L'on vit Euryale en longue discussion avec son oncle Louen, devant les portes des bâtiments cléricaux.
Leur ton était serein, posé. Elle lui relata sa vision de Saint-Nathan, partagée par le reste de la communauté. Ainsi que la nature du débat. Elle rapporta les arguments des plus radicaux férus de liberté, se faisant leur défenderesse alors qu'elle n'y adhérait que d'une manière plus tempérée et posée.
Louen accepta une idée qui fut avancée, qui redonnerait voix au chapitre à une part du peuple qui se disait oublié.
Un prêtre fervent d'Esdraban serait bientôt sacré, permettant un rétablissement de l'équilibre entre deux avis, que le Royaume des Cieux pourtant concilie. Il saurait guider les fidèles de ce dernier, afin que le culte du libre ne devienne celui de l'Anarchie. De même, il faciliterait communication entre les fervents plus libéraux et ceux plus conservateurs en admettant officiellement le culte d'Esdraban et le laissant s'épanouir dans l'esprit de ses fidèles.
Un équilibre, comme le Saint peut-être y aspirait, pourrait se tisser...
Le soir, la palefrenière eut un regard vers les cieux. Saint-Nathan saurait-il que le mandat auquel s'était engagé Euryale était ainsi honoré?
Elle arpenterait encore la voie de la sagesse, de la justice, de l'altruisme, celle de l'Amour de Dieu et de la Patrie. Peut-être un jour aurait-elle la réponse.