A l'attention du Cardinal du Très Saint Ordre du Clergé

Le Cardinal était lassé, il trempa la pointe de sa plume dans l'encrier plein à ras-bord et soupira. Au moment où il s'apprêtait à écrire, une femme fut introduite dans son bureau. Elle avait des traits sévères et une armure sur mesure qui semblait avoir servi de nombreuses fois. Il se redressa en souriant, visiblement ravi et tendit sa main. Elle vint s'agenouiller devant lui et baisa sa main avec respect.

"Votre Sainteté, mes respects." souffla-t-elle, restant humble et soumise.

"Avé, Gwendolyne. Tu arrives au bon moment. As-tu entendu parler du Conclave et des Saints Artefacts ?" demanda-t-il en allant reprendre place dans son siège.

Elle se redressa dans un cliquetis métallique et hocha la tête.

"Je te charge d'aller rencontrer le Père Morelle. Tu sauras sans doute mieux lui expliquer que moi..." dit-il calmement tout en commençant à rédiger.

"-Je ferais selon votre Volonté."

"-Que notre Seigneur illumine chacun de tes pas et que de ta bouche sorte sa lumière. Je te recommande à sa droite sur le sentier des vertueux." pria le Cardinal en lançant un signe de croix vers la femme, avant de la congédier.

Aussi, deux missives furent envoyées ce jour-là. Un clerc tonsuré apporta en mains propres une lettre scellée au père Morelle et un Message se chargea d'en faire parvenir une au Sieur Ambrosius.

Citation :

"Père Morelle,
Prêtre sacré du Clergé,

Sur ordre du Saint-Père, le Cardinal de Neufchatel, je suis disposée à vous rencontrer dans les plus brefs délais pour entretenir avec vous un dialogue en son nom.

Qu'Adaelle vous bénisse, préservant la pureté de votre âme jusqu'à notre rencontre.

Gwendolyne de Villedieu,
Porte-parole du Saint-Père,
Paladine d'Odéon.

Citation :

Sieur Ambrosius,

Je reçus votre demande avec beaucoup d'aise et de disposition à y accéder. Néanmoins, vous comprenez ma volonté de faire régner ici bas une Justice divine sans ombre. J'ai bien peur que vous ne deviez faire preuve de patience, vertu que notre Cilias vous a généreusement accordée lors de notre venue au monde.
Ce Conclave, assez cavalier par sa décision à exister, jette le Clergé dans le plus grands désarroi et plusieurs de mes hommes cléricaux s'opposent fermement les uns aux autres. Dans une optique diplomatique je ne saurai trancher sur le vif de ce grave et sérieux sujet.

Je vous invite donc à vous présenter au Palais Royal dès qu'il vous sera possible de le faire, pour apaiser vos craintes et pour parler à coeur ouvert.

Je vous recommande à notre Seigneur, pour qu'il vous bénisse et vous aide dans les épreuves qu'il vous envoie.

Emilien de Neufchâtel,
Cardinal,