Euryale R. Bernay Citadin Impliqué
Nbre de messages : 543 Inscription : 21/02/2009
| Sujet: Légende du bestiaire teilien : Harpies. Ven 01 Mai 2009, 3:43 pm | |
| Aux aurores du Royaume Hastane, lorsque les premières murailles du Rêve de Geoffroy le Pur s’édifiait, une jeune femme vécut en Citria. Sa beauté était envoûtante. Son teint était de rose et de lys. Sa chevelure, elle, était de feu et d’ambre. Son regard avait le bleu pur de l’eau bordant la Sainte. Ses traits étaient parfaits, l’on dit même que les artistes du temps s’inspirèrent de ceux-ci pour représenter, Adaelle, de corps comme de visage.
De bonne naissance, elle était. Ce qui toujours lui permit d’arborer tenues de bonne facture, immaculées, ou tendre pastels qui la mettaient à son avantage.
Scylla était une des premières fleurs de Citria. Elle grandissait pour devenir dame. Dès son enfance tendre, maints venaient vanter sa beauté, ou transiger pour obtenir dans l’avenir sa main.
De ces flatteries et ces éloges, des présents qui lui parvenaient, des regards qui croisaient le sien alors qu’elle faisait son chemin. Des preux, des nobles comme des plébéiens qu’un simple sourire faisait rougir, elle se souvint toujours.
La femme était belle, mais tout ceci le lui avait fait savoir. Elle ne savait que trop bien qu’elle était une fleur rare. De ce cadeau du Très-Haut, la beauté, elle s’enorgueillit. Au lieu de traiter ce Cilian présent avec justesse, elle en devint narcissique. Elle se mit à s’aimer et à aimer sa beauté plus qu’on n’aime le Très-Haut lui-même. La fierté se mua, avec le temps, en orgueil narcissique et malsain. De ceux qui la courtisaient, elle les fit tous languir, cherchant le plus grand gain.
Voyant cela, l’Ange Noir Fyal’Nasha s’en amusa. Elle avait remarqué la damoiselle Scylla. Elle envoya l’un de ses prêtres polymorphes, qui prit la forme d’un des confesseurs hastanes. Au gré du temps, il persuada cette dernière de maintenir ses relations, cultiva l’orgueil de la beauté, aggrandit sa soif de stupre qu’il fit d’elle, au fil des jours et des saisons, une courtisane d’une inneffable beauté. Qui cumulait les relations, se complaisait dans le stupre et faisait se succéder les amants qui la comblaient tous de présents et de leur affection. La pure damoiselle devint avatar du stupre et de toutes les luxures tout en préservant son beau visage.
Le cœur de la damoiselle resta pourtant bien dur. Au fil des saisons, elle n’aima d’avantage qu’un bel être : elle-même. L’envoyé de Fyal’Nasha s’en réjouit. Un jour, le confesseur convia Scylla en une promenade. C’était la belle saison, le jour était clair et les étangs luisaient comme miroirs. Ils marchèrent, nisi loin des murailles. Le confesseur l’emmena vers une plage, portant sur l’eau calme. La damoiselle accorda un sourire, à son confident dont elle ignorait encore la nature, alors qu’il lui ânonnait les compliments d’usage. Puis il vint à énoncer : -Damoiselle Scylla. Votre derme est un hommage à l’astre lui-même, il semble dérober son éclat et plus que lui vous semblez rayonner. Splendeur plus belle que le jour, magnificence, gemme de Citria, envie de tous, aimeriez-vous vous voir à votre image? De Haute Instance, je suis l’Émissaire. Il est de mon droit de vous montrer votre réel éclat, le visage que vous revêtez pour ceux capables de voir votre âme.
Ravie, la damoiselle accepta. Il la dirigea alors vers les eaux calmes, où elle put s’admirer. Dans le reflet des eaux, elle vit son visage, son corps se métamorphoser. Ses jambes devinrent comme des troncs de chêne, ses pattes, telles celle d’un faucon. Son corps, jusqu’au buste, devint couvert de plumes comme l’oiseau. Son corsage se rompit, laissant sa poitrine à nu. Ne resta plus de beau que son visage et sa chevelure de feu. Ses prunelles virèrent au noir le plus dense, plus rien n’y resta du bleu pur.
Le démon reprit, alors : -Aaah, damoiselle, voilà ce que vous êtes devenue. Avatar du stupre au yeux de votre Cilias. Encore, toujours, vous évoquerez ce stupre, bien que votre voix ne pourra plus que chanter pour attirer les hommes à vous, et hurler lorsque, contre votre volonté, vous les déchirerez de corps comme vous les avez déchiré de cœur et d’âme. Vous voilà, comme vous l’avez demandé à le voir, telle que vous êtes selon la conception des vôtres. Ainsi, vous vous êtes condamnée, en quémandant la vérité, à cette forme. Avatar du désir de Fyal’Nasha, l’une de ses créatures, vous êtes désormais. Ce corps est preuve, que le Circan s’est détourné de vous. Il vous a abandonné.
La créature, chagrine, le crut. Elle s’en fut dans les montagnes, où l’on entend parfois son chant. Occasionnellement, l’on peut voir sur le flanc des pics où elles nichent les signes obscènes du culte de Fyal’Nasha. D’autres, comme Scylla, furent maudites de la sorte. Après s’être détourné de la voie pure. S’être détourné de leur statut de femme pour adopter les mœurs du stupre, de la luxure et de la perversion. Leurs colonies s’ébattent encore dans les montagnes, elles nidifient là, nourrissant les petites harpies des tripes des hommes qu’elles ont attiré et qu’elles dévorent. Beaucoup ont oublié leurs origines, et s’imaginent qu’elles furent toujours ainsi, bestiales. Mais le récit en veut autrement.
Ajout : La morale de l'Histoire est claire. Fierté et narcissisme ne devra confondre. Aux appels du stupre et de la facilité de la manipulation devra résister, sans quoi monstruosité de corps et d'âme, l'être saura devenir.
Dernière édition par Euryale R. Bernay le Ven 01 Mai 2009, 4:05 pm, édité 1 fois | |
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Euryale R. Bernay Citadin Impliqué
Nbre de messages : 543 Inscription : 21/02/2009
| Sujet: Re: Légende du bestiaire teilien : Harpies. Ven 01 Mai 2009, 3:45 pm | |
| Le jour avait vu une expédition, dans les terres lointaines et montagneuses. L'une de ces harpies avait porté secours au sieur Louen et à Euryale en leurs luttes pour récupérer un cheval. Elle avait pour celà trahi les siens.
Elle suivit, le regard fébrile, les deux hastanes vers Citria. Sa chevelure de feu flottant au vent. Son visage calmé paraissant presque hastane.
Louen la mena en geoles de Citria, la préservant ainsi de heurter les autres et elle-même. Il serait émissaire du juste, afin de rendre à la pauvresse, cherchant le repentir, un statut de femme. | |
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