand espoir, en eux que résidait mon dernier fortin. Là où je pourrais peut-être me relaxer de ces draps. Ces draps qu'Aurianne m'avait décrit, ceux que je sentais bien là, retenant ma forme humaine pour laisser place à celle du prédateur. Cette petite fille voyait bien au delà de mon simple regard et serait indubitablement voué à un brillant avenir.
Mes pas résonnait sur le place pierreux, me guidant vers les portes de cette forteresse dans laquelle plus jamais je ne remetterais les pieds. Les travailleurs s'affairaient à déblayer les ruelles en ruine, témoins de l'assaut Gorlak qui avait navré beaucoup plus que quelques soldats, mais un peuple tout entier. Les cadavres qui gisaient sous ces décombres feraient naître entre les deux peuples une haine incommensurable, cela était une certitude.
Je franchis finalement le rempart, ma femme et mon fils à ma dextre, ce dernier regardant de grands yeux étonnés le monde qui s'ouvraient à nous. Ce monde bon et libre, à l'antipode de Citria, de l'Hastanie. Jamais je ne laisserai Nataniel fouler les terres d'Hastanie, jamais de mon vivant.
C'est en quête d'une sérénité trop longtemps imploré que nous quittâmes cette cité maudite, à la recherche d'une vie paisible et heureuse, loin de la guerre, loin des armes, mais en infime proximité à l'amour de ma femme et à celle de mon fils.
Loin de l'Hastanie. | |
| | | Nataniel Edar. Citadin Impliqué
Nbre de messages : 550 Inscription : 04/02/2009
| Sujet: Re: Tel Père, tel Fils. Mar 22 Déc 2009, 2:42 am | |
| Le sable s'évadait, filait en une multitude de fines granules. Il était incapable de le garder prisonnier de sa poigne. Incapable de le retenir. Incapable...
Son monde s'était effondré à l'entente de la nouvelle. Le sieur Elcorid l'avait emmené discuter dans l'une des modestes chambre de l'auberge. Le tout concernait sa femme. Sa douce épouse, sa douce Muse, celle qui, jour après jour, lui servait d'inspiration, le poussait lui-même à continuer, à foncer, sans retenue. Celle qu'il n'avait vu depuis maintenant 2 mois et demi. Dix longues semaines qui, interminables, semblaient passer comme des années, comme ces aurore qui suivent les combats, comme ces moments où l'on se sent dépossédé de toute force, comme ces moments où nous n'avons plus la foi, ceux où, sur le champ de combat, allongé parmi les carcasses, parmi les cadavres de nos défunts compagnons, nous croyons les rejoindre.
- Vous savez... Beaucoup en parle déjà... Cela concerne votre femme et Aldrick, sieur Edar..
À la seule entente de ces paroles, Nataniel su dès lors la suite. Il aurait fallu être sot pour ne jamais avoir eu de doute, davantage lorsque, tapis dans les ombres, vous aviez surpris le Rédempteur dans la demeure de votre douce, nu dans les bains. Alors que, lors de visites inopinées, il surprenait les deux hastanes ensemble. Lorsqu'il lui-même voyait Aldrick arriver à la demeure à chaque jour, candide et filant le parfait bonheur.
Lorsqu'il constatait que le Celestar était davantage père de Gabriel que Nataniel lui-même.
- Votre femme et Aldrick couchent ensemble.
Les mots se répercutèrent dans les songes du cavalier. Son intuition ne l'avait donc pas trompé. Ces deux mois sans donner de nouvelles n'étaient pas le fruit d'un pur hasard. Ces malaises lorsqu'il constatait la présence du rédempteur n'était pas pure idiotie. L'adultère était là, bien présente.
Ses bras retombèrent le long de son corps alors que, pantois, le chevalier ne su que répondre, que dire, que faire. Ce furent les larmes qui s'imposèrent. Lui, l'Orgueilleux et l'Arrogant, qui s'effondrait en pleur devant un homme. Celui là même qui, même lorsque d'un coup vif de Tranchar au crâne, n'avait pas bronché, pleurait désormais pour une femme, une seule et unique femme qui, lors d'une journée ensoleillée, vint croiser son regard et s'immiscer dans son monde. La seule faiblesse de Nataniel Edar avait été utilisée, cet éternel talon d'Achille qui lui avait couté bien des tourments, bien des tortures, venait d'être employé à outrance.
Même en tuant Aldrick, jamais le jeune Écuyer ne saurait s'en relever. Jamais.
L'idée de cet abandon, de se voir désormais coupé de celle qu'il avait toujours aimé, celle qu'il n'avait, difficilement, jamais même osé souiller de par l'adultère. Celle là même qui, après quelques mois à peine de leur mariage, venait lui infliger cette blessure mortelle, celle qui, bien pire qu'une lame ou qu'une flèche, le réduisait de prodige à cocu.
Le souffle l'avait quitté, tout comme toute joie de vivre, alors qu'il s'éloignait de la taverne, titubant, déambulant sans fin dans les ruelles de la citadelle.
Sa seule demande fut d'aiguiser ses armes et de faire quérir Aldrick à sa demeure, après qu'il eut fait ses adieux à sa famille.
Sans frère, Sans soeur, Sans père, Sans mère, Sans maître, Sans femme.
C'était ainsi que Nataniel errait désormais, les yeux voilés de par cette capuche sombre qu'il arborait, laissant voir ses joues desquelles, parfois, était perceptible une larme qui, suivie d'un sillage argentée, quittait le nid de ses yeux. | |
| | | Marshall L. de Lioncour Paysan
Nbre de messages : 129 Age : 35 Inscription : 11/04/2008
| Sujet: Re: Tel Père, tel Fils. Lun 28 Déc 2009, 9:29 pm | |
| Quelque part, loin, très loin, il est une âme dont l'attention fut brièvement détournée...
Et c'est dans le Domaine d'Odéon, là où les cieux sont sans cesse illuminés et où les esprits des défunts vivent en paix...
... qu'un cri de colère et de dégout retentît ! | |
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| Sujet: Re: Tel Père, tel Fils. | |
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| | | | Tel Père, tel Fils. | |
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