Sybille d'Anthei Errant
Nbre de messages : 8 Inscription : 14/10/2010
| Sujet: [BG.] La tête dans les nuages. Ven 15 Oct 2010, 7:22 am | |
| - Les historiettes d'une demoiselle trop rêveuse - Ou à tout le moins.. Un très bref résumé.
Le voile de la nuit d'encre peinait à obscurcir l'étendue du ciel en son entier. Les rayons épuisés d'un soleil en quête de sommeil passaient encore à travers quelques plis des montages avoisinantes, parcourant les landes sans penser à réchauffer celles-ci. À cette heure, tous devraient être prêt à se diriger sous la couette de leur lit respectif. Ainsi, le soleil ne donnait plus sa chaleur, il l'avait partagé pendant la journée déjà, maintenant, il laissait place à sa sœur de venir rafraichir la végétation et, possiblement, ceux qui ne trouvaient pas le sommeil. « Ils ne sont pas si loin les jours ou je me soustrayait de la vie pour me jeter dans les bras des contes.. » Parmi ceux-ci se trouvait une toute jeune demoiselle dont l'échine dorsale se trouvait appuyée contre un des nombreux arbres de la forêt, rehaussée en couleurs par les quelques plantes disposées par-ci par là à ses pieds. Assise avec les jambes laissées étendues devant elle, un livre agrémentait la peinture. La couverture était brunâtre, comme l'était la plus part des livres des bibliothèques, quelques écritures ornait la reliure thermale, sans doute était-ce là le titre mais placé de façon à se que les pages soient vers le ciel, on ne pouvaient rien déchiffrer de ce qui était écrit. Sinon, les quelques illustrations du livre laissaient penser à un conte, une légende, une histoire pour enfant... Pour illettré... S'en était pas tout à fait loin. De plus, posé au côté droit de la toute blonde, un panier en osier était garnis d'une dizaine de livres copiant celui qu'elle tenait dans ses mains. Bien sûr, ils n'avaient pas tous la même teinte, le même titre, la même épaisseur mais en général, les quelques mots qu'on pouvait lire trahissait les goûts de la demoiselle. Contes.. Histoires.. Légendes.. et cetera. De l'autre côté, un chien était couché paisiblement à son côté, n'émétant aucun son si ce n'était que sa respiration parfois rauque vu son vieil âge. Sa queue fouettait l'air à quelques reprises, à tout le moins, nous pouvions penser qu'il ne dormait pas, qu'il n'était pas mort mais qu'il patientait l'heure du repos. Quant à Sybille, elle vous dira sans une once d'hésitation qu'au contraire, le cabot restait près d'elle pour écouter le récit qu'elle tenait dans ses paumes et qu'elle dévorait de pages en pages. « Ils étaient près de la porte d'entrée. Enfin ! Dit l'un d'eux, nous sommes arrivés. Longues ont été les journées ou nous ne pensions pas pouvoir retrouver la douceur de nos femmes, le confort de nos maisons, hah, enfin dis-je ! Alors que la main gantée de l'homme en armure se déposa sur la porte pour s'apprêter à la pousser, le tonnerre retentit. Pris d'un sursaut, son corps en entier se recula pour avoir... »
« Sybille... ? Sybille, ma toute belle, mais ou te trouves-tu par tous les maux? » Une voix féminine, forte en apparence vu la recherche mais pourtant, vue la douceur des intonations, il était certain que cette voix ne servait nullement à réprimander. Les fausses notes ne sortaient pas. Au contraire, le chant d'un barde saurait lui-même jalouser la pâleur de son timbre. Néanmoins, en ce moment, ce n'était ni de chant, ni de beauté qu'il était question. Mais bien d'une demoiselle qui se fit sortir de ses songes par une autorité bien plus haute que la sienne ; une génitrice. Sa génitrice. Cette même femme qui, à peine la voix de son enfant soulevé pour signaler sa présence, se fit apparaître devant la toute jeune. Vêtue d'une robe que les citoyens des villes de pierres nommeraient ''guenilles'' vu le tissus semblable aux poches de patates, au tablier verdâtre poisseux et aux quelques vieilleries glissées par-ci par là, la femme arborait une chevelure d'or, remonté en chignon sur sa tête et dont quelques bouclettes rebelles venaient à se lover contre sa nuque, son oreille. Ses prunelles claires, vertes étaient déposées sur sa pupille qui était son portrait craché disait-on, en plus jeune, beaucoup plus jeune.
Le menton de la toute jeune se dressa, celui du cabot suivit le mouvement si ce n'est que pour lui, tout le corps suivit, se dirigeant avec hâte vers la vieille femme qui l'accueillit d'une caresse sur la tête et d'une parole autoritaire. Chose qu'il comprit aisément en prenant le pas rapide vers ''la maison''. « Il ne fait pas nuit... » Bougonna la jeune fille qui approcha le livre de son visage, cachant la moitié de celui-ci en cherchant à s'extirper d'une querelle probable. D'un sermon, tout ou plus. Tout en écartant les branches des arbres gênants, la femme se rapprocha de sa fille jusqu'à être dirigée à son côté, allant prendre place près d'elle. Se pressant un peu contre pour cherchant à prendre elle aussi appuis à l'arbre maigrelet derrière. « C'est définitivement une manie... » Commença-t-elle en poussant ces mots dans un soupire bas, rehaussé par un sourire discret venant à creuser le coin de ses pommettes d'opalines. « Depuis que nous vivons ici, tu ne cesse de venir dans le bois pour lire. Tu sais, je te l'ai déjà dit, les contes de fées restent des histoires. Tu commences à te faire vieille pour tout ça... »
« Je sais bien. Je sais tout ça, mais c'est autre choses! Je sais que... Que le dieux de là-haut, tu sais, celui dont vous ne connaissez pas le nom, je sais qu'il ne viendra pas nous sauvez si la fin de la vie arrive. Je sais aussi qu'un petit pois ne peut pas faire mal dormir une femme, ou qu'un chat ne peut pas porter de bottillons. Mais j'aime à croire que la vie, que ma vie à moi est un conte de fée ! Tu sais, maman, j'aimerais tant que nous partions juste tous les quatre. Papa, toi, Cayä et moi. Tu sais, un commerçant de Kar qui passait par-ici m'a dit qu'il il avait une ville qu'on surnommait ''La Citée Blanche''. Tu sais, peut être que là-bas, les historiettes existent ! Peut être qu'il y a des chevaliers vertueux, des demoiselles aux cœur pure, des enfants artistes nés ! »
« ...Et une bibliothèque ou tu pourrais lire encore. Nous en avons déjà parlé, tu n'es pas assez vieille. Pour le moment, va dormir, ton père s'inquiète, le pauvre. »- La nuit, on fugue toujours plus facilement - J'ai 17 ans... Je fais ce que je veux. Je crois que je somnolais. Mes paupières étaient fermées, j'étais assise sur le lit improvisé qu'avait fait ma mère avec le peu d'espace que nous avions dans notre caravane de voyageurs. Comme mon père était un inventeur, il avait toujours rêvé de vivre près de Kar. Non pas dedans puisque ma mère, quant à elle, était une femme d'aventure. Elle aimait la nature, l'air frais, le danger. Une femme à problème me direz-vous. Je vous répondrai que ce n'est pas tout à fait faux. À ma naissance, mes parents ont décidés de ne plus voyager, d'élire domicile ou ma mère m'avait eue. C'est-à-dire entre Kar et le camp des bêtes. Je ne sais trop comment ils les appelaient déjà... Gorlakes? Peu importe. Ce n'était certes pas un endroit pour une petite famille comme nous... Dans les montagnes, près d'ennemis potentiellement dangereux mais comme je vous l'ai dit, ma génitrice ne se voit pas vivre dans une ville. En fait, je crois qu'elle n'y à même jamais mis les pieds. Après tout... L'histoire devient beaucoup plus intéressante comme ça. Mon père est un inventeur, comme je vous l'ai dit. Il a bâtit lui-même une caravane dont l'intérieur est petit mais assez spacieux pour nous accueillir. Il y a une chambre dans l'arrière pour mes parents, une table rectangle sur laquelle on dépose des coussins pour m'en faire un lit le soir. Économie d'espace qu'on appelle. Il y a la marmite dehors, sur un petit feu de bois presque toujours éteint, non pas qu'on mange rarement mais ma génitrice en est venue à ne pas aimer manger la viande... Alors nous mangeons beaucoup de fruits, de légumes et parfois, si nous sommes chanceux, elle nous concocte une soupe aux champignons. C'est délicieux, peut être même mon plat favoris. Il y a un autre espace dans la maison qu'on appelle ''place à papa.'' C'est un petit coin ou il entasse ses babioles nécessaire à ses inventions. Marteau, clous, planches, et cetera. Le reste de l'espace est occupé par des espaces de rangements, des décorations inutiles et des fleurs. Des fleurs. Je déteste les fleurs. Je crois que dans ce monde, c'est la chose que j'aime le moins. Mon père en cueille très souvent pour ma mère, ma mère en cueille très souvent pour elle-même. Quant à moi, je les évites dès que je peux. Bien sûr, elles sont belles, dégagent une bonne odeur. Mais elles meurent si vite... C'est à peine croyable. Je les hais. Elles sont si belles et si fragiles, trop fragiles. Elles se fanent après trois jours au maximum, dépérissent le reste du temps. Mais je crois que c'est ce que j'aime le moins de la vie. Le reste du temps, je me surprends à être quelqu'un de très optimiste. Je crois que c'est grâce aux livres que je lis tout le temps. S'il y a bien quelque chose qui me passionne ce sont les récits. Malheureusement... Il y a peu de voyageurs qui traversent entre Kar et le campement d'Orque donc je n'ai jamais la chance d'entendre quoi que ce soit provenant de l'extérieur. Dans mon enfance, j'ai épuisée l'imagination de mes parents en quelques mois, maintenant, mon père me rapporte un livre à chaque fois qu'il revient de Kar. Parfois ce sont des histoires de dragons, de princesses, de chevaliers. D'autres fois... ce sont des livres sur la maconnerie, tout ça. Quand ça arrive, je ne me plains pas mais... J'avouerais que je suis un peu déçue parce que je dévore en moyenne trois livres par jour. Cependant... Ma bibliothèque est très petite alors je lis parfois quatre fois le même livre en une semaine. Ma mère trouve ça idiot. Moi, je me dit que je peux écouter et lire une histoire autant de fois que je le veux. Si un jour je me lasse alors ça voudra dire que je connais tout du conte ce qui est en soi, une chose merveilleuse! C'est un petit coin de paradis en somme... Mais je rêve de grandeurs. Je rêve de côtoyer autre choses qu'un chien, une famille et des montagnes. J'ai un livre que je traîne sur moi depuis des lustres. Il parle d'une citée blanche. Je me demande si là-bas, ils ont des preux chevaliers, des princesses aux longues robes. Moi, je ne portes que des guenilles délavées qui ne font plus à ma mère. En soi, ça ne me dérange pas puisque j'ai toujours fait ainsi. Mais j'avouerais que parfois je me laisse tenter à rêver que je porte de belles robes, que je vais à des bals masqués, que j'y rencontre mon prince... Que je quitte cet endroit. [En cours] | |
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Sybille d'Anthei Errant
Nbre de messages : 8 Inscription : 14/10/2010
| Sujet: Re: [BG.] La tête dans les nuages. Lun 29 Nov 2010, 5:23 am | |
| Et la toute bouclée avait pris le pas. Elle s'était extirpée des draps prêtés si généreusement par cet homme si gentil, attentionné envers elle. Jamais elle ne pourrait le remercier assez, jamais. Mais il était temps de repartir. Il y avait une fin et elle avait été laissée là, en silence. Sans un adieu, sans un au revoir. Un simple lit fait, la chambre rangée soigneusement mais d'une main toujours si hésitante. La jeune femme aux cheveux dorés n'avait pas pu se soumettre aux adieux verbaux. Voir son visage pour la dernière fois en sachant la date du départ lui était trop douloureux. Et dieu seul sait à quel point la demoiselle détestait les histoires tristes.
Elle prit donc soins de donner une dernière lettre à son éternel messager qui lui, la remettrait à Craig lorsqu'il reviendrait. Ceci était la dernière journée de Sybille, entre les murs de Citria.
- Citation :
Mon très cher Général, Recevez mes salutations décorées de toute l'affection que j'ai pour vous.
Il y a un temps que nous ne nous sommes point croisés, j'avouerai avec une petite parcelle de honte que le tout est de ma faute. Bien avant que vous ne partiez, j'ai reçue une lettre de mon ancienne vie, me rappelant à l'ordre et à elle. Vous ne pouvez savoir à quel point je m'en veux de ne pas vous dire ces révéros de vive voix mais je vous conjure de comprendre toute la tristesse que cela m'aurait causé de savoir que ce serait là le dernier moment que je passerais avec vous. Je préférais me souvenir de celui ou vous vous étiez endormis au sol, faisant preuve une fois de plus d'une grande générosité envers ma personne. Pour ne pas changer et que vous ne m'oubliez pas, je vous dirai que je suis désolé encore une fois, pour tout ce que j'ai pu vous faire. Dormir au sol fait parti de tout ceci.
Je ne dis pas que je ne reviendrai pas un jour, mais je crois que ce serait mieux de vous dire adieu. J'ai passé les plus beaux jours de ma vie en votre compagnie, fait la connaissance d'une jeune fille très intelligente et de personnalités plus distrayantes les unes que les autres. Je garde en mémoire ces moments avec vous et souhaite à tout le monde de pouvoir vivre cela. Vous m'avez donné bien plus que de l'espoir pour le rêve qui me berce et qui, bien que je m'en éloigne en ce jour, continuera de me faire vivre. Avec vous à son côté.
Je ne sais si nous allons nous revoir, Je vous souhaite néanmoins d'être le plus heureux des hommes au bras de la plus belle des femmes. Tout bon personnage ce doit d'avoir une fin digne de ce nom avec un : Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants. Alors, je vous l'offre.
Je vous embrasse, Sybille. [ HRP : Merci à tous pour ces belles scènes, je suis tardive dans mon au revoir mais voilà. ] | |
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