Ouverture du procès BUEHIR Sethlim

Pour un jour d'hivers, le peuple de Citria fut convié à braver les rigueurs glacées, et à s'amasser sur les promontoires de l'Agora afin d'assister au procès du sieur Sethlim Buehir. Le juge Vesperion s'étant révoqué, ce fut le Patriarche Theophane en personne qui présida l'assemblé. Celui-ci était bien évidement épaulé par le procureur Alexius concernant l'accusation, cependant il n'y avait pas de d'avocat, selon les désirs du sieur Buehir.

Alors que la foule était parvenue tant bien que mal à s’amasser dans l'Agora, le Patriarche du haut de son estrade se leva et s'exprima en ces termes :

Servantes, Serviteurs du Très Juste,

Nous voici réuni en ces lieu pour accomplir le devoir divin d'hastanie, et de rendre justice en ce monde d'iniquité. En ce jour, le sieur Sethlim Buehir se présente devant le tribunal présidé par le Saint Clergé afin de répondre de ses crimes, mais aussi de son innocence. Conséquemment, notre Impartiale Justice n'arbitrera nisi afin d'étancher tout ressentiments de vengeance, et cherchera à restaurer nos Valeurs Sacrées là où elles furent brisées.

De ce fait, le présent procès se déroulera en trois actes :

Le premier consistera à examiner les charges de l'accusation, ansi que les peines suggérées par les plaidoyer du procureur.

Le second laissera place à la parole de la défense afin d'accepter ou nisi l’assemble des charges retenues par l'accusation. Si la défense n'accepte nisi, et souhaite se dédouaner alors s'en suivra le cortège de preuves et de témoins afin d'éclaircir l'obscurité qui pourrait se terrer.

Le troisième temps sera un temps de parole offerte aux citoyens. Il va de soit que tout débordement ne pourra être toléré. Le Juge fait savoir qu'à tout moment il peut exclure un citoyen hors de l'assemblée et que toute exclusion peut mener à des répercussions civiles. Conséquemment, tout citoyen a le devoir d'organiser sa parole de telles sorte qu'elle soit favorable au débat. Il va de soit que le juge, peut ou nisi tenir compte des diverses suggestions proposées par les citoyens.

Puisse la vérité éclater à la lumière de ce procès, et qu'une noble, impartiale justice soit prodiguée.

Que l'Accusation fasse valoir ses arguments, sieur Alexius à vous....

Citation :

J'espère qu'il y aura un peu de réactivité, car du samedi midi au dimanche soir je ne serais pas là. J'ai espoir de finir le procès pour lundi au plus tard

Alexius se dressa, la table devant lui pleine de documents qu'on pouvait identifier comme des rapports militaires, des croquis, etc. Il débuta sa preuve, le ton d'abord quelque peu trainant et nerveux, mais qui regagnait en fermeté au fur et à mesure qu'il parlait.


Si nous sommes réunis ici aujourd'hui, c'est afin de juger d'un homme belliqueux, fourbe et déshonorable. Un être dont la misérable existence fut dédiée à répandre souffrance et douleur.

Ne vous laissez pas berner par les propos de ma collègue qui tentera de vous prouver, sans doute, que Sethlim Buehir avait bon et fond. Ses dons aux divers organismes, dont le Centre d'Aveniel, ne lui permettent pas, d'aucune façon, de racheter la moindre parcelle de ses ignobles crimes. Dans la balance de la justice, l'on pèse la charge des preuves contre l'individu et son innocence. Jamais n'eut-il été question de ses bonnes actions contre ses mauvaises, pour les mêmes raisons qu'un gentilhomme qui prend femme, la cajole, lui fait quelques enfants et lui met un toit sur la tête n'acquiert pas le droit de la tuer sous prétexte qu'il a fait davantage de bonnes actions que de mauvaises.

De même, la folie, permanente ou passagère, ne saurait entrer en ligne de compte. De fait, quiconque s'en prend à Odéon et à ses justes représentants se doit d'être fou.

Monsieur le Patriarche, si vous le permettez, la Couronne d'Hastanie débutera sa preuve en abordant les faits survenus lors de la destruction de la cathédrale d'Adaëlle.

D'abord, je vous invite à prendre connaissance, si ce n'est déjà fait, de la pièce P-1 relative à cette attaque. À cet égard, je dépose aussi en preuve les pages de la Lune Rouge VI, l'organisation dont l'accusé est réputé le chef et dans lesquelles il fait un aveu extrajudiciaire de l'attaque.

Concernant l'attaque, il est établi par la preuve qu'elle a fait une douzaine de victimes, toutes paladins d'Odéon ainsi que Vesperion et la prêtresse, les deux seuls rescapés. Il y a donc eux treize fois agression physique, puisque la prêtresse fut épargnée - ce que l'accusé avoue regretter - et douze fois mort d'homme. Il est impossible d'imputer le nombre de mort à l'accusé et à son complice, Gwargkosh Zerathul, le champion d'Abaddon. Néanmoins, la preuve de complicité permet de tenir pour coupable des mêmes crimes celui qui a participé à ceux-ci. Ce principe est établi dans l'un des articles de notre Code et comme il est le seul article à se pencher sur la complicité, tout porte à croire que son application est généralisée à l'entièreté de notre loi criminelle.

Quant à la preuve de destruction, me faut-il réellement l'établir dans les circonstances actuelles? Nous avons des aveux et des témoins qui ont vu l'accusé détruire la cathédrale.

Cette destruction constitue une insulte à Odéon lui-même, puisque ce temple d'harmonie et de sagesse était dédié à sa femme, Adaëlle.

La preuve révèle que les agresseurs, dont fait parti l'accusé, ont fuit après leur attaque et ce bien que l'apprenti Inquisiteur Vesperion ait tenté de les en empêcher. Celui-ci représentait l'autorité, puisqu'il est affilié au clergé et que le clergé a, semble-t-il, souveraineté sur tous les biens ecclésiastiques.

Enfin, relativement à l'infraction de conspiration, il s'agit d'un acte préparatoire à causer une guerre avec notre bonne Nation. Pareil crime eusse-t-il été commis par une cité que nous serions en ce moment même en train de l'assiéger.

Voilà qui conclut ma preuve concernant l'attaque sur la cathédrale d'Adaëlle.


***

Il est de plus mis en preuve que l'accusé a recours au poison en terre d'Hastanie à moultes reprises. Les deux procureurs ici présents peuvent témoigner que l'accusé a fait usage de poison contre la personne du Banneret Sephora D'Argon alors que ceux-ci s'adonnaient à un duel d'honneur - prouvant une fois de plus son absence total d'honneur et de dignité.

L'accusé est de plus un brigand notoire, qui extorque les biens des citadins. Il y a rarement usage de violence physique, bien que cela arrive tel que mis en preuve à la pièce P-3, mais il y a toujours une violence implicite, une menace latente.

L'accusé est pénétrer à de multiples reprises sur les terres du Royaume alors que celui-ci était l'ennemi public numéro un, tel que l'édictait les ordres du Sénéchal D'Aragon. Ces offenses furent commises lors de la destruction de la cathédrale, mais aussi au moment de son duel avec le Banneret D'Argon, devant les fermes citriennes, et au moment de sa capture par le Sénéchal, le maréchal, les rédempteurs d'Aragon et D'Antrefoy ainsi que l'apprenti inquisiteur Vesperion.

Enfin, relativement à sa participation à l'organisation criminelle, dont le casier est reproduit en pièce P-4, elle ne saurait être remise en doute: l'accusé se présente comme un chevalier de la Lune Rouge, il arbore leurs couleurs et il en tient les récits dans les nombreuses itérations des pages de la Lune Rouge.

Pour ces raisons, nous, la Couronne d'Hastanie, demandons que l'accusé soit reconnu coupable de tous ces crimes.

Le Tribunal dispose des peines encourues. S'il désire, après avoir statué sur la culpabilité de l'accusé, avoir nos représentations sur la peine, celles-ci seront produites dans les plus brefs délais.

Le rédempteur repris place sur son banc, tournant le regard vers Élyane, une plume dégoulinante d'encre en main, prêt à prendre des notes.

Spoiler:

*frederick qui était présent au procès se le leva et prit la parole.*

Moi je croit que cette homme devrait avoir L'OBLIGATION de reconstruire dans son entièreté la CATHÉDRALE D'ADAËL.


*puis Frédérick se rassoit sur son banc*

Muscade se leva, demanda poliment de prendre la parole et usa de celui ci ainsi

Monsieur le Patriarche

Sethlim est fier de son oeuvre et les chances qu'il la réédite sont grandes car tel est la conséquence de son fanatisme. Peut importe votre décision, il semble probable qu'il n'en aie cure puisque votre justice n'est pas la sienne.

Ainsi donc la chance qu'il devienne bon comparée à la chance qu'il continue ses crimes, soutient son incarcération à vie aussi bien que sa mise à mort. Je sais que la défense crois en se changement, même si les chances sont presque nulles. Elle soutiendra que la cour lui refuse le droit à une seconde chance.


Je m'oppose aux gens qui désirent qu'il reconstruise la cathédrale, puisque ce projet est titanesque et il ouvrera sans passion, donnant un résultat qui ne sera pas satisfaisant pour notre peuple, en plus de lui offrir une fenêtre pour s'échapper, avec ses complices.

Car je rappellerai à la cour qu'avec un complice tel que Gwarg, c'est un véritable bataillon de soldats qui devra l'escorter en tout temps et risquer sa vie pour lui.

Sethlim ne mérite pas qu'on lui accorde autant d'attention et de ressources.

Pour ses crimes répétés et haineux, contre la noblesse et le clergé, la sentence se doit d'être examplair

Voila pourquoi je me prononce pour une sentence à vie, ou une mise à mort. L'amende qui lui sera imposé n'a aucune importance puisqu'il n'a aucun intérêt à la payer. Je m'oppose fermement à se que ses mains hérétiques souillent de nouveau le temple d'Adaelle et lui offre une fenêtre pour s'échapper.

La sécurité de notre peuple ainsi que de tout Teilia nous importe et nous nous devons de le prouver en le mettant hors d'état de nuire.

Je lui conseille aussi d'avoir le courage de se présenter en personne pour plaider en son nom et donc d'accepter les soins qui lui seront offert. Bien que je compatisse avec son état physique, des soins sont à sa dispositions et lui permettrons de plaider.

À moins bien sur que d'être représenté par Lyan ne le prévienne de cracher son venin envers notre Cité et ces institutions, et de prouver hors de tout doute la qualité de sa personne.



Suite à ses dernières insinuations, Muscade repris place dans la foule.

Citation :

Dès que je chope LJD Sethlim et que je discute avec je posterai le jugement.

Au Havre de Paix, dans les allées et venues, il y avait toujours lieu de gouter les rumeurs les plus savoureuses de la lande, parfois enflées au cours du voyage. À l'écart de la Citria en alerte orange s'échangeaient les informations de seconde main, entre ceux qui y avaient liberté de circulation, et ceux qui ne l'avaient pas.

-T'as entendu, Buehir serait mort à Citria.

-Ah.

La nébulix eut une moue mitigée, alors que s'évaporait une somme conséquente. Avec la mort de Sethlim, sa dette de quelques milliers d'écus lui glissait entre les doigts.

-Enfin ce qui est marrant... c'est qu'il est mort tout seul, comme ça. Les Citriens ont trainé, et du coup le Sethlim a crevé gueule ouverte, en attendant. Du coup, les hastanes se retrouvent le bec à l'eau. Buehir n'a jamais rien fait sous les conditions des autres... y compris mourir.

L'ironie de la déclaration lui rendit le sourire.

-Haut les coeurs. Qui sait, peut-être que celui qui se disait paladin de Kaija reviendra d'entre les morts une seconde fois.

Elle ne répondit au regard perplexe de son interlocuteur que par un sourire entendu.