Mes respectables Avés, honnorable Juge du conseil.
Je viens vous mettre au courant, si l'on ne l'a déjà fait, de la fraude judiciaire qui a cours en ce moment. L'accusé Bohémond subi les affres d'un parti sans doute malicieux. En effet, dans l'Édit Royal réclamant son procès, il y a plusieurs bavures judiciaires.
Les archives de la Garde de l'Aube le confirme, bon nombre des chefs d'accusations (sinon tous) sont déchus. Je veux bien dire ici que la plupart de ses délits ont été amendés comme prévu par la loi. On ne peut nisi juger un individu deux fois pour le même crime.
La plupart de ses accusations sont frauduleuses donc, et entorsent le noble droit citrien. De ce fait, le Conseil devrait voir leur requête déboutée, puisque les crimes ont été pardonnés par le système pénal.
C'est dans ce soucis de justice que je vous écris, et par inquiétude pour la valeur sainte de nos lois qui est menacée. Si un procès doit avoir lieu pour des chefs d'accusations anciens et surtout déjà pardonnés, les instigateurs de celui-ci verraient leurs efforts servir la cause du chaos.
En effet, sans cohérence dans l'application des lois, on ne peut maintenir l'ordre et la droiture. Qu'elle confiance le peuple peut-il avoir en un système judiciaire frauduleux, qui fait primer les droits du Sang sur celui de la Justice?
Je ne dis point ici que le système est frauduleux et privilégiant au Conseil et à ses membres, bien entendu. Je mets à votre attention que cette grave entorse au système pourrait bien faire perdre pour longtemps la crédibilité du système. Et donc par conséquence, attiser la colère du peuple soumis aux aléas des intérêts des nobles par extension. Si la question soulève des débats dans la Garde de l'Aube, imaginez chez le peuple...
Le Conseil veut faire de Bohémond un exemple? Il n'en sera que davantage un martyre.
Je ne désire nisi sauver Bohémond, seulement réaffirmer que ce procès est construit de toute pièce et injuste. Je désire que l'honneur du Conseil soit préservé dans l'esprit de tous, et que nul ne puisse douter des motifs louches de cette condamnation.
La décision repose sur vos épaules, et j'ai toute confiance en votre office et votre droiture pour prendre la bonne décision. En mon sens de l'honneur, je devais simplement vous envoyer ce pli pour ma bonne conscience, en sachant les troubles qui pourraient résulter d'une telle fraude.
Signé
Rédempteur Godefroy,
Écuyer au service Sephora d'Argon
Loyal serviteur de Citria