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| Missive à l'adresse de G. D'Argon | |
| | Auteur | Message |
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Euryale R. Bernay Citadin Impliqué
Nbre de messages : 543 Inscription : 21/02/2009
| Sujet: Missive à l'adresse de G. D'Argon Ven 05 Juin 2009, 5:01 am | |
| Au coeur du pli qui lui parvint, se trouvait une pétale blanche. D'une fleur, vraisemblablement étrange.
Sieur d'Argon, Gabriel,
Je tenais à vous écrire ce jour, revenue récemment en Citria, afin de notifier que je fus mise au courant de vos péripéties et que je suis hautement heureuse, de vous savoir en vie.
J'eus craint qu'à mon retour, j'eus à faire dire des messes en votre nom. Je vous vois donc, où plutôt, entends vos hauts-faits, en tant que Sénéchal, homme remis sur pied, pimpant et paré à tout pour la Blanche Cité.
Une pensée me taraude, pourtant. Pourquoi ne jamais m'avoir fait mander? Vos devoirs sont-ils si prenants, ou bien avez-vous éludé tout souvenir de ma personne, concrètement?
Sachez que jamais il ne m'effleura l'esprit de rompre ma promesse, et qu'en cas de nisi retour, je comptais bien sur le fait de faire mes voeux afin de la tenir jusqu'au terme de mes jours. Sachez, tout autant, que l'inquiétude me tarauda, tout au long de votre absence, comme l'éperon du cavalier pince les flancs de sa bête. Sachez que je vous cherchai par vals et par boisés, cherchant en vain une trace de votre passage, un espoir de votre subsistance. Sachez que chaque jour j'ai prié pour vous. Et sachez, tout autant, que chaque jour j'ai pensé à vous.
Et sachez que si vous m'avez oublié. Que si vous avez cessé de m'aimer. Jamais mon âme chagrinée Ne pourrait atteindre réciprocité. Et que jamais je ne vous oublierai.
J'aimerais avoir de vos nouvelles, et continuer à espérer votre venue. Je vous recommande donc au Très-Haut,
Euryale Rimbaldi Bernay. | |
| | | Gabriel D'Argon Citadin
Nbre de messages : 381 Inscription : 21/12/2008
| Sujet: Re: Missive à l'adresse de G. D'Argon Dim 07 Juin 2009, 12:21 am | |
| La calligraphie pressée, très loin de la perfection, aux limites du bâclage, à la limite des lettres bâclées, la réponse arrivait à bon port plusieurs journées après.
À vous Euryale, je vous salue.
Alors que couché visage contre la paillasse, le corps meurtris de milles aiguilles, mes pensées étaient à ce temps, dirigées vers vous. Ces temps troubles et malheureux ont refait passer en l'espace d'un temps, les moments où nous étions tous deux, main en la main. Et c'est, après quelques jours, que je survivais grâce à la pitance de même qualité qu'on offrirait à un cabot, que j'y ai constaté quelque chose.
Mon cœur ne va pas dans le même sens que le vôtre, Euryale. Oubliez les chances de me voir arriver, un beau matin, en vos enceintes, pour vous témoigner mes vœux d'amour. Si d'un défaut j'étais porteur de couardise, alors je ne pourrais vous avouer clairement comme je fais en ce jour, que je ne vous porte plus en mon cœur. Et hélas, je ne peux concevoir mentir à l'église en leur disant que notre mariage aura comme espérance de vie, l'éternité.
Nous emprunterons désormais deux chemins différents, mais sachez que sans doute, si nous avions eu destinée autre, en ne nous connaissant pas, peut-être qu'en ce cachot, de mes blessures et navrures, j'aurais tout abandonné, j'y aurais sûrement laissé ma peau. Bien qu'aujourd’hui, paradoxalement, je suis bien en forme, confirmant certaines de vos interrogations. Nous aurons cependant à travailler ensemble, probablement, dans un avenir futur. Je vous recommande une ligne de conduite professionnelle, en y tâchant de ne pas trop égratigner les besognes que nous aurons à faire, ensembles.
Bien à vous,
Gabriel D'Argon, Sénéchal de l'Armée de l'Aube. | |
| | | Euryale R. Bernay Citadin Impliqué
Nbre de messages : 543 Inscription : 21/02/2009
| Sujet: Re: Missive à l'adresse de G. D'Argon Dim 07 Juin 2009, 1:54 am | |
| Euryale avait écrit maintes lettres. Les temps avaient bien changé, depuis qu'elle était arrivée, candide en Citria. Depuis ses premiers jours aux écuries. Depuis qu'ils avaient adopté le chiot Manek. Depuis que Gabriel lui avait déclaré sa flamme. Une chose seulement s'était maintenue. Manek, bien que devenu adulte, se plaisait toujours autant à jouer avec les boulettes de papier froissées, qui gisaient en grand nombre, de nouveau, sur le sol de l'Écurie. Une lettre, sur le lot, parvint au Sénéchal. L'écriture se voulait controlée, mais elle était tremblante, incertaine.
Sieur d'Argon, recevez de nouveau respectueux avés,
Autant ce serait mensonge pour vous de me déclarer autrement que pour vous, une parfaite étrangère à vos sentiments, autant ce serait mensonge de ma part que d'omettre le chagrin qui me ronge à la suite de vos écrits.
J'aimerais comprendre, en quoi je fautai pour que nos routes, ainsi se scindent. Comprendre en quoi je suis femme si mauvaise pour ne plus même valoir aspellorité, ou vague connaissance. N'avoir, comme vous l'avez mentionné, plus aucune place en votre coeur, si ce n'est que celle d'un être qu'il vous faudra fréquenter par obligation.
À défaut de réconfort, j'aimerais au moins une explication de ce désintérêt, de ces tares que j'ai apparemment qui vous ont détourné de moi.
Je sais que je ne suis point Dame. Point de ces êtres qui se prédestine à l'amour. Peut-être est-ce authentique, et ne suis je en ce monde que pour être vassale d'instances qui me dépassent. Mes dires en ma précédente lettre demeurent, car ils étaient authentiques. Il serait donc plus sage pour moi de faire mes voeux. Et ce faisait je prierai pour que Dieu soit magnanime, et emporte ce triste viscère qu'est mon coeur et les sentiments que je cultivai à votre égard, afin que ne me reste plus que ma dévotion envers ma patrie et mon Dieu. Pour toujours.
Sieur d'Argon, j'aimerais souligner que je ferai tout en mon pouvoir pour être à la hauteur de mon devoir, même si confronter ce dernier me déchire. J'aurai cette ligne de conduite professionnelle que vous me recommandez d'avoir. Et si je n'y parviens, sachez que je délèguerai les damoiselle d'Avalice, Sirion ou Del'Khym afin de procéder en mon lieu et place. Il me reste à régler avec vous, au niveau des devoirs, le retour du Cheval Broyeur qui nous fut gracieusement prêté, une entente entre armée et écuries concernant entrainement et élevage de chevaux de guerre ainsi que la récupération des chevaux laissés en ville de manière illégale ainsi qu'un projet de développement d'armures destinées aux destriers.
Si vous le voulez, vous pouvez également déléguer l'un de vos hommes, ou l'une de vos femmes, pour en discuter avec ma personne. Les fruits de ces discussions seront portés à votre connaissance, sur lesquels vous pourrez, au vu de votre rang, apposer votre véto.
En contrepartie de ces efforts et initiatives de ma part, avant que j'aie à renoncer au statut d'être valant le moindre signe de votre considération, j'aimerais espérer pouvoir glâner une explication. L'Hastanie, l'Armée, le Royaume ne subiront aucun préjudice. Je suis peu de choses pour icelui, encore moins pour vous sans doutes, mais si vous avez du coeur encore j'espère que vous m'aiderez à saisir où sont mes torts.
Je vous recommande, quoi qu'il advienne, au Très-Haut. Puisse-t-il vous concéder ses grâces.
Euryale Rimbaldi Bernay. | |
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