L'air était doux en ce printemps citrien. Les oiseaux chantonnaient, les fleurs paressaient au soleil et les directrices du centre de Soin faisaient leur petite collecte de sang. En chantonnant bien sûr.
- Allons allons, ne me dites pas que vous avez peur d'une petite coupure de rien du tout !
Le courage hastane ou citrien n'étant pas une vaine rumeur, la plupart acceptait, de mauvaise grâce, de prêter leur bras à la charmante infirmière qui d'un geste vif coupait la peau pour recueillir le précieux nectar.
C'était, prétendait-elle, pour effectuer des expériences sur les poisons et son action sur le sang. 10 fioles ornaient son coffret, dans un tiroir de son bureau. Il y avait là le sang d'Aior, de Maelan, de Lyan, celui d'Aldrick et celui de Soren. Il restait encore bien du monde à traquer et à obliger à donner son sang.
Nhewen entreprit de réunir des morceaux de verre, qu'elle empilait les uns sur les autres, à la grande perplexité de Lune. Calés sur deux briques, l'amoncellement ne semblait guère utile, sauf si on posait quelque chose dessous et qu'on regardait par le dessus.
- Génial... je m'adore des fois. Se congratulait la directrice.
Alors que la nuit glissait son lourd manteau de velours noir (c'est beau hein ?), Nhewen Avalon commença ses expériences. Prenant soin de ne prendre qu'une seule fiole de chaque échantillon de sang, elle entreprit de verser un peu de sang dans une coupelle et d'y ajouter une goutte de poison. Penchée sur les morceaux de verre, elle étudiait le mécanisme d'infection, notant ses observations dans un carnet, au petit bonheur la chance.
Si quelqu'un d'autre qu'elle se montrait capable de relire ses notes, cela relèverait du miracle, n'en doutons pas.
Demain, elle partirait à la rencontre des citriens pour leur prendre du sang. Encore.
Mais au fait ... Que diable faisait-elle avec la seconde fiole ?