- Coupez les !
- Mademoiselle D'Anor.. vous me demandez l'impossible ! Je ne peux tout simplement pas ! gémit la coiffeuse, sa main gauche se baladant dans la longue tignasse brune.
- Coupez les, Diane, coupez les avant que je ne les coupe moi-même ! trancha la métisse, assise bien droite devant le mirroir de la poudreuse.
Diane prit un grand respire et se mit à éffilocher lentement la longue chevelure de la métisse, passant graduellement ses petits ciselets à travers celle-ci. Les mèches virevoltaient lentement jusqu'au sol, chutant avec grâce. Après un certain temps, Diane recula de quelques pas pour laisser la métisse s'observer. Progressivement, elle s'avança vers le mirroir, scrutant sa nouvelle tête. Ses cheveux anciennement long et voluptueux laissait place à une coupe légerte.
Sa nuque était complètement dégagée et son front ornait une large bande de cheveux. La jeune femme ajusta sa frange, la poussant sur le côté de son visage, toujours aussi proche du mirroir. Son minois délicat et rayonnant s'était transformé en une facade de traits stoïques et ses yeux modorés, étaient dorénavant ornés de larges cernes bleutés. La métisse s'observa ainsi pendant de longues minutes avant de s'adosser à nouveau, sous le regard tourmenté de la coiffeuse qui se tenait debout derrière elle.
- Une nouvelle tête pour ma nouvelle vie. dit-elle avec apathie tout, en tendant quelques pièces d'or vers Diane. Fahij.
Une fois sortie de la bâtisse, elle déposa son capuchon sur sa tête et s'engagea vers la sortie de la ville, le regard couvert par l'ombre du tissus. Juste avant de pouvoir pousser les larges portes de métal, juste après le pont, un homme l'héla.
- Mademoiselle D'Anor.. ? lança l'homme à la chevelure rousse.
- Vay.. ?
- Est-ce bien vous ? Vous m'avez l'air totalement différente que la dernière fois que nous nous sommes croisés.
- En effet.
- Je vous avais promis une danse, la prochaine fois que nous étions sensé nous voir mais je comprendrai si vous ne voudriez pas... répliqua-t-il, le menton redressé vers elle, comme pour l'examiner, l'air soucieux.
- Je n'ai pas le coeur à la danse.
- C'est comprenable, certes. Cependant, puis-je faire quelque chose pour vous, Mademoiselle ?
- Neh, si ce n'est que de me donner du temps.
- Je crains que je ne puisse vous offrir ce que vous voulez, Mademoiselle.. mais je peux cesser de vous embêter céans, parcontre.
- En vous souhaitant une bonne fin de soirée, Sieur d'Ortana.
Et elle reprit sa marche, ne laissant même pas la chance à William de lui souhaiter l'aurevoir habituel. Une fois les deux portes traversées, elle enroula un long foulard autour de ses épaules et en redressa un bout jusqu'à son nez, couvrant ainsi une bonne partie de son faciès anéanti par les récents évènements.
- Shalam... souffla-t-elle tout en jettant un dernier regard par dessus son épaule frêle avant de claquer les flancs de sa monture.